Fade
Amours de jeunesse et relations familiales, voilà les thèmes du film. On aurait pu attendre de Sylvia Chang qu'elle nous livre une vision un peu plus sociale des relations familiales plutôt que de se contenter d'une romance assez basique. Certes il y a quelques scènes plutôt réussies comme la première nuit du jeune couple, à la fois sensible et humoristique. L'idée de l'histoire dans l'histoire aurait surement mérité d'être mieux exploitée car il manque au film un regard critique. Dans l'ensemble le film manque de détachement par rapport à l'histoire rapportée. La relation mère-fille qui aurait pu faire l'intérêt du film est trop caricaturale pour être intéressante. Malgré une réalisation propre, les acteurs ne sont pas vraiment à la fête, faute sans doute de réels moments d'intensité dramatique.
Tempting Heart est un film plat, dont le manque de saveur surprenant de la part de quelqu'un comme Sylvia Chang et qui n'a guère de raison de retenir l'attention.
27 novembre 2005
par
jeffy
Le premier film de 150 heures... (au moins !)
Tout commence par un flirt tendre et sympathique. Mais comme on dit : les gens heureux n'ont pas d'histoire. Gentillet, mais pas passionnant. Mieux vaut le vivre que le regarder...
Mais justement, comme les gens heureux n'ont pas d'histoire, voici venir le temps des nuages noirs !
Et malgré tout je n'ai toujours pas accroché... Même lorsque l'histoire devient plus complexe et moins mignonne, le film m'a semblé lent et interminable... En plus (ne lisez pas, je vais briser un secret :), en plus disais-je, l'histoire ne finit pas spécialement bien, et laisse un goût de gâchis.
Bref, la réalisation n'est pas mauvaise, sans être transcendante, les acteurs sont crédibles et les actrices jolies, mais ces amourettes adolescentes ne me semblent pas être spécialement passionnantes. Leur intérêt vient peut être de leur banalité, et donc de la crédibilité d'une histoire qui peut être vrai.
Ce n'est pas ma tasse de thé, et en ce qui concerne les histoires d'amour contrariées je préfère clairement The lovers par exemple. A mon avis un public féminin a plus de chances d'apprécier (quoique... ceci n'est pas vrai dans tous les cas !)
Une histoire très/trop classique bien racontée, moyennement interprétée et trop peu mouvementée pour intéresser la masse.
Tempting Heart s'est donné une mission difficile : raconter une histoire d'amour ultra-classique, sans surprise, sans retournement de situation, afin de tenter de comprendre autant que possible le pourquoi du comment des relations de monsieur et madame tout le monde. A partir de là, on réunit un beau guitariste, deux copines, ce qui fera forcément une jalouse. On ajoute une maman qui tente de casser l'histoire, les problèmes des premières amourettes, bref, du classique, du déjà vu et revu.
Sylvia Chang n'étant pas la dernière des imbéciles, elle a tenté d'ajouter un peu d'intérêt à cette histoire qui seule ne l'intéresse pas vraiment. C'est plutôt les tentatives d'explication de ces évènements qui l'intéressent, et qu'elle introduit grâce à l'utilisation de plusieurs époques. On raconte une histoire du passé, et au présent on tente de l'expliquer. Le problème principal du film est qu'il n'apporte évidemment pas vraiment de réponses aux questions que tout le monde se pose vraiment un jour. Il n'y a pas de mystère, la solution aux problèmes de coeur ne réside pas dans ce film, ni dans aucun autre de toute façon. Reste alors à tenter de séduire par la qualité de l'écriture, de la narration ou de l'interprétation.
La narration choisie fait la part belle aux flash backs, principalement dans le but de laisser des zones d'ombre à révéler plus tard. C'est astucieux, car sinon c'est la sieste qui nous guettait devant cette histoire banale et sans surprise. On peut se demander alors si le pari est réussi : écrire une histoire tellement vraie qu'elle est sans intérêt à part pour les protagonistes. Voilà tout son paradoxe. Tout le monde pourra se reconnaître dans cette histoire à un moment ou à un autre, et les plus sentimentaux accrocheront alors beaucoup plus que les autres... le rythme assez lent et l'absence d'humour réduira encore la proportion des spectateurs captivés par le film. On pourra donc apprécier que le film ne se trahisse jamais et ne cherche pas à se travestir pour séduire le spectateur. Mais cela ne le rend pas meilleur pour autant. Il ne séduira qu'un petit nombre de personne, c'est tout.
