… avec en guise de Pierre Mondy, super Lam Suet !
On zappe l’exercice de style cotonneux de Johnnie To pour tomber dans de l’exploitation policière tout ce qu’il y a de plus classique avec cette suite, "PTU 2" au ciné, "PTU 6" si l’on compte les 4 intercalaires télévisuels HK (cf. notre news de mars 2008) et si j'ai bien tout suivi.
LAW Wing Cheong réalise efficacement pour la Milkyway, les scénaristes YAU Nai-Hoi et AU Kin-Yee scénarisent le bidule et la clique d’acteurs de To joue le jeu sur cette série B correctement emballée. On passe toutefois dans la catégorie pro-flic là où le réalisateur de The Mission ne se servait des poulets que pour mieux sillonner la ville by night. Des irrécupérables récupèrent l’irrécupérable et la Milkyway, un brin cynique, paye les cigares à Johnnie To en exploitant une franchise qui n’en était pas une.
Si l’affrontement terminal, inoffensif, déçoit, tout comme d’ailleurs la morale bien balourde parfaitement résumée dans le titre anglais, "Comrades in arms" (compagnons d’armes), on retiendra cette jolie scène, au tout début, pendant laquelle une dizaine de tactical guys poursuivent un pauv’ ‘ti voleur en s’y reprenant à 2 ou 3 fois pour le menotter. Comment se fesse ? Nos chers condés se battent entre eux pour récolter les honneurs de la capture, la voici l'honteuse raison ! Pathétique poursuite, oui, mais illustration de la chose joliment chorégraphiée. Puis nos loustics en uniforme, désunis, s’en vont dans le bois de Boulogne local pourchasser des truands pendant les trois autres quarts du film. Là, bien évidemment ils devront former une réelle équipe pour contrer les vilains malfrats.
Très chinois mainland tout ça. On est loin de la violence des 90’s, celle que l’on trouvait parfois gratuite alors qu’elle reflétait une liberté créatrice plus évidente. On soupire en fin de métrage en pensant au Tsui Hark du Syndicat du crime 3, celui qui faisait dire à ses héros « enlève ton uniforme ! » à l’un de leurs amis afin qu’il redevienne un homme, un vrai, et non un outil anonyme noyé dans la masse.
Si les scénaristes ont bien l’idée de faire se balader un fou dans les bois, un dingo passant son temps à écrire des messages de paix sur les murs, fou sensé, on s’en doute, passer pour le plus clairvoyant de la faune du jour, à l’arrivée cette nuance s'avère beaucoup trop étouffée pour convaincre. Nos héros marchent tous frontalement au ralenti à la fin, gimmick du film belliqueux sans nuance blindé de testostérone. Sans équivoque. A choisir une connerie en uniforme qui me galvanise les galons, je signe toujours pour le SDU de Gordon Chan. « A trois tu sautes du pont, soldat ! ». « Sir, yes sir !! ».