Une oeuvre froide et sombre sur le fléau de la violence actuelle
Outre le fait que Sympathy For Mr Vengeance fut présenté à Cannes en même temps qu'Irréversible de Gaspard Noé, ils partagent le thème commun de la vengeance et divisent sérieusement les spectateurs et critiques. Tout d'abord une mise au point: on retrouve les habituelles plumes de gauche qui hurlent à la glorification de l'auto-défense vu ce que le sujet implique. Mais ces suppositions qui ferait de ce film une oeuvre à vocation de propagande fasciste n'ont pas de réel fondement si l'on décide de vraiment prêter attention au film. Déjà, Park Chan-Wook impose un rythme hyper-lent (non pas dans la contemplation mais dans la narration) à son oeuvre même si cette notion de lenteur est une des caractéristiques du cinéma coréen actuel et est reprise dans des films plus "commerciaux" comme Wanee & Junah. Ce rythme évite toute emphase des actions montrées à l'écran et l'absence presque totale de musique renforce encore plus l'absence de toutes émotions (aussi bien de la part des personnages que du spectateur) ce qui donne ce cachet naturel et réaliste au film. Dès lors, les personnages étant clairement ancrés dans notre réalité de tous les jours, ils se retrouvent tous sur un même pied d'égalité via ce "naturalisme", chacun peut avoir emprise sur l'autre. On retrouve cette uniformité aussi dans le choix de Park Chan-Wook de ne jamais montrer les morts de ses personnages (qu'ils soient "bons" ou "mauvais") mais seulement leurs agonies ou leurs cadavres. Au sujet de la violence de ces scènes: le film n'est pas plus violent que ce qu'on peut voir dans les films de gangsters coréens mais justement(et contrairement à ces derniers), Park Chan-Wook filme ces scènes de manière à provoquer le dégoût, ces meurtres sont bien plus salissants moralement pour leurs auteurs qu'ils ne les glorifient et de fait, on voit mal comment avec toutes ces données, le film pourrait être traité de facho.
Maintenant passons au coeur du film: contrairement à ce que laisserait penser le titre et le synopsis, Sympathy For Mr Vengeance n'est pas le récit d'une seule vengeance mais de plusieurs qui s'imbriquent parfaitement entre elles, toute engendrées par la mort d'une personne et qui s'enchaînent de façon logique(mais le parallèlisme des évènements peut prêter à confusion) que pour mieux définir le propos de Park Chan-Wook. La première est celle de Shin Ah-Kyun envers les voleurs d'organes et est la plus commune qui soit représentée au cinéma: on retrouve l'opposition classique entre une personne bonne et innocente contre des individus dégénérés et sans scrupules, elle représente une forme de violence "acceptable" pour le spectateur moyen. Mais par après, ce sera au tour de Shin Ah-Kyun d'être victime de la vengeance de Song Kang-Ho et là les repères se retrouvent chamboulés, Park Chan-Wook introduit le doute dans la notion de "vengeance" en mettant face à face deux victimes d'injustices, deux êtres qu'on pourrait qualifier d'innocents si ils n'avaient pas tous les deux du sang sur leurs mains (dû involontairement à leur propre nature: la surdité pour l'un, le statut social pour l'autre) mais qu'importe car malgré leur égalité dans la douleur, cette barrière invisible qu'est la vengeance les oppose et on retrouve quasiment le thème de JSA(remplacez Shin Ah-Kyun par Lee Byeong-Hun et la comparaison s'impose d'elle-même) qui voyait les deux peuples coréens divisés par une barrière invisible et ancrée seulement dans leur esprits. Ce constat trouve évidemment sa répercussion dans la réplique "tu es un bon gars mais tu sais pourquoi je dois te tuer" et se retrouve aussi dans un certain glissement de la violence où le bourreau ne peut même plus supporter la vision du mal qu'il inflige comme lorsque Song Kang-Ho recouvre Bae Doo-Na d'une couverture avant de la torturer ou de plonger dans l'eau pour taillader les veines de Shin Ah-Kyun: une fuite, un dégoût des actes qu'il commet et de lui-même et qui contraste avec le meurtre des vendeurs d'organes vu précedemment (et qui remettrait même en cause cette action "héroïque"). Puis arrive la vengeance finale, celle du groupuscule terroriste et qui boucle la boucle en renvoyant dos à dos les motivations de Shin Ah-Kyung et Song Kang-Ho, montrant la violence comme le virus qui se propage dans la société actuelle et auquel il est impossible d'échapper. Park Chan-Wook nous démontre de cette manière que la violence organisée et désintéressé de tout attachement affectif aux personnes est le pas de plus (pour ne pas dire de trop) vers la fin de l'humanité (et il faut bien avouer que l'actualité internationale nous le confirme souvent) ce qui n'a rien à voir avec les propos et ambitions politiques (lutte des classes,etc...) qu'on voudrait vainement attribuer au film.
