Avec les nombreuses  questions sur la sexualité, la liberté, le couple en crise, les  intellectuels en marge de la société, on pensait avoir une œuvre majeur  de Ko Nakahara. C'est malheureusement un drame atrocement bavard et  rapidement ennuyeux avec un personnage masculin dont les sempiternels  atermoiement sur son épouse fatiguent au bout d'une demi-heure. Le  portrait de l'épouse est déjà beaucoup plus réussi entre l'envie  d'émancipation, la frustration, l'ambition sociale et la culpabilité.  Malheureusement son personnage est beaucoup trop en retrait par rapport à  celui du mari qui monopolise bien trop l'écran.
C'est d'autant plus regrettable car que comme dans 
le journal d'un prédateur  la voix-off change de narrateur au bout d'une heure de film. Du  commentaire du mari, on passe à celui de la femme. Sauf que le  contre-point est mal équilibré et de courte durée car la mari reprend  une nouvelle fois le devant, suivi très (trop) brièvement d'une  assistante du mari. Un autre personnage intéressant et touchant mais pas  forcément bien intégré au récit. 
La fin rattrape un peu le tout avec l'épouse cherchant à mettre fin à ses jours alors que son jeune voisin tente de la séduire. 
Par  ailleurs, la mise en scène est bien trop académique et statique.  Nakahira réussit tout de même quelques passages qui montre les  frontières physique (le cadenas mis sur une porte), spatiale (l'écrivain  dans sa chambre écoutant les rires de sa femme) que culturelle  (l'épouse ne parvenant pas à suivre un débat politique). 
Enfin le  film a aussi le défaut de vouloir aborder trop de chose dont une vision  particulièrement pessimiste du Japon de l'après-guerre. Cela dit, ce  sont ces séquences qui sont les plus stupéfiantes : l'assistante qui  saute les repas et refuse la pitié, la voisine qui se prostitue, l'oncle  libidineux, l'adolescente qui n'a aucun scrupule à envoyer sa sœur sur  le trottoir et qui se sert de l'église pour trouver un rang social...
Le  problème c'est que cette peinture du Japon et le portrait du couple  sont loin de se compléter (si ce n'est donc lors du dernier quart)