Une tentative loupé de polar violent
Après Operation Pink Squad, Jeff Lau reprend Sandra Ng(et Ann Bridgewater par la même occasion) pour son nouveau film mais décide de prendre un ton nettement plus sombre et dramatique avec ce Thunder Cops 2 qui s'avère hélas un mauvais exemple de polar violent comme HK en produisait dans les années 80. L'un des premiers aspects énervants est le côté très approximatif du découpage de l'action, qui donne au début une trop grande impression de bâclage et de travail fait à la va-vite(des plans se raccordant très mals entre eux et qui parfois sont coupés de manière abruptes). Enfin celà se situe dans la première partie du film car par la suite, Jeff Lau se sent l'âme d'un artiste et on a droit à des scènes d'action entièrement au ralenti(avec la musique ad hoc au synthé évidemment) dont la justification est très faible(juste une où elle est se situe du point de vue d'un Stephen Chow mal en point) et qui finissent par faire rire, notamment avec ce jeu visuel sur des draps de couleurs qui recouvrent l'ensemble des plans. De fait, on peut vraiment pas dire que les scènes d'action puissent prétendre à s'inscrire dans les moments anthologiques du ciné HK quoique qu'il y'a quand même une séquence intéressante lorsque la partenaire(pratiquante d'arts martiaux) de Sandra Ng est en situation délicate et finit par se faire laminer par deux sous-fifres, une séquence un peu "jeu de massacre" qui distraie bien de par sa noirceur.
En parlant de noirceur, l'ensemble du film ne tient quand même non plus pas la route à ce niveau. Certes, le côté très cheap et l'absence d'éclairage un tant soit peu décent donne un certain look au film mais le script de Jeff Lau est pas vraiment à la hauteur, surtout niveau personnages. Sandra Ng fait ce qu'elle peut dans le registre dramatique mais son rôle est inconsistant, le personnage n'est pas aussi développé que celui de Sister 13 dans Portland Street Blues par exemple, et de fait, on accroche pas trop à son personnage(seulement motivé par la vengeance et point barre). Pour le reste du casting, c'est pas folichon parce que malgré tout le respect que j'ai pour Ann Bridgewater, faut bien avouer qu'elle est pas vraiment faite pour un rôle de junkie(et c'est pas les dix tonnes de maquillage sur son visage qui arrangent les choses). Sinon, on voit bien que Stephen Chow est encore un débutant à cette époque, son jeu est limité ou parfois exagéré mais par contre, il donne droit à une scène bien marrante qui fait un peu clin d'oeil à The Killer réalisé la même année. Ah oui, j'allais oublier: mention spéciale au bad guy de service qui a vraiment une très sale gueule(et qui ricane beaucoup évidemment...).
Enfin bon, Thunder Cops 2 est franchement oubliable et mieux vaut se repasser à la place ces bon vieux On the Run et The Big Heat, histoire de se dire qu'HK savait quand même faire des bons films.
09 juillet 2002
par
Alain
Une très bonne surprise avec une Sandra Ng des grands jours.
Jeff LAU Chun-Wai est un réalisateur qui touche un peu à tous les styles avec plus ou moins de réussite. Dans Thunder Cops 2 il prend Sandra NG Kwun-Yu comme actrice principale, cependant contrairement à Operation Pink Squad qu’il a également réalisé avec elle, il a oublié les passages comiques pour mettre en scène un film sombre.
L’histoire est celle d’une vengeance, Nam Tse (Sandra Ng) a vu mourir son père devant ses yeux et depuis ce jour elle cherche à se venger, par tous les moyens et peu importe si les méthodes utilisées ne sont pas légales.
La réalisation est assez bonne et Jeff Lau arrive à maintenir le rythme tout du long, il y instaure une ambiance noire et pesante. Du point de vue technique il abuse un peu trop des ralentis, 2 scènes de plusieurs minutes se déroulent entièrement au ralenti, ceci permet d’accentuer la violence et la dramatique de celles-ci, seulement elles sont un peu trop longues à mon goût.
