Scénariste ayant officié sur certaines œuvres importantes du cinéma japonais, comme Une Page folle de Kinugasa Teinosuke ou encore leZatoichi de Misumi Kenji, Inuzaka Minoru passe à la réalisation avec La Villa mystérieuse (ou La Demeure mystérieuse), affublé du schéma classique des épisodes de la série. A savoir le meurtre –par intérêt- de personnes d’une maison, jalousées, gênantes. Le fantôme de la victime refuse de rejoindre Bouddha et, quitte à passer quelques jours de plus sur Terre, terrorise son bourreau. Des visions qui amènent en général l’assassin à basculer dans la folie et la démence, allant jusqu’à nuire à son entourage par ses troubles.
Alors qu’elle était pressentie pour être la nouvelle gouvernante de la maison, une femme ambitieuse se voit doublée par la jeune Asaji. Peu avant, la précédente gouvernante est retrouvée assassinée dans de mystérieuses circonstances et son fantôme semble rôder dans les parages, tout comme un mystérieux tueur masqué, qui semble avoir quelques à rendre à Asaji. Sa présence coïncide étrangement avec l’assassinat d’Hayase. La demeure de cette riche famille se transforme donc en théâtre de mort, pour le plaisir des amateurs de conspiration et d’hallucinations en tout genre. Malheureusement, si l’épisode tient ses promesses au niveau de ses qualités d’écriture et d’interprétation, force est de constater qu’il ne s’y passe pas grand-chose de très palpitant. Les évènements semblent s’enchaîner un peu trop rapidement après qu’un des fils de la maison, beau samouraï à marier, revienne dans la demeure pour y livrer un combat dont l’issue n’est pas bien surprenante. Le plus surprenant, finalement, c’est son absence de noirceur et sa volonté de clore les débats par une touche joyeuse et positive mettant un point final au récit. Mais en s’éloignant très peu de son sujet tournant autour de la conspiration et du spectre, La Villa mystérieuse reste un épisode posé et réfléchi, dont la crainte permanente de la magnifique Asaji (Mitsukawa Tamayo) trempe l’écran du début à la fin. Une réussite tranquille.