DVD Merry Christman Mister Lawrence
image
Au niveau compression en 16/9, elle est plus poussée et précise que chez TF1 malgré quelques arrière-plans granuleux. Un master américain nettoyé par rapport à celui de l'édition TF1 (qui était déjà de bonne qualité mis à part quelques plans). Malgré un fort manque de vivacité des chromas par rapport à la version TF1, c'est l'image de référence du film en dvd car elle est faite à partir d'un master 1:85:1 d'origine et non 1:77:1 comme la TF1 d'où un gain important d'image -cf section comparaison-.
son
Piste DTS non testée. Le mono d'origine VO a été arkamysé en 5.1. Si la piste son a peu de souffle et le résultat est audible -quoiqu'inutile, ce n'est pas un film d'arts martiaux ou d'action donc on saisit mal l'intéret ici du procédé-, il n'y a pas eu de vraie spatialisation, le son se concentre sur les enceintes avant et sur certains dialogues on a une désagréable impression d'écho. Cela rend dommageable l'absence de la piste mono d'origine (présente sur la TF1) Une déception pour cet éditeur qui semblait avoir abandonné cette détestable habitude sur les Kurosawa. Le mono d'origine français est bon mais qui regarde Furyo en VF?
sous-titres
Excellents sous-titres français. A noter que comme pour la TF1 il est impossible d'enlever les sous-titres ou de changer de version en cours de lecture.
bonus
Bien mais peut mieux faire. Tous présents sur le second dvd (à l'exception d'une biographie d'Oshima sur la jaquette cartonnée). On a droit à une heure d'interview du critique belge Louis Danvers, co-auteur du livre Oshima de la collection Cahiers du Cinéma, qui est une véritable mine d'informations sur le cinéaste: y sont évoqués les rapports conflictuels du cinéaste avec la voie du samourai -il était descendant d'une famille noble-, ses débuts dans les studios, l'affaire
Nuit et Brouillard au Japon -film polémique censuré car tombant dans une période de forte instabilité politique du pays suite à quoi il quittera les studios-, la notoriété construite grace aux Festivals, la fascination du cinéaste pour le personnage de Mishima -il lui écrivit une oraison funèbre et Sakamoto en est l'incarnation dans
Furyo-, les thèmes du désir comme force vitale, de la fascination/répulsion du japonais pour l'autre dans le cinéma d'Oshima. La scandale
l'Empire des Sens -le film fut produit par un français, tourné au Japon mais monté en France histoire d'éviter que les autorités puissent en interrompre le tournage ou saisir les masters; Danvers raconte aussi avoir pris le train Bruxelles-Paris pour découvrir un film interdit à l'époque en Belgique-, la première idée de casting qui a heureusement échoué -Robert Redford en Cellier-, la rencontre Oshima/Bowie et l'après-Furyo, le fait qu'entre les années 70 et Tabou sont aussi évoqués. Louis Danvers offre également de courtes analyses des personnages principaux couplées à des filmographies de Oshima, Kitano acteur et cinéaste, Bowie, Sakamoto acteur et compositeur, Tom Conti, Jack Thompson et Johnny Okura -pas de filmographie pour ce dernier alors qu'imdb indique 5 films dont
Jugatsu- qui vont jusqu'en 2002 mais ne sont malheureusement pas exhaustives (TF1 avait fait un travail plus sérieux de ce point de vue). Le problème est que ces analyses font double emploi avec son interview. Nicholas Saada offre une courte biographie de Sakamoto, parle de son importance dans l'histoire de la musique électronique, de sa capacité à se confronter à des musiciens très différents et à s'inspirer d'autres arts puis commente (bien) la musique de certaines séquences du film (chose qu'il fit déjà pour les Kurosawa Arte), notamment le thème fameux de Sakamoto et l'effet produit par son décalage avec l'époque décrite ainsi que le thème de la célèbre scène du flash back évoquant l'innocence perdue. Le dvd offre enfin le trailer us du film en 4/3. Vu que c'est un double dvd, 1 heure de bonus est un peu court pour un tel classique surtout que le film ne comporte pas de piste de commentaire. On aurait aimé par exemple en plus suppléments qui auraient apporté un éclairage autre que thématique (de ce point de vue, les suppléments peu nombreux de TF1 avaient au moins ce mérite): interviews de l'équipe du film par exemple...
presentation
Beaux menus animés avec les thèmes musicaux du film. Un beau packaging cartonné. Très bonne présentation.
rapport qualité/prix
Si cette édition est actuellement la meilleure disponible et à un prix attractif pour un double dvd, il reste que l'absence de mono d'origine, la semi-déception au niveau des suppléments font que c'est une édition de référence par défaut. Pour ce qui est des grands classiques du cinéma mondial, les Films de ma Vie, s'ils ont fait de nets progrès, n'arrivent toujours pas à la cheville d'éditeurs tels que Canal Plus, Criterion, Medusa ou Ruscico.
27 juillet 2002
Ordell Robbie | ses autres critiques
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