Le casting est bien fourni avec des acteurs charismatiques, Sandra Ng en tête dans un rôle grave qui prouve qu’elle peut jouer sur un autre registre que le cabotinage ; elle nous l’avait prouvé dernièrement avec l’émouvant Juliet in Love, Thunder Cops 2 nous montre qu’elle possède un réel talent d’actrice depuis longtemps qui n’a quasiment jamais été exploité. Ann BRIDGEWATER en camé est également convaincante. Stephen CHOW Sing-Chi n’est présent que durant la 2nde moitié du film, il s’y intègre avec conviction en jouant dans le registre du film. Pour les méchants on a le droit à des têtes bien antipathiques dont celle de The Killer en la personne de SHING Fui-On (rôle qui lui restera collé à vie).
Les scènes d’action sont violentes et le sang coule allègrement, il n’y a qu’une seule séquence où le kung-fu est pratiqué, ce n’est pas dérangeant car les autres n’en demeurent pas moins efficaces et dans le ton.
On se retrouve donc en présence d’un long métrage de qualité avec une interprétation convaincante et une réalisation pas parfaite mais relativement efficace, et surtout on a le plaisir de voir Sandra Ng jouer un personnage torturé et violent.
09 juillet 2002
par
Junta
Nuits de tonnerre
Loin de ses délires habituels, Jeff Lau réalise cette fois un petit polar noir, bien dans l'air du temps pour son époque.
Si le scénario est es plus basiques, la noirceur générale et la violence omni-présente finissent pourtant par instaurer un certain malaise et ce n'est pas l'apparition de Stephen Chow après 53 mn de films, qui pourraient y changer quelque chose.
Chow, encore abonné principalement aux rôles dramatiques (avant son "coming-out" l'année suivante dans "All for the Winner") arrive pourtant à convaincre dans son court rôle (mal développé). Apportant une légère touche d'humour collant parfaitement à son personnage de petite frappe boiteux, il dégage en même temps une certaine fragilité touchante; malheureusement Jeff Lau ne se soucie guère du développement de ses personnages et passe à côté de nombreuses séquences qui auraient pu être superbes entre les personnages meurtri sde Sandra Ng et Stephen Chow.
Reste une certaine réalisation nerveuse, quelques combats aux poings très brutes et des experimentations au niveau de la mise en scène très inspirée. Le passage, où l'on bouscule du point de vue de Stephen Chow est en tous points exemplaires. Une sorte de mauvais trip, elle rappelle parfaitement un moment ou un autre de la vie, où - au moment d'un accident par exemple - tout semble ralentir et apparaître comme décalé. Un pur moment de cinéma et une rare maîtrise et originalité dans la mise en scène d'un Jeff Lau autrement insipide en metteur en scène en général.
Chaos. Confusion. Pas bon.
Exemple même du film avec de bonnes intentions mais un résultat peu probant. Sandra Ng a autant de charisme d'un sachet de crevettes congelées et le jeune Stephen Chow grimace et sautille comme il peut dans cette galère où il n'a pas sa place. Jeff Lau se montrera quant à lui nettement plus à l'aise pour diriger des farces en costumes telles que
Le Roi Singe et
Eagle Shooting Heroes. On végète donc devant ce petit thriller d'action pas très bien fichu, avec des combats et gunfights qui font parfois assez mal mais souffrent d'une mise en scène déficiente: c'est mal rythmé, mal découpé, l'usage extensif du ralenti est aussi gratuit qu'inefficace (laissons à César...) et la musique de film d'épouvante (pas mauvaise en soi) ne colle pas du tout aux événements. Une série B glauque et violente, à l'intrigue confuse et à la réalisation médiocre.
Sans être parfait, c'est un excellent polar sombre avec une Sandra Ng magistrale et magnifique, Stephen Chow présent dans la seconde partie du film se revele attachant et posé. Les scènes d'action sont violentes et dynamiques (notament le meurtre d'une femme) et les échanges de coup font mal.