Dans un registre plus technique, j'ai déjà notifié plus haut la lenteur et le réalisme de la réalisation mais cela ne veut pas dire pour autant que c'est synonyme de banalité car Park Chan-Wook montre une maîtrise du cinémascope indéniable et nous gratifie de très bonnes compositions de plans(surtout dans les plans en plongée). Les rares moments musicaux sont assez bien trouvés car plutôt axé musique contemporaine ce qui rajoute un sentiment d'inconfort supplémentaire. Au niveau du casting, c'est impecccable: Song Kang-Ho joue un personnage à la limite du mutisme(ce qui contraste beaucoup quand on a pu l'apprécier à débiter de longs monologues comme dans No. 3), Shin Ah-Kyun lui ne parle pas du tout vu son handicap mais arrive à s'imposer en terme de sympathie auprès du spectateur et évidemment Bae Doo-Na confirme qu'elle est l'actrice la plus douée de sa génération tout en jouant avec son image. Mais si je devrais émettre un bémol, c'est que le film est tellement réussi dans sa noirceur et son absence total d'émotions que contrairement aux films qu'on aime habituellement et d'où on ressort avec un sentiment de plénitude, on sort de Sympathy For Mr Vengeance complètement écoeuré et dégoûté du monde(on est à mille lieux du final de Crossing Guard de Sean Penn). Pour conclure, 2002 risque d'être l'année de confirmation des cinéastes de la nouvelle vague coréenne: Kim Ki-Duk et Park Chan-Wook viennent de signer deux oeuvres phares et il n'y a plus qu'à espérer que Kwak Kyung-Taek avec Champion et Lee Chang-Dong avec Oasis nous complète cette salve de chef-doeuvre made in korea.
Etait-ce vraiment nécessaire ?
En grand amateur de films noirs, j'étais évidemment intéressé par ce Sympathy for Mr Vengeance, surtout avec les rumeurs le précédant. Annoncé comme le film de l'année avec son scénario noir au possible, ce brulot n'a pourtant pas les moyens de ses ambitions. Personnellement j'en suis ressorti plus écoeuré que convaincu.
Ecoeuré car le film propose des scènes extrêmement pénibles, parfois avec une justification toute relative. Elles sont censées montrer la folie du monde actuel et dénoncer le système économique de notre société, mais la manière est un peu extrémiste, et ce genre de message apparaît tous les jours sur nos écrans de télévision. Etait-ce vraiment nécessaire de nous le faire subir sur deux heures durant? Etait-ce nécessaire d'aller jusqu'à montrer l'autopsie d'une fillette, principalement hors champ je vous rassure, mais avec des bruitages très convaincants ? Je ne le pense pas. Surtout qu'on n'en voit jamais vraiment l'intérêt, le message étant passé depuis longtemps.
