Une petite œuvre passe-partout
Qu’est-il donc arrivé à Chen Kaige ces derniers temps ? Après un détour raté par la Grande-Bretagne avec un thriller érotique assez médiocre ( Feu de Glace), son retour en Chine accouche d’un petit film certes pas désagréable à suivre puisque dans la lignée des Virtuoses et de Goshu le violoncelliste, mais qui laisse au final bien indifférent. L’histoire de ce jeune fils de paysan montant à la capitale avec son père dans l’espoir de trouver un professeur qui reconnaîtra ses talents innés de violoniste est gentillette, mais elle ne développe pas grand-chose d’intéressant à part quelques situations amusantes ou émouvantes entre le jeune prodige et ses différents pères, géniteur comme spirituels. Mais la thématique abordée, à savoir la coupure entre le monde paysan et le monde urbain chinois, a bien du mal à prendre racine : honnêtes et courageux, les 2 ruraux sont confrontés tout d’abord à la superficialité, le fatalisme et l’intransigeance des urbains, avant que chacun apprenne de l’autre certaines valeurs puis que tout revienne à la normale…
Chen Kaige rend donc avec L’enfant au violon une copie « passable mais peut mieux faire » qui le place très loin de ses meilleurs films.
Garçon violon
Après le cinglant échec de son précédent "Killing Me Softly" britannique, KAIGE revient en Chine pour signer ce petit film; si l'on avait pu espérer une oeuvre pleine d'amertume et d'envie d'aller de l'avant après sa malheureuse expérience artistique à l'étranger (à l'instar d'un Kusturica sur "Arizona Dreams"), il n'en est rien. Au contraire, le cinéaste semble vouloir évacuer ses démons par l'humour, mais en s'inspirant également de grosses ficelles typiques du cinéma américain en ce qui concerne ses personnages...
Le point de départ n'est ni plus, ni moins une simple resucée plus commerciale de son précédent "Life on a string". Au centre, un garçon en plein apprentissage d'un instrument (le violon remplace le banjo) sous la houlette d'un (ici deux) "maîtres" et tombant amoureux d'une jeune femme. Si les ingrédients de départ sont quasiment les mêmes, leur intégration au sein de l'intrigue et l'évolution du scénario sont bien évidemment tout autre, le message sous-entendu étant d'ailleurs carrément l'opposé du premier film : si dans "Life...", KAIGE représentait la différence intergénérationnelle entre deux mentalités (vieil endoctrinement contre nouvelle "liberté" juvénile à penser), il jette ici un regard nostalgique sur le passé par le biais du personnage du professeur Jiang. Issu de la "vieille école", il enseigne l'art du violon dans des conditions rudimentaires, mais transmet l'émotion nécessaire à maîtriser un instrument. A l'opposé, le second instructeur (interprété - et ce n'est certainement pas un hasard - par KAIGE lui-même) représente la réussite économique, le capitaliste endoctrinant ses élèves de se surpasser pour une réussite plus rapide. Un seul plan résume à merveille cet affrontement de deux mentalités : le vieux violon encastré dans un nouvel étui high-tech dernier cri. L'emballage ne fait pas tout : seul compte le fond / l'intérieur des choses.
Le premier tiers du film est à ce titre passionnant : si les personnages apparaissent dès le départ assez caricaturaux (les paysans naïfs montant à la ville pour être "éblouis" par l'environnement et des personnages "mondains"), l'histoire démarre sur des chapeaux de roues, les interprètes sont immédiatement attachants, le discret humour omniprésent, l'intrigue de départ immédiatement identifiable (success story) et le fameux affrontement joliment mis en place. S'attachant tout d'abord à illustrer la difficile approche du premier professeur, les scènes de la relation purement sexuelle entre la jeune femme et son amant véreux préparent déjà à la dénonciation capitaliste (et bassement matérialiste) de la seconde partie...bien moins passionnante. S'étirant inutilement en longueur, le rythme connaît une forte baisse de tension et s'englue dans des longs moments inutilement étirés. Le jeune homme est petit à petit rongé par la réussite commerciale facile et se réfugie dans la paresse et la luxure au détriment de sa sensibilité...et de son talent.
La fin propose un revirement inattendue en mettant tout d'un coup en avant la - certes - touchante représentation de l'affiliation au travers un long flash-back inattendu; mais le fait de bâcler" cette histoire en quelques minutes semble davantage comme un artifice de soutirer quelques inutiles larmes supplémentaires du spectateur, plutôt qu'une véritable réflexion. Bien évidemment, tout est bien, qui finit bien - et le film de dégouliner sous une épaisse couche de chantilly pas vraiment utile...L'étui ne fait pas le tout; il aurait été plus joli de se focaliser sur le violon en son intérieur.
le film est sympa mais trop maigre et fade. pourtant l'interprétation, les séquences musicales de qualité et certains moments émouvants auraient pu donner un bien meilleur résultat. ici on reste dans l'anecdotique, bien lisse et prévisible, le tout étant je le répète pas désagréable à suivre, mais légèrement ennuyant.
Pas si mal
J'ai lu beaucoup de critiques négatives sur ce film dans les magazines. De plus, je n'aime pas Chen Kaige, néanmoins, je dois admettre que le film n'est pas si mal. Amusant, personnages attachants, l'émotion est au rendez-vous. On passe un moment agréable.
De l'émouvant convenu...
Vu au festival de Deauville 2006.
Pas vraiment nouveau, ce film exploite le genre larmoyant avec peu d'originalité. Les acteurs non plus ne jouent pas vraiment très bien, mais la BO est de qualité (normal).
Disons que le tout passe assez bien et se laisse regarder sans problème.
?
Une histoire simple et touchante, des acteurs excellents et surtout une multitude de sentiments, d'émotion, de joie et de tristesse qui jalonnent le film tout au long de l'histoire par le biais d'un violon .