Quelques ralentis un peuu long sont à signaler (la scène du mariage) mais rien de bien génant. Les méchants sont convaincants mais c'est Sandra qui porte surtout le film sur ses épaules, en fliquette au bord du gouffre.
Un film qui pète plus haut que son c...
Sandra Ng, jusque là habituée aux rôles de nunuches, trouve dans ce film l'occasion d'interpréter une fliquette obsédée par la vengeance (à ce point obsédée qu'elle en oublie de se coiffer correctement). Rien de bien original là-dedans : réalisé par un metteur en scène compétent, le film, à défaut d'être génial, aurait pu être un honnête polar destroy comme il s'en produisait à la chaîne à HK dans les années 80.
Oui mais voilà, Jeff Lau décide de faire de l'art ... Il filme deux scènes d'action en full ralenti avec moults cadrages bizarres et effets de style ... euh ... foireux ! Sans parler de la coupe de cheveux de l'héroïne ... C'est bien joli de faire du style, mais encore faudrait-il pour cela maîtriser un tant soit peu les bases du langage cinématographique, le découpage en premier lieu. Le cinéma de HK nous a souvent habitué à un découpage pas toujours très rigoureux, mais là, le monteur du film devait être bourré pour avoir réussi à multiplier autant de faux raccords et de scènes qui s'enchaînent sans queue ni tête ! Il faut voir le montage des 30 dernières secondes du film pour le croire ! C'est d'un nul, mais alors d'un nul ! Au fait j'y pense, je vous ai parlé de la coiffure de Sandra dans le film ? Ah oui ... Bon, j'en rajoute une couche : atroce ! Même pour les années 80 cette coupe est immonde, c'est dire !
Comme maigre consolation, il faudra se contenter de quelques séquences joyeusement sadiques et un méchant qui a vraiment une tête d'affreux avec son visage ravagé. Mais franchement, la coupe de cheveux de Sandra ...
Bon petit polar bien noir surprenant de la part de Jeff Lau et avec un tel casting. Sandra Ng est assez convaincante dans un de ses premiers roles dramatiques. Stephen Chow détend un peu l'atmosphere mais n'apparait que dans la 2e moitié du film. Le tout se situe dans la moyenne des polars HK de l'époque mais reste une sympathique curiosité du fait de son actrice principale.
Censé être la suite de "Thunder Cops" aka "Operation pink squad 2", ce film n'a en fait de commun qu'une grosse partie du casting. Les raisons de cette désignation restent obscures mais reflètent en revanche bien l'esprit très noir de cette pseudo suite...
Ca commence (mal) avec un gunfight aussi mou que mal filmé, avec de surcroît des acteurs qui n’y mettent aucune conviction. A ce propos, le père de Sandra semble manier un pistolet à eau...et encore, il appuie si mollement sur la gâchette que je me demande si ça suffirait à envoyer de l’eau. Mais je rassure tout le monde, convaincu ou pas, il meurt. Et c’est donc l’histoire d’une vengeance, celle de sa fille, qui va finir par se faire aider de Chow Sing-chi dans un rôle plus proche de "Final justice" que de ses comédies non-sensiques. Quant à Sandra, c’est certainement un de ses rôles les plus noirs et elle assure ! Enfin, Anne bridgewater (rappelez-vous "Full contact"), est une camée complétement défoncée dans un rôle certes pas valorisant, mais étonnant.
Jeff Lau, comme à son habitude inégal, va par moment nous plonger dans des scènes d’action bien ficelées, nerveuses, violentes et par d'autres moments nous laisser un goût d'inachevé. Une fois de plus dans un film hong-kongais, on nous prouve qu’il vaut mieux réfléchir avant de se marier, et une fois de plus on le fait comprendre avec des ralentis très ralentis.
En conclusion, un film alternant le meilleur et le pire, qui manque surtout de classe, de style. Mais ça reste pas mal dans l’ensemble.