Un porte d'entrée en occident pour un réalisateur censuré chez lui. 
Two Great Sheep a tout pour être acclamé par la critique occidentale. C'est un film par lequel le réalisateur n'a pas eu peur de critiquer vivement son gouvernement et voir son film interdit de diffusion en Chine, à part comme sujet d'école. Malheureusement, il faut avouer que les conditions de diffusions à Vesoul pour ce film ont été pire que mauvaises ; tout d'abord, le film était arrivé dans une version numérique dont le support n'existait pas à Vesoul, obligeant les organisateur à passer une version béta (pas finie de monter) en VCD de taille réduite à l'écran, complètement pixélisée, avec des couleurs ternes (Liu Hao a déclaré ensuite que les couleurs sont plus vives sur la version finale). Comme si cela ne suffisait pas, il y a eu beaucoup de gens arrivant en retard qui ont perturbé la projection et à partir de là, impossible de rentrer dans le film. J'ai donc préféré attendre une deuxième vision dans de meilleures conditions pour mieux apprécier le film.
Mon choix a été judicieux, car cette fois ci, n'étant point gêné au cours de la projection, j'ai pu constaté que le film était du grand travail. Même si une fois encore, la version vue n'était pas à la hauteur de ce que voulait montrer Liu Hao en terme de qualité, on était en meilleure condition. Donc finalement, le film raconte l'histoire d'un paysan du Yunan qui est chargé par le parti d'élever deux moutons de race étrangère dans un but totalement propagandiste. Or le parti le charge d'une mission quasi impossible : élever correctement deux moutons dans une région montagneuse froide et sèche comme s'ils étaient en pleine prairie. Et pourtant, pour se faire bien voir du parti, l'éleveur accepte avec joie cet "honneur". Entre aberrations politiques et soumission des citoyens plutôt faible, le réalisateur s'en prend plutôt violemment à son gouvernement.
Dans sa réalisation, les choix sont plutôt judicieux. Liu Hao a réussi a donner un bon rythme à son film ; même si d'allure générale, le film pourrait sembler long, les scènes sont bien enchaînées et au final on ne s'ennuie pas du tout et si on est rentré dans le film dans le début, on en prend pas de peine à rester jusqu'au bout. Peu de musique sont ajoutées au film, ce qui donne une petite allure de documentaire, donc rend réaliste l'histoire de cet éleveur avec ses deux moutons. Les acteurs ne sont pas en reste également et assure réellement bien leur rôle ; pas mal de touches d'humour s'ajoutent au film, ce qui aide beaucoup à universaliser cette oeuvre.
Un film critique qui mérite réellement son Prix Guimet au festival de Vesoul et qui donne un bon ticket au réalisateur de Debout