Car voici un des autres défauts du film, la narration m'a semblé peu concluante, la faute déjà au support dont les sous-titres ne sont pas assez complets. Mais cela n'excuse pas non plus le manque de clarté qui entoure quelques passages (on risque de confondre les personnages), ni le manque d'intérêt de la progression de l'intrigue. Il n'y a pas vraiment de montée en tension, pas d'explosion de violence, comme si tous les personnages exécutaient leurs actes de pur sang froid sans aucun remord. On avait saisi le message assez rapidement, chaque nouvelle scène rapprochant plus le spectateur du "assez, assez !", que de la construction d'un discours cohérent. Bien sûr, tous les films ne doivent pas être des Walt Disney qui se terminent bien. Mais entre le tout rose et le tout noir, il y a beaucoup de couleurs intéressantes. Ici on enfonce une punaise avec un maillet de 12 tonnes. Aussi joli soit le maillet, la méthode est discutable.
Evidemment, comme dans la plupart des films coréens récents, la technique est irréprochable, les acteurs bons, la réalisation de grande qualité. Mais cela ne vient jamais contrebalancer le malaise que j'ai pu ressentir à la vision du film. Au final, Sympathy for Mr Vengeance se rapproche plus d'un 8 Millimètres que d'un Fight Club, et justifie bien mal sa très haute réputation pour moi.
Beurk !
La souffrance engendre généralement la vengeance, et la vengeance engendre parfois une escalade sanglante bien inutile ; tel est le propos qu’essaye de développer durant 120 minutes le sud-coréen Park Chan-Wook. Jusque là, rien de très intéressant puisqu’il suffit de regarder l’évolution quotidienne de la situation au Proche Orient pour en avoir la meilleure illustration. Mais Park n’y a certainement pas pensé en réalisant ce pamphlet violent boursouflé de toute part, lourdingue, pénible, voire même involontairement grotesque par moments. Quel besoin y avait-il d’inventer une histoire si alambiquée pour illustrer un propos si basique ? Etait-il vraiment nécessaire de faire intervenir un sourd-muet aux cheveux verts, un handicapé moteur, une hippie anarchiste, une malade des reins, une petite fille noyée, un PDG au bout du rouleau et des trafiquants d’organes pour composer un scénario aussi tordu, dont la seule justification semble être les scènes dégueulasses parsemant la fin du film ? Si encore le rythme, l’humour noir ou un parti pris clair sur ce sujet dirigeaient Sympathy…, à la manière de comédies noires anglaises ou US comme Petits Meurtres entre amis, Reservoir Dogs ou Twin Town, pourquoi pas. Mais le rythme est si pesant qu’à chaque nouvel élément du script (un téléphone qui sonne, l’arrivée de personnages dans le champ,…), on est assommé d’avance, faute à une mise en scène façon Kitano-mal-copié-mal-digéré. Le comble !
Ce ne sont pas les images violentes, gratuites et abjectes de cette œuvre qui m’ont le plus gêné. Après tout, on peut fort bien traiter par le mépris les tortures au compteur Geiger, les bouteilles de pisse, les éventrations ou les autopsies, tellement le niveau est bas. Ce qui est par contre plus problématique, c’est la froideur avec laquelle Park enchaîne ses plans, avec une inhumanité consternante provoquant rapidement un ennui mortel. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, on n’éprouve à aucun moment de la sympathie pour un quelconque personnage, à aucun moment on ne s’y identifie. Si on comprend les motivations du jeune sourd-muet à la vengeance, on reste glacé lorsqu’on le voit batifoler avec sa copine juste après avoir enterré sa sœur et tué son otage… Si on comprend la douleur du PDG, on a par contre plus de mal à comprendre son jusqu’au-boutisme destructeur : tous les hommes et femmes brisés par la vie tuent-ils tout le monde autour d’eux ? Heureusement non, et c'est très bien comme ça.
Désespérement humain
Film curieux sur la forme, associant le traitement d'une précision quasi chirurgicale des 3 principaux personnages à une utilisaton d'un flou quasi systematique pour les plans larges, Sympathy for Mr Vengeance ne nous permet jamais de prendre parti dans l'action en cours. C'est surement la plus grande force du film de donner à voir qu'il n'existe ni victime, ni bourreau, que l'action violente n'est que l'aboutissement des circonstances et de l'absurdités des situtations. La phase d'exposition du film est à ce titre remarquable Park Chan-Wook reussisant à poser ses personnages sans qu'il soit besoin de jugement.
