SUZUKI Toshio, co-fondateur du studio Ghibli en compagnie de MIYAZAKI Hayao et TAKAHATA Isao, vient d'annoncer qu'il quittait la présidence du studio qu'il occupait depuis 2005 - mais reste membre du domité de direction - pour se consacrer exclusivement à ses activités de producteur. Il est remplacé par un ancien de chez Disney Japon, Koji HOSHINO, qui travaille avec Ghibli depuis quelques années maintenant. Une question demeure cependant, les activités de producteur de SUZUKI auront-elles lieu au sein de Ghibli uniquement ou le producteur unanimement reconnu dans la profession en profitera t-il pour faire quelques "infidélités" ? On rappelera qu'il a occupé le poste de producteur sur le dernier long d'animation de OSHII Mamoru, Innocence...
Tojours dans les news concernant Ghibli, la confirmation que Gorô MIYAZAKI, malgré l'accueil critique plutôt froid pour ses Contes de Terremer (meilleurs prod' locale au box-office 2006 japonais tout de même), travaille sur un nouveau projet de film. On restera par contre un peu plus circonspect quant à l'autre annonce, celle concernant Isao TAKAHATA qui serait également dans le même cas, l'homme étant tiraillé entre une série de projets et d'envies pas forcément compatibles avec le studio... On attendra donc d'en savoir un peu plus pour se réjouir. Rappelons que depuis Mes Voisins les Yamada (1999) et en dehors de son court pour l'omnibus Jours d'Hiver (2003), TAKAHATA n'a rien réalisé sans toutefois rester inactif. En effet, outre la supervision de certains titres distribués par Ghibli au Japon, il a également écrit, entre autres, 2 ouvrages de recherche : Dessins Animés du 12ème Siècle (1999) et l'année dernière une étude comparative sur Le Roi et l'Oiseau et La Bergère et le Ramoneur de Paul Grimault.
source : www.animenewsnetwork.com
On vous parlait il y a quelques dépêches de ça de l'hommage consacré au réalisateur japonais au Festival International du Film de La Rochelle. Mais avant cela, du 2 au 6 juillet, TAKAHATA Isao anime à l’Abbaye Royale de Fontevraud un «Grand atelier» sur le thème des arts graphiques au Japon. Cofondateur du Studio Ghibli avec MIYAZAKI Hayao, TAKAHATA est le réalisateur internationalement reconnu de Gauche le Violoncelliste, du Tombeau des Lucioles, de Mes voisins les Yamada… Pour l'occasion, l'évènement s'articule autour d'une formule comprenant logement et demi-pension (voir lien ci-dessous pour conditions) dans un cadre pastorale et buccolique, du côté de Saumur, propre à la méditation sanskrit. Donc si vous êtes amateur de culture japonaise et que vous ne savez pas quoi faire à cette période, s'il vous reste un peu de temps libre et de monnaie au fond des poches, vous savez où partir début juillet. Extraits du communiqué...
Le « Grand Atelier » d’Isao TAKAHATA s’articulera autour de 5 demi-journées d’étude. Les trois premières séances seront consacrées entièrement aux rouleaux illustrés du 12ème siècle, et notamment au Shigi-san Engi e-maki (Rouleau illustré sur l'origine du mont Shigi), au Dan Dainagon e-kotoba (Récit illustré du Grand conseiller Ban), au Hikohoho-demi no mikoto e-maki et évidemment au Chôjû jinbutsu giga (Rouleau des personnages animaliers). Isao TAKAHATA se basera sur son ouvrage Dessins animés du 12è siècle (1999). Les séances 4 et 5 porteront sur l'histoire plus récente des arts graphiques japonais, et en particulier sur l'oeuvre de certains estampistes tels Hiroshige ou Hokusai, entre le 18ème et le 19ème siècle. L’Analyse d'image mise en œuvre ici passera notamment par le biais d’un regard comparatiste avec le domaine de l’histoire de l’art occidental, et portera en particulier sur les motifs du traitement du temps et de l'espace. Cet atelier est ouvert à tous, amateurs ou spécialistes de l’art et de la civilisation du Japon comme ceux du cinéma d’animation, étudiants, professionnels ou simples curieux.
