Alain | 2 | Les bons sentiments ne font pas les bons films |
François | 2.25 | Trop de bons sentiments malgré une volonté de bien faire |
Le problème avec les films de crise sortis à Hong-Kong depuis plusieurs mois, c'est évidemment l'optimisme de rigueur, qui fonctionne étrangement beaucoup moins bien qu'une surdramatisation. Happy Go Lucky en paye un peu le prix, malgré d'autres qualités qui auraient pu en faire un film fort sympathique.
<En effet, on peut déjà lui reconnaître la qualité de son interprétation, avec Kent Cheng et Wayne Lai qui délivrent tout de même deux belles performances, le genre d'interprétation "à Awards" comme certains ne peuvent surpporter, mais qui forcent un minimum le respect. N'importe quel acteur HK n'aurait pas pu jouer un de ces deux personnages. Et le point fort du film réside justement dans ce couple, car il dérange. Tout comme un handicapé dérange quand on en croise un dans la rue, difficile de se sentir à l'aise et se savoir comment les prendre. Ici le film illustre très bien ce malaise, et nous met le nez dedans. Il faut accepter ces deux personnages pendant 1h30. Au début ils dérangent un peu, on se demande où veut en venir le film. Puis on s'y habitue, et même si cette histoire est assez classique et souffre d'une overdose de bons sentiments, le courant passe parfois.
Surtout que le reste du casting joue également bien le jeu. Certes, pas de performances d'anthologie ici, des personnages assez simplistes, mais plutôt bien joués. On s'irriterait presque du trop plein de sourires du personnage de Gilian Chung, mais d'un autre côté, elle est mignonne... Le film se suit donc sans trop de mal, et reste assez HK dans l'esprit: humour pas toujours très fin, esprit d'initiative des HKgais...
Reste qu'il manque un peu d'écriture à ce scénario pour sortir des poncifs sur les handicapés, même si le message n'est pas trop lourd à digérer, et visiblement transmis de bonne foi. De plus, le fait de tourner en DV donne une impression de série TV à gros budget plutôt que de vrai film de cinéma... L'utilisation de la DV permet des choses impossibles avec une caméra classique, certe, mais le résultat laisse à désirer à mon avis. Les gros plans sur les visages font amateur, alors que le reste du film est plutôt correctement filmé. Mais reste que je ne vois pas l'apport de cette technologie, au contraire...
Au final, Happy Go Lucky se regarde une fois, mais ne nous apprend jamais vraiment quelque chose, même si son message sur la tolérance et l'espoir ne peut pas faire de mal. Pourquoi pas donc, mais n'en attendez aucun miracle.