C'est avec les vieilles peaux, qu'on fait les meilleurs pots
Il ne faut surtout pas prendre "The Pot" pour ce qu'il n'est pas: un simple film d'horreur (et ce malgré les très, très, TROP nombreux "red herrings" en début du film avec longs cheveux sales, qui trainenet et robinets qui crachent de l'eau marron). Ce serait plutôt un drame psychologique avec quelques éléments surnaturels; sauf qu'à vouloir trop bien faire dès son premier, le jeune réalisateur Kim Tae-gon passe à côté de son sujet.
L4idée a été inspirée au réalisateur en tirant une première nouvelle de son expérience du tournage de son documentaire "Grandfather's outing". En filmant un vieillard, puis en approfondissant le sujet en en tirant un sujet écrit, Kim comprend les liens extraordinairement forts, qui peuvent naître un jeune enfant et une vieille personne au seuil de la mort.
Partant de ce constat, il imagine donc une histoire quelque peu fantastique, incluant un rituel issu de l'ancien folklore coréen. De quoi créer une œuvre puissante, qui ne serait pas sans rappeler l'angoissant drame intimiste "Rosemary's Baby" de Roman Polanski…sauf que Kim rate le coche en servant une première heure particulièrement soporifique, où les personnages grossièrement écrits évoluent dans un univers assez aseptisé, créé d'une accumulation de scènes sans grande envergure. On comprend bien, qu'il tente de s'intéresser de près à ses personnages et qu'il tente de leur donner chair; mais la vacuité ressemble davantage aux scènes d'un direct-to-video américain, qui n'aurait rien d'autre à raconter que sa puissante séquence d'introduction (ici cruellement absente) et de fin.
La fin, effectivement surprenante, arrive malheureusement bien trop tard pour gagner encore les faveurs de son public. Et ce ne sont pas ses acteurs, tous issus du milieu de cinéma coréen indépendant (Lim Hyung-gook et Yang Eun-yong sont tous deux apparus dans le sympathique "Sundays in August"), qui réussissent à tirer l'historie vers le haut.