Intervenants
[source : www.catsuka.com]
Info people du jour, bonjour!! Difficile de s'en empêcher parce que celle-là...
Déjà, Mr TAKAHATA Isao a eu la bonne idée de partir en Corée avec le passeport de sa femme, ce qui n'a apparemment pas manqué de déranger et de modifier quelques plannings sur Seoul, une blague qui aurait pu survenir sans peine au père Takashi Yamada de Mes voisins les Yamada. Ensuite et à l'occasion du SICAF (voir dépêche plus bas), cette entrée en fanfare ne l'a pas empêché d'y aller de quelques phrases sévères pour foutre le boxon. Jugez plutôt:"Excepté Mari Iyagi, les derniers animés coréens récents sont des échecs" a t'il affirmé lors d'une conférence de presse organisée par le comité du SICAF. Et vlan dans la tronche. Il ajoute que selon lui, "La principale raison de cet échec est due à une approche trop "marketing" des producteurs". Vlan 2, le retour. Pour finir, à la question que lui pose un journaliste: "Comment en êtes-vous venu à vous intéresser aux questions environnementales?", Mr Takahata lui rétorque: "Comment est-il possible de vivre sans jamais penser à se poser ces questions-là?"... Pour la prochaine séance, les coréens vont y réfléchir à deux fois avant d'inviter le grand Maître, car bien qu'il soit à l'origine de tanukis adeptes de transformations diverses et variées dans Pompoko, l'homme ne semble pas pour autant enclin à changer sa langue en bois. Rassurons-nous, il a manifestement conservé le principal...
Sources: Hancinema.net et English.chosun.com
Une interview passionnante de TAKAHATA Isao est en ligne sur le site ghibliworld.com consacré à devinez quoi. Effectuée dans le cadre du festival Anima 2006 à Bruxelles, Belgique, elle est en anglais dans le texte et complémentaire à celle disponible en français sur buta-connection.net, site français dédié à ces mêmes studios pour un dialogue cette fois entre l'artiste et des collégiens. Voici ce qu'on peut en retenir :
Lorsqu’on lui parle de son statut d’artiste oeuvrant dans le réel, Isao Takahata démonte la fantasy et ce qu’il appelle même la « fanatasy », selon lui un univers chimérique où les jeunes se complaisent à passer leur temps. Il affirme surtout détester les créations fantastiques aux designs réalistes réduisant d’après lui les limites entre monde réel et (final ?) fantasy, les jeunes abusant de la chose étant enclins à trouver la réalité déprimante. Dans cette continuité il conteste l’aspect pessimiste que certains voient dans son œuvre et cite le final de Pompoko, insistant sur l’assimilation d’une réalité non manichéenne pour mieux encourager la vie et l’espoir qui l’accompagne.
Généreux, Isao Takahata dévoile également dans ces interviews ses travaux en cours sans toutefois promettre d’aboutissement. Il parle d’une histoire épique sur la guerre des seigneurs de clans au 12ème siècle, d’un projet sur les « ainus », une minorité ethnique du nord du Japon parait-il à l’origine du peuple japonais, et après l’avoir déjà fait avec Goshu le violoncelliste il aimerait une nouvelle fois adapter une œuvre de MIYAZAWA Keniji, écrivain décidemment d’actualité puisqu’il est aussi à l’origine du court métrage Night of Taneyamagahara de OGA Kazuo dont nous avons discuté dans d'autres dépêches un peu plus bas. Ces projets étant tous très alléchants, il n'y a plus qu'à espérer...
Interview intégrale et en anglais sur Ghibliworld.com (news du 22/03/06).