Si la maitrise formelle est assez évidente, le parti pris d'utiliser le flou dans les plans larges fini par lasser.
Il reste après la fin l'impression d'un film simple, désespéré mais dont les héros restent avant tout humains quelque soit l'action dans laquelle ils s'engagent.
04 septembre 2003
par
jeffy
Potentiels gâchés
Suite au succès de JSA, PARK Chan-wook a enfin les mains libres pour réaliser un projet lui tenant à coeur depuis des années, ce Sympathy for Mr Vengeance. Moins convaincant que la commande JSA, Sympathy for Mr Vengeance se révèle un film où, à l’instar d'Old Boy, le très brillant et le très exaspérant sont présents à parts à peu près égales. Au chapitre des qualités, on trouve ces cadrages saisissant très bien la force cinégénique de l’espace urbain dans lequel évoluent les personnages, le brio de quelques plans séquences, des ellipses narratives audacieuses, l’excellence des acteurs (SONG Kang-ho, BAE Doo-Na, SHIN Ha-Kyun) et du score. Mais à force de vouloir trop en faire ce Mr Vengeance gâche en partie ses atouts. Alors que la première moitié du film avait commencé un vrai travail de développement des personnages, la seconde met des hasards et coïncidences sentant l’artifice à plein nez et une mécanique narrative légère comme un tank au service d'un discours mille fois vu (en mieux dans le cinéma des années 70) sur le "cercle infernal de la violence". Et autant certains artifices narratifs passeront dans l’univers manga d'Old Boy, autant cela passe moins pour un film ancré dans une réalité sociale. Le scénario n’évite pas non plus par moments un certain sadisme calculé tandis que l’humour noir ne fonctionne pas toujours, se révélant même parfois déplacé. Enfin, les coupures de son pour nous mettre « à la place du sourd » sentent l’audace gadget. Le final résume tout : pour savourer son ambiance spaghettiesque, il faut supporter de l'artifice narratif visible à des kilomètres. D’un brio moins ostentatoire qu’un Old Boy, Sympathy for Mr Vengeance laisse pourtant le même sentiment de gâchis. Toujours mieux que les films post-Grand Prix cannois qui accentueront les travers du cinéaste…
Il n'était pas si méchant que ça...
Sympathy for Mr Vengeance est le commencement d'une trilogie aussi originale qu'inégale. Ainsi, en tant que bon prologue, cette satire importante de la société coréenne n'a pas fini de s'attirer les foudres des petites âmes en quête de réconfort après une telle baffe infligée à ses spectateurs. Attention, recevoir une baffe devant un film ne veut pas forcément dire qu'il est inoubliable et c'est le cas ici avec Mister Vengeance, trop mou du genou pour prétendre rivaliser avec l'inoubliable Lady Vengeance. Plus simple au niveau de sa trame qu'un Oldboy (qui y va bien plus par quatre chemins), moins élégant et construit qu'un Lady Vengeance, ce Mister n'en reste pas moins d'une brutalité hallucinante. L'oeuvre de PCW transpire la noirceur et le 1er degré. Rien ne nous rassurent, pas même les deux trois notes d'humour parsemant le film dans sa globalité, surtout quand les tortures et la quête de vengeance s'accompagne d'un silence de cathédrale.
Tout est brut, sans concessions, Dong-Jin frappe, tord et écrase ses criminels sans la moindre pitié, pas même devant les pleurs et les remords de la jeune anarchiste (magnifique Bae Du-na) greffée au 220 volts. La vengeance est un acte humain, qui n'a jamais ressentit l'envie de venger quelqu'un ou de se venger soi-même? Sauf qu'ici, l'acte est grave, encadré par la rage de PCW qui la privilégie dans une optique de dénonciation et d'écoeurement. Car oui, Mister Vengeance est un film à se dégoûter de la violence tant elle s'avère être sans issues, sans échappatoires, ce dont les protagonistes s'en rendront compte vite fait.
