poilant par moments mais trop long au milieu
Après le visionnnage de U-Man, on se dit que le cinéma de Hong Kong va décidément très mal. Car si l'on espère plus que la relève des expatriés se fasse ni que les espoirs apparus récemment se confirment, U Man vient prouver que ce cinéma n'est plus en assez bonne santé artistique pour produire de vrais sommets de la série Z réussis d'un bout à l'autre. U Man démarre pourtant très fort à la vitesse d'un voilier nanaresque porté par un vent de force Z: Anthony Wong en voyant platré aux cheveux teints en blond, Lam Suet et sa perruque en descente de Samuel Jackson période Pulp Fiction et surtout SAM LEE EN OUSSAMA BEN LADEN. Dès lors une course-poursuite entre tout ce petit monde et la CIA croyant avoir enfin débusqué le barbu dans les rues de Hong Kong peut commencer et l'on se dit que si il maintient ce rythme le film pourrait soutenir au final la comparaison avec le "meilleur" de Nam Lai Choi.
On y croit lorqu'Anthony Wong pousse sa petite "chansonnette" hardeuse. Peine perdue, car le film tombe à l'eau ensuite: Anthony Wong en pretre, Sam Lee en étudiante, les sauts wu xia pian de la bonne soeur sont bien sur générateurs d'hilarité mais les parties amoureuses sont trop longues et bien plus mièvres que ridicules; quant aux alllusions à la crise asiatique et à la cupidité des Hongkongais, elles sont loin d'avoir la force culto-nulle des dialogues sur la rétrocession de the Cat. Qui plus est, la réalisation est peut-etre de trop bonne qualité pour compenser les tunnels d'ennui du milieu. Dans ce long coma qu'est le milieu du film surnagent néanmoins un cours d'Anthony Wong sur les 7 péchés capitaux interrompus par l'arrivée des parents et la démonstration des ses "exceptionnelles" capacités martiales pour contenter l'amateur de n'importe quoi. Heureusement, la narration reprend in extremis sur la fin les bons rails de coke en nous offrant une course poursuite Lam Suet/Anthony Wong en plein milieu d'un camp d'entrainement militaire avec ses revolvers tirant à blanc ou ne tirant pas et le toujours grand génie martial d'Anthony Wong. Le coup de théatre final sur le magot fait également son petit effet. Après ce nouveau crescendo, le film peut se conclure aussi fort qu'au début avec un Anthony Wong poussant une chansonnette offrant cette fois-çi un commentaire poilant sur la crise asiatique.
Le film est bien trop long au milieu pour pouvoir égaler les série Z de l'age d'or. Néanmoins, le peu de moments poilants qu'il contient sont à eux seuls ce que l'on "reve" que le cinéma de Hong Kong redevienne, le contrepoison du formatage du cinéma mondial. Dès lors, le film est pour ces quelques plans une petite bouffée d'air vicié dans le morne paysage HK. Ce n'est pas Story of Ricky mais c'est "prometteur"...
Merci Dante !!
Dante LAM Chiu-Yin nous fait une fois de plus plaisir, pas en réalisant mais en produisant un sommet de débilité comme on n'en avait pas vu depuis longtemps.
Commençons par l’histoire pour vous faire tout de suite comprendre : Sam LEE Chan-Sam et Anthony WONG Chau-Sang sont 2 flics, lors d’une mission ce dernier arrive à récupérer un sac plein d’argent qui appartenait à un gangster joué par LAM Suet, malheureusement, lors d’une bousculade avec une jeune demoiselle, ils intervertissent leur sac qui se ressemble comme deux gouttes d’eau. Bien sûr, notre brave Anthony n’a pas vu son visage et possède comme seul indice l’emblème d’une école qui se trouvait sur l’un des vêtements contenus dans le sac. Ils se rendent compte que cette école est un établissement religieux pour jeunes filles, donc pour pouvoir s’y infiltrer sans problème Wong se déguise en prêtre et Lee en fille…
Ce film est un festival de conneries, dès l’ouverture on a droit à Sam Lee déguisé en Ben Laden, ça ne dure que 5 min cependant ça annonce tout de suite la couleur. Comme autres débilités, outre le déguisement de nos 2 « héros », on nous montre Lam Suet en gangster concon, une nonne adepte d’apparitions aériennes, de Wong faisant du Karaté sur la plage, d’une course poursuite finale de folie, d’élèves ambigus avec leur sexualité, j’en passe et des meilleurs ; il y a également ces séquences où Lee et Wong rigolent, leur rire est … comment dire … flippant.
Le casting est excellent, Wong et Lee s’entendent à merveille et ça se voit. On remarque également qu’il y a une forte part d’improvisation, ils sont par moment en roue libre et se lâchent. Il faut signaler que c’est le meilleur rôle de Sam Lee depuis Made in Hong Kong, même si c’est vrai que ce n’est pas trop dur… Pour les seconds rôles Lam Suet, avec sa postiche frisée mal posée, est à mourir de rire et Ruby WONG Cheuk-Ling nous apporte son charmant minois.
Contrairement à d’autres bisseries où la réalisation est complètement foirée (mais non NAM Lai-Choi, je ne parle pas pour toi), ici la réalisation est soignée. L’éclairage est clair, certains travellings sont agréables à l’œil et aucun effet clippesque ne vient embrumer l’ensemble. La petite touche finale pour englober le tout : la musique est réussie, que ce soit durant les moments d’intimité, de délire, d’action, … elle est toujours appropriée à la situation et nous accompagne parfaitement ; je ne vous parle même pas de la poursuite finale sur un petit air d’harmonica !
On peut donc dire que U-Man est à voir absolument par tous ceux qui veulent se mater une débilité distrayante et bien mise en boîte, surtout que le casting est attrayant. On prend autant de plaisir que les acteurs à les voir faire le pitre, ce qui est bien le plus important.
01 septembre 2002
par
Junta
Drôle de film
Ne vous méprenez pas, U-Man n'est pas une simple comédie associant quelques scènes relativement ridicules plus ou moins reliées entre elles par un semblant de scénario. Certes le début est pourtant assez prometteur avec un Sam Lee déguisé en Ben Ladden, mais à la différence d'un film comme
Super Model, ici l'extravageance n'arrive pas à s'imposer, et ce malgré les belles tentatives de
Anthony WONG Chau-Sang ou de
Sam LEE Chan-Sam. Non, progressivement s'installe une sorte de naïveté finalement assez touchante pour beaucoup liée au jeu des quatre principaux acteurs,
Gillian CHUNG Yan-Tung étant meilleure que dans ses habituelles prestations en tant que jumelle. Le résultat est assez curieux, on ne rit pas souvent, il n'y a pas d'intrigue, mais pourtant la simplicité même du film, son aspect direct parviennent à toucher, et c'est là sa première qualité.
06 novembre 2004
par
jeffy