Love is in the air
Projet tourné dans le cadre du projet annuel du Festival coréen de Jeonchu regroupant trois moyens-métrages de ca. 30 minutes.
Sur le thème imposé de "Talk to her", Ratanaruang est sans doute le moins inspiré, adaptant la simple histoire d'après Gabriel Garcia Marquez, "Beauty and an airplane", l'histoire d'un homme, incapable d'avouer son amour à une femme au cours d'un long vol les emmenant de Bangkok à Berlin. Si la simplicité d'une idée de départ a su assurer des nombreux chef-d'œuvres par le passé, il n'en est rien dans ce cas précis de Pen-Ek; et ce n'est pas non plus la beauté de ses images et de son univers singulier, qui sauvera les meubles.
Car la patte du cinéaste est indéniable, dès le premier plan de la barrière d'un poste de garde s'ouvrant en premier plan pour laisser passer une voiture; à continuer par le faux air d'Asano Tadanobu (Khemapsorn Sirisukha) du personnage principal, jusqu'à l'aéroport désert. Des voix off, écriteaux et – surtout – annonces décalées du pilote de bord parachèvent le surréalisme de l'ensemble.
Il n'empêche, qu'en raison de la minceur de l'intrigue, l'action se traîne, l'amusant point de départ étant rapidement éprouvé. La répétition du comique de situation des "annonces décalées" du steward témoigne d'ailleurs péniblement de ce manque d'inspiration (et encore: PEn-Ek a déclaré aurait bien voulu en tirer un film "en temps réel" de 12h20 minutes…).
Reste l'extrême soin porté à la mise en forme et la poursuite DU thème obsessionnel de toute l'œuvre de Pen-Ek: l'isolation de ses personnages et leur incapacité à exprimer leurs réels sentiments.