L'acte en soit est impardonnable, mais peut on cautionner la vengeance d'une mort accidentelle? PCW pose les bases de cette question, en mettant dans la peau du tueur un jeune sourd muet naïf et irresponsable, bien aidée par une anarch' très -trop- rapide de la gâchette. Manque d'argent? D'accord, on kidnappe la fille d'un riche chef d'entreprise et on fait avec. Le problème c'est que ça tourne -obligatoirement- mal, et on s'en prend plein la gueule. Attention jeunes caïd, ne faites pas les cons, c'est ce que vous dit PCW et il faut l'écouter...c'est à peu près ça, au final. Sauf qu'ici, en plus d'être un sacré pamphlet sur la violence et le barrement en sucette de la société sud Coréenne, Mr Vengeance est un film à l'esthétique soignée (une habitude) et en sans cesse recherche de l'étincelle qu'on n'oubliera de si tôt. Des séquences dans le studio de nos deux tourtereaux aux plans aquatiques, tout y passe avec des placements de caméra intéressants (souvent suspendus) et captivants. A contrario d'Oldboy et Lady Vengeance, la musique reste transparente, dommage.
Violent et âpre, PCW tisse une toile assassine sur l'acte de vengeance, parfois doux-amer, comme terriblement glauque, Mr Vengeance reste un film clé dans le renouveau du cinéma coréen -et asiatique- dont son créateur n'oubliera pas d'en faire deux "suites" ô combien importantes.
Esthétique : 4/5 - Mise en scène intéressante, cadres inspirés et couleur peu saturées.
Musique : -/5 - Pas vraiment de musique, juste une bonne ambiance sonore.
Interprétation : 4.25/5 - Les trois interprètes principaux sont remarquables.
Scénario : 3/5 - Intrigue inexistante. La vengeance représente un tout.
Avec Oldboy l'autre supplice de PCW !!!!
PCW est il vraiment un réal doué ou un opportuniste ?
Pour ma part, je penche vers la seconde option. Je trouve ses films vraiment trops faciles, même si je ne nie pas ses talents esthétiques. Seulement, cette aisance à la réalisation est, "à mes yeux", gachée par des scénarios et des effets vraiment trop simplistes.
Si JSA est encore assez peu affecté par cette tendance (encore que), ses films suivants sont archétypes même de la machine pour festivals aux émotions faciles.
Ainsi, dans Sympathy for Mister Vengeance, je regrette beaucoup des effets aussi enormes que la mort de la petite fille (forcement trop mignone avec petites lunettes, innocente, jamais méchante, etc...) accidentelle, sur une musique qui emprunte une tonalité classique, et la course du pseudo-héros sourd filmé au ralenti... rien que de réecrire ce passage je me dis qu'il doit s'agir d'une parodie de scénario... tout ceci est bien trop suréaliste... cette quantité de noirceur... Je devrais sans doute parler de surenchère aisée...
Un autre plan facile, l'autopsie de la petite fille devant le père... non mais vous y croyez vous ??? INCOHERENT !!! Jamais un père ne serait amener à voir une telle scène !!! Quels sont les malades qui laisseraient un père voir sa fille morte se faire ouvrir l'abdomen ??? Et le réal nous montre ses larmes tandis qu'on entend les entrailles...
MONSTRUEUX et bien sur trop facile... ce n'est pas de la mise en scène ça... certains vont me dire que c'est du génie ? Mais si on le veut on peut faire encore pire... alors pourquoi on le fait pas ? Parce que normalement, il y a une limite à l'indecense !!!