Autre point qui joue contre lui, son casting. Comme pour moi, voir Sylvia Chang et Gigi Leung dans le même film correspond à réunir la femme de 40 ans et la fille de 20 ans qui me feraient craquer, il est évident que le casting peut être accrocheur. Malheureusement, Gigi était loin d'être une bonne actrice à l'époque, bien qu'elle se soit améliorée depuis. Elle manque singulièrement de présence et de spontanéité, c'est dommage. Takeshi, qui est gentil garçon, abaisse son niveau d'interprétation pour ne pas la léser. Cela ne rend donc pas ce couple très attachant, surtout au début du film. Heureusement, Karen Mok est là pour remonter le niveau, mais malheureusement, son personnage est bien moins présent. Quant à Sylvia Chang, elle apparaît peu. Bref, on aurait pu obtenir bien mieux à ce niveau. C'est dommage, car sinon le film était très bien emballé. La photographie est de très bonne qualité, et la réalisation très calme de Sylvia laisse la part belle aux acteurs qui n'en profitent pas autant qu'on voudrait. La musique sonne également assez bien.
Au final, vous l'aurez compris, le film ne s'adresse qu'à un petit nombre de fans de mélos. Pas vraiment du mélos classiques avec leurs situations "spécial mélos", car ici ils vont s'endormir. Tempting Heart a plus d'ambitions qu'un mélo classique, mais ce sont précisement ces ambitions peu spectaculaires qui réduisent son champ de séduction. Personnellement j'ai bien aimé, tout comme j'ai bien aimé d'autres mélos plus classiques ou Conan le Barbare. Je suis un peu bizarre quand même, lisez plutôt les autres critiques... ;-)
Joker
Par gentillesse, je ne dirais pas ce que je pense de ce "téléfilm" de presque deux heures qui m'a vraiment ennuyé à un point inimaginable. Si vous avez envie de regarder un bon film romantique HK, voyez(ou revoyez)
An Autumn's Tale.
Un cœur à prendre
Quoiqu'elle s'en défende, "Tempting Heart" est comme le prolongement de son antérieur "Passion": une étude de mœurs très sensible de l'amitié entre deux femmes, qui aiment un seul et même homme; sauf que dans le cas présent, elle va tenter de développer davantage le personnage de Gigi Leung.
Partant d'une BD chinoise, Sylvia Chang va puiser dans ses propres souvenirs de jeunesse pour imaginer cette douloureuse histoire d'amour. Elle récrée ainsi le Hong Kong du début des années 1970, qu'elle a elle-même si bien connu en y étudiant dans les années 1960 et 1970 (alors qu'elle est taïwanaise); et ce n'est certainement pas un hasard, si elle interprète elle-même un rôle très symbolique dans le film.
"Tempting Heart" est également construit comme un souvenir: on se remémore des petits riens, les belles choses avant des moments plus durs; le présent avant le passé. Procédé habile pour donner des clés qu'au fur et à mesure de l'histoire au spectateur, les flash-back existent également comme la réminiscence d'un lointain souvenir.
Sylvia Chang est l'une des rares réalisatrices à avoir réussi à s'imposer dans le paysage cinématographique hongkongais et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle aura toujours réussi à conférer une véritable émotion à l'intérieur de ses œuvres. "Tempting Heart" ne déroge pas à la règle. Loin des habituelles comédies romantiques à sortir à la chaine, "Tempting Heart" donne une approche beaucoup plus réaliste et sincère de l'Amour. Toute la première partie, constituée de petits riens, des moments "ensemble" qui suffisent à donner du bonheur à deux amoureux, est d'ailleurs criante de vérité; la seconde verse malheureusement un peu trop dans un mélodrame étonnamment appuyé par rapport à la simplicité de la première partie. En même temps, un lourd secret fait soudain irruption et donne tout sens à la difficile relation triangulaire.
La parfaite alchimie entre une candide Gig Leung et le bellâtre Takeshi Kaneshiro décidera plus tard les producteurs de "Turn left, turn right" de recomposer ce magnifique couple à l'écran. Karen Mok, toute en retenue, compose une adolescente surprenante, mais qui cache bien son jeu. Une œuvre à part, qui pâtit certainement par rapport à d'autres films du genre réalisés dans d'autres pays, mais qui tranche dans la cinématographie hongkongaise.