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When the Clouds Roll By
les avis de Cinemasie
1 critiques: 1.75/5
vos avis
2 critiques: 2.25/5
Soap Opera
Entre soap opera et mélodrame, la frontière est ténue. Parce qu'entre autres à partir d'un meme pitch d'amours contrariées et de pétrole on peut aussi bien faire un mélodrame flamboyant (Ecrit sur le Vent de Douglas Sirk) qu'une série télévisée culte à base de Texas impitoyable. Cette frontière ténue, c'est celle où se tiennent les maitres du genre, les Almodovar et les Sirk, en un mot le style, ce moment où l'on passe du maniérisme à la manière. Qu'en est-il alors de When the Clouds Roll By dont le pitch sur une jeune femme tourmentée (Li Ching) par la disparition de son amant dans un accident d'avion aurait pu aussi bien servir de canevas scénaristique à un film de Sirk qu'à un mauvais téléfilm? C'est bien simple, Doe Chin n'essaie meme pas la plupart du temps (quelques zooms maladroits ici et là, quelques cadrages penchés) d'etre maniériste, il se contente d'une mise en scène niveau téléfilm. Quant aux scènes d'asile psychiatrique, elles sont à des années-lumière d'un Shock Corridor. En n'essayant pas de prendre en charge une dramatisation qui ne viendra pas d'un score manquant de lyrisme, le cinéaste se condamne à une platitude certes plus supportable que toutes les versuseries de la terre mais qui ne casse pas des briques malgré tout. Et ne pas etre poignant, c'est le pire défaut pour un mélodrame. Lors des scènes chantées qui offrent un commentaire du destin de Li Ching, on peut entrevoir tout ce que le film aurait pu etre. Qu'est ce qui explique alors le succès du film en son temps? La prestation de Li Ching probablement, vu qu'elle est ici la seule actrice qui s'offre totalement à son role, n'a pas peur d'un jeu intense et totalement premier degré. Les grands cinéastes de Hong Kong ne s'y tromperont pas et on la reverra ensuite dans des classiques signés Chang Cheh ou Chu Yuan.
Gentille folie
Doe Chin - écrivain réputé avant d'être passé à la réalisation - signe une nouvelle fois une comédie avant tout populaire et commerciale, propre à tirer les larmes d'un public avant tout visé du côté féminin. L'histoire importe peu; il faut du drame, une histoire d'amour à première vue impossible et du suspense; le tout saupoudré de quelques scènes musicales - très à la mode dans les productions de la Shaw des années '60s et particulièrement chéries par son réalisateur - et de quelque décor naturel de toute beauté pour emballer le tout. Une sorte de feuilleton totalement inoffensif et à l'intrigue abracadabrante.
Pour avoir approché le milieu des asiles par le biais du travail de proches, la présentation dans le film est tout simplement risible. Le soi-disant "docteur de génie" a une manière particulièrement démago d'approcher les patients et arrive à les guérir de leur mal en un coup d'oeil; bien évidemment, ceci n'est que prétexte à l'histoire romancée, mais même les néophytes en la matière verront les ficelles grosses comme une maison.
Passons donc sur l'intrigue; mais force est de constater, que Chin ne se contente que du minimum syndical pour mettre en boîte son histoire, la mise en scène étant d'une platitude extrême. L'insert des séquences musicales reflétant par leur texte les états d'âme des personnages est en soit intéressante ("Ally McBeal" fera pareil quelques 40 ans plus tard, ainsi que bon nombre d'autres films), tout comme l'utilisation d'un temps de l'insert de la voix off des personnages en commançant à tenir un journal de bord et commentant les actions en cours - mais ces trouvailles ne seront jamais exploitées à leur juste valeur et aussitôt abandonnés.
Reste la vue magnifique sur la baie de Hong-Kong (entr'aperçue dans bon nombre de films de kung-fu de la Shaw) et un mode de vie au goût suranné pour tenir jusqu'au bout des 90 mn se laissant voir sans déplaisir, mais sans aucune passion...