Zatoichi est toujours là
Excepté le très beau combat final, cet épisode de Zatoichi reste assez bancal et sans grandes surprises.
Un Zatoichi plus complexe 
Suivant la trame d'à peu près tous les Zatoichi, notre héros se promène assiste à un meurtre, se bat et atterrit dans un nouveau village d'où il virera quelques yakuzas à coups de canne à sabre.
Une trame à laquelle on s'habitue et qui n'est pas pour nous déplaire après tout. C'est vrai, quand on va à Mcdo, on sait à quoi s'attendre, et même si on évite de penser à comment et pourquoi c'est fait, au final on ressort en ayant eu ce à quoi on s'attendait. Zatoichi est un big mac. C'est le vieux de service, on sait tout de lui, mais on le reprend de temps en temps car il a fait ses preuves et sa sauce est quand même unique.
Bien sûr, on trouve les mêmes feuilles de salade ailleurs, mais elles ne sont pas cuisinées de la même manière, et le sieur Katsu ne se bat pas du tout de la même manière que son frère. Possédant un charisme à toute épreuse, Shintaro campe un héros vulnérable, car bourré de cicatrice (un peu comme les steaks de macdo), mais pourtant invincible malgré son handicap, à la manière d'un daredevil japonais (pas étonnant que le personnage ait été une source d'inspiration à la bd du diable rouge).
Et justement, contrairement aux autres opus dans lesquels Zatoichi est réellement invincible, ici ses sens vont être mis à rude épreuve dans une scène particulièrement ingénieuse, et esthétiquement splendide. Ce combat, filmé en ombres chinoises est tout à fait surprenant et riche en suspense.
Bourré de trouvailles visuelles, ce film est à part car il pose des questions sur le mode d'existence du héros et sa façon d'être, sur l'influence de ses actions sur son environnement, et ce même si ses intentions sont louables.
Plutôt rythmé et riche en action, cet opus est en tout point exceptionnel et a particulièrement bien vieilli. A voir en priorité.
Cas de conscience
Sur une nouvelle trame classique (un groupe de yakuzas extorque de l'argent à un groupe de pauvres villageois et engagent un ronin pour tuer le masseur aveugle), les scénaristes interrogent cette fois la conscience même de Zatoichi. Fait-il bien de riposter aux provocations de ses adversaires par de la violence. Est-il vraiment un exemple à suivre pour la jeunesse (dans le film, que dans la vraie vie) ?! Malheureusement, les mots n'ont pas toujours la même puissance que les actes et la paix ne trouvera décidemment jamais aucune place dans la turbulente vie du bretteur. Soit un retour à la condition désillusionnée de Zatoichi à tenter de faire du bien et une finale dantesque. Après l'organisation de ses adversaires munis de filets de pêche dans l'onzième épisode, ils vont cette fois recourir à une ruse bien plus subtile, qui met le masseur dans une position bien dangereuse. La scène est magnifiquement éclairée – en contre-jour – par l'illustre chef opérateur Kazuo Miyagawa, déjà "coupable" de quelques films mineurs, dont "Rashomon", "Yojimbo", "Contes de la lune vague…", ou "Herbes flottantes"…
Et une mission de plus notre vengeur des opprimés !
Dans cet épisode, un chef aigrefin nommé Gonzo malmène les villageois et oblige les commerçants à lui verser une taxe. Sa bande de yakusas ont transformé ce petit village tranquille et endroit de débauche et de bagarres. Heureusement, notre sabreur aveugle a été conduit par hasard dans ce village ; je vous laisse imaginer la suite !
Cet épisode est marqué par l'étrange apparition d'un prêtre aveugle qui moralise un peu Ichi sur ces choix. Il lui fait prendre conscience qu'il s'écarte de la sagesse parfois, à tord ou à raison, mais qu'il doit absolument penser aux conséquences de ses actes.
Ce Zatoichi n°13 n'est pas exceptionnel mais il s'inscrit parfaitement dans la lignée des autres, sauf s'il est vrai que dans celui-ci Zatoichi passe pour un vagabond anonyme contrairement aux autres épisodes où la rumeur de l'excellent sabreur aveugle le précède.
TANAKA Tokuzo est à la réalisation une nouvelle fois, et son talent est vraiment apréciable tout au long du film ; notamment les différents jeux de lumières entre les ombres et la nuit.
KATSU Shintaro est toujours égal à sa performance habituelle, rien à dire.
L'homme entre deux mondes
Ichi est chargé d'apporter la bourse d'un mourrant à un tiers qu'il ne connait pas.Ne voulant pas se méler à de nouveaux ennuis,il décide de tout garder puisque l'origine des fonds même est douteux.Pourtant il parvient dans un village sur ce tiers qui est un enfant dont la famille est malmenée par des yakuzas.
Un nouveaux portrait nous est dressé dans cette aventure.Ichi fait une rencontre étonnante pour lui,celle d'un aveugle mystérieux qui le perce à jour à un instant.Ce dernier décrit Ichi comme une étrange créature n'ayant ni sa place parmi le voyants,ni parmi les aveugles.
Cette épisode bénéficie d'une excellente réalisation avec notamment l'un des plus beau combat filmé sur un pont,en nocturne sur un fond éclairé par la pleine lune,Ichi y pourfend de nombreux adversaires l'assaillant des 2 cotés.
L'actrice japonaise de cette épisode est une beauté surprenante, à mes yeux la plus jolie de tous les castings de la série.
À noter qu'étrangement le nom de Zatoichi n'est jamais prononcé dans cette épisode,Ichi reste un sauveur anonyme.