Je suis un admiratteur de Takeshi Miike par trop souvent conspué pour des films comme Visitor Q et autres... Mais si Miike peut parfois être Trash jamais il ne porte un regard aussi cruel et ne cede à la facilité. Miike à le mérite d'aimer l'humanité malgrès ses défaults (toujours son thème de l'identité et l'exclusion). Ses délires aux moins sont assumés comme des films vraiment barjes, il ne pretends pas à une réalité.
PCW lui n'aime pas l'homme... c'est évident. Il en a une vision écoeurante et n'use que de procédés simplistes pour susciter des émotions !!!!
L'autopsie de la soeur du héros ... pfffff !!! Déjà voir sa fille se faire autopsier paraît grotesque et déplacé... alors que dire qu'il obtienne de voir l'autopsie de qqln à qui il n'est pas lié ... Ca ne choque personne ce genre d'incohérences ??? Et "naturellement", on le filme en train de bailler ... bien sur....
Dans Oldboy, l'homme va passer 10 ans à preparer ce type de vengeance completement débile où tout peu échoué en une seconde... déjà c'est dur à croire mais en plus PCW en rajoute avec les truands, le mec qui se suicide, l'hypnose invraissemblable, le poulpe dévoré crue...
Ensuite, il rajoute des petites histoires pour en re-remettre une couche... dans OldBoy, il y a la soeur qui va se suicider... Le vol d'organe.. l'employé licencié et sa famille retrouvée morte (avec encore un pauvre gosse qui souffre), le flic dont l'enfant et malade... et puis la soeur peut se faire transplanter qu'en ils n'ont plus l'argent.. géniale cette ironie !!! Terriblement drôle... en fait non pitoyable !!!
Et l'homme qui se suicide depuis le toit de l'immeuble, la soeur aussi mourrante sur lesquels les cris de douleur de laquelle on se masturbe (d'ailleurs les soeurs se suicident souvent chez lui apparement...) et bien entendu avec une idée de mise en scène usant de petites idées visuelles (l'appareil photo avant de mourir) après tout, le film est déjà si abérrant qui sera choqué par un truc de plus ?
Si ça ce n'est pas un cinéma facile ???
Je trouve plus compliqué un film dynamique avec un scénario conventionel que de faire un soit disant film choc avec un scénario uluberluesque et des effets de mise en scène honteux (Comme dans cette autre film coréen The Uninvited où l'on voit plusieurs enfants : brulé, écrasé lentement sous une roue de camion etc...).
Une vraie réalisation doit aussi tenir compte de ne pas tomber dans l'excès. Ce dont semble incapable PWC qui vient de nous livrer coup sur coup deux exemples de ce que la degenerescence cinématographique peut signifier.
Tiens pour son prochain film, je vais écrire lui écrire un scénario :
"Une porte. Il fait presque noir. On entend une sorte de respiration rauque et des petits cris d'enfants.
Gros plans sur les yeux d'un enfant en larme. On voit son regard qui va d'un point à l'autre du cadre. Une main en sang sert le drap.
Plan de la porte qui s'ouvre. Un mec énorme plein de poils et transpirant encore en sort nul. La caméra passe entre ses jambes prenant soin de faire une contre plongées sur ces parties génitales. Puis on revient sur l'entrée. Un gosse nue, avec des tas de marque sur lui et nue en sort... il vomit. La caméra se rapproche et filme le vomie. Le gosse se traine. Il a mal. Il passe sa main entre ses fesses afin d'en oter un liquide visqueux qui étale maladroitement sur la porte. Pleurant, son nez coule. Il passe sa main propre sur son visage. Puis, regarde ses deux paumes, toute deux socle d'étranges substances à la consistance similaire. Il veut se relever mais retombe dans son vomi ... etc..."
Alors ? Commentaires ??? C'est le début d'une histoire que je viens d'imaginer pour PWC ... vous trouvez ça intéressant comme infame boue scénaristique...
Voyez c'est facile de faire un propos choquant. J'écris des tas de scénaris et c'est facile de créer l'immondice façon PWC ... mais seulement ça ce n'est pas du cinéma selon moi.
