Le Vampire

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Bastian Meiresonne	4

Sourire jaune

Peut-être l'une des oeuvres les plus abordables de son auteur - du moins de par une structure narrative assez cohérente et plus facilement abordable que ses envolées lyriques par le passé. Ce qui ne veut pas dire, que son univers en sort affaibli ou "vulgarisé" pour un public plus grand: dès les premières images, Suehiro Maruo évoque l'une de ses époques favorites (l'immédiat après-guerre) et plonge dans un horreur glaçant par la présentation de sa "femme-chameau" au visage défiguré. Démon, hallucination cauchemardesque ou authentique vampire, jamais le livre ne donnera une réelle explication. La suite n'en est pas moins révoltante avec quelques personnes froidement assassinés et des portraits d'adolescents pas piqués des hannetons: les garçons sniffent tous de la toluène, alors que les filles vendent leurs culottes usées au plus offrant. Maruo aime à révéler les côtés les plus obscures de chaque chose, soit-elle la plus courante et son univers déprimant finit toujours par avoir raison de son lecteur d'une manière ou d'une autre. Soit l'écoeurement fait refermer les pages du manga une fois pour toutes; soit le lecteur s'adonne au particulier univers et accepte de pousser les portes du train fantôme. Ne sachant s'il aura pris le ticket retour de son éprouvant voyage.