Zhang Yimou est, avec Chen Kaige, le chef de file du cinéma de Chine populaire actuel, et fait partie de la « cinquième génération » de réalisateurs chinois, nés après la guerre 39-45. Couvert de prix à travers le monde, et notamment dans les festivals européens, alors qu'il n'a tourné qu'une dizaine de films en l'espace de 12 ans, il s'est imposé comme un metteur en scène important et influent aux yeux des spectateurs, qui ont pu admirer son talent dans Epouses et Concubines, Qiu Ju ou Pas un de moins plus récemment. Mais il a également connu les affres de la censure dans son pays, preuve qu'il brave quelques tabous et interdits à travers ses oeuvres...
Zhang Yimou voit le jour en 1950 à Xi'an, en Chine populaire, une ville de 3 millions d'habitants aujourd'hui. Il a 16 ans lorsque la Révolution culturelle éclate en 1966, le contraignant à arrêter ses études et à partir gagner sa vie à la campagne, d'abord dans des fermes jusqu'en 1971, puis dans une filature jusqu'en 1978. Passionné depuis son plus jeune âge par l'art et la photographie, il passe un examen pour rentrer au Beijing Film Academy, mais il y est refusé car il est trop vieux de 5 ans (il en a 27...). Trouvant cette décision aberrante, il fait le forcing auprès du Ministère de la Culture, prétextant qu'il a gâché 10 ans de sa vie à cause de la Révolution culturelle, et il obtient finalement gain de cause puisqu'il est accepté au Film Academy's Department of Cinematography.
Diplômé en 1982, il commence à travailler au studio Guangxi Films en tant que directeur photo sur 2 films de Chen Kaige notamment. Le Sorgho Rouge, tourné en 1987, est un ensemble de premières: premier film de Yimou, premier premier rôle d'une certaine GONG Li, qui deviendra par la suite son actrice fétiche, et première récompense internationale - non des moindres - avec l'Ours d'Or à Berlin en 1989. On pouvait difficilement faire mieux. Il enchaîne ensuite avec Codename Cougar (1989) puis Ju Dou (1990), qui est nominé aux Oscars dans la catégorie « films étrangers ». Mais c'est avec Epouses et Concubines (1991) qu'il va s'imposer aux yeux des spectateurs européens: cette magnifique reconstitution de la Chine des années 20 doublée d'un superbe portrait de femme interprêtée par Gong Li reçoit le Lion d'Argent à Venise en 1991 et connaît un joli succès public.
Ses 3 films suivants sont également très célèbres: Qiu Ju (1992), Lion d'Or à Venise 1992 et Prix d'Interprétation pour Gong Li, est un portrait assez ambigu d'une femme de la campagne de nos jours. Vivre ! (1994) obtient le Grand Prix du Jury à Cannes malgré son interdiction par les autorités chinoises, et Shanghai Triad fait partie de la sélection officielle du Festival de 1995. En 1996, le nouveau film de Yimou, Keep Cool, est à nouveau censuré par les autorités chinoises, ce qui l'empêche de défendre ses chances à Cannes. Par contre il sera présent au festival de Venise. En 1999, encore un succès pour Yimou, désormais abonné des festivals et des récompenses, puisqu'il obtient le Lion d'Or à Venise pour Pas un de moins.
Mais Yimou sait aussi s'échapper des conventions des films d'époque ou sociaux: il réalise Lumière et Compagnie en 1995, et surtout Turandot, l'Opéra de Pucchini, dans la cité interdite de Pékin en 1999, mythe qui était déjà tombé lors du tournage du Dernier Empereur de Bertolucci (1987). Il a réalisé récemment The Road House, qui n'est pas encore sorti en France à ma connaissance. Peut-être après quelques récompenses à Cannes, Berlin ou Venise?
Zhang s'est également essayé à l'interprétation, notamment dans The Terracotta Warrior, aux côtés de ... Gong Li.
Ghost Dog
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