PWC est doué pour esthétiser (même les excrements) mais il ne filme que des scénarios abjectes.
Un piétre film coréen...
Le film n'est qu'un cumul de scénes bien photographiés certes, mais dont les ressorts d'intrigue et le dénouement sont on ne peut plus prévisibles.
De plus, il dure plus de 2h00 et on passe 1h50 à montrer LENTEMENT la cruauté d'un "monde contemportain sans pitié" (sick) pour pouvoir excuser les excés sanguinolants des 10 derniére minutes.
Le film reste trés en deça de JSA d'un point de vue ambition et du point de vue du discours politique. Le message politique est en effet trés peu clair et plutôt mal exprimé.
Le grand Song Kang-Ho est gaché et ça aurait pu être n'importe quel autre acteur...
Du sous Kitano!
Lent mais intéressant...
Etant fan des films aux ambiances sombre, et ayant entendu de nombreuses critiques ( positives et négatives ), je me suis décidé a visionner ce premier volet d'une trilogie sur la vengeance qui va décrescendo pour moi dans la qualité. Premier visionnage: De quel côté dois-je me rangé? Du côté de ce pauvre jeune sourd-muet n'ayant plus de solution pour sauver la vie de sa soeur , ou de l'homme d'affaire qui découvre sa fille morte ( noyade ) par accident. Outre ce jeu psychologique orchestrée par PCW, c'est plutôt du coté physique que le film tient sa réputation. En effet après une bonne heure et demie, c'est un déchainement de scènes de violence, parfois limite, mais jamais gratuite. Au final on ne sait pas trop quoi penser, trop quoi dire, juste de le regarder une deuxième fois :)
...ouyep, bon
pas grand chose a dire, c'est lent, la camera est lourde et fatiguante(la photographie reste juste et adroite), le theme y est bien developpé, bref l'auteur a touché son but si celui-ci est de nous rendre dépressif.
04 octobre 2004
par
aucun
Attachez vos tripes !!!
Film réellement pervers (quel esprit malsain peut s'imaginer de telles tortures, que les pieds entaillées dans l'eau ?!!!), la descente aux enfers est captivante de bout en bout, mais les motivations scénaristiques quelque peu douteuses...
Les résolutions des personnages sont absolues; seule la vendetta semble la solution...Je suis peut-être naïf, mais je crois en d'autres solutions, aussi horrible que soit un crime.
La toute fin (sans en dévoiler trop, je parle du tout dernier meurtre) est tout simplement "too much" et m'a laissé un goût amer sur ce qui aurait sinon une fin bien plus terrible.
Préferez "JSA" pour un film bien plus subtil, intélligent et moins complaisant !!!
au premier visionnage (cinema) j'aurais mis 5/5, car tres tres forte impression; apres l'avoir revu, le film perd un peu de son interet mais reste indispensable notament pour les fans de KITANO. ( voire takashi MIIKE)
Encore une fois, il faut laisser parler la première impression!
Car, effectivement, l'on peut accuser ce film de mille et une tares cinématographique: son emphase, sa pose auteurisante, mais comme ce sera le cas pour Old Boy, il faut laisser parler la première impression et mettre de coté les réflexions que l'on peut faire à postériori. Ce film prend aux tripes et fout le cerveau à l'envers. Pendant un moment d'abbandon de presque deux heures l'on se laisse happer par la violence et l'énergie d'un film. Ce qui n'est somme toute pas rien.
Quand tout va mal, tout va mal
On assiste ici à une succession d'évenement où rien ne va.
Le film est un peu long, puisqu'il ne traite en fin de compte pas grand chose, mais il est très bien réalisé, et il est soutennu par une bonne interprétation.
Il en résulte quand même un film risqué et original puisqu'ici, rien n'est feint, pas de métaphores, tout est cru.
Méchant...
Après avoir été estomaqué par Oldboy et en attendant Lady Vengeance, 'me suis dit qu'il fallait bien voir comment commence cette trilogie de la vengeance.
Différence avec Oldboy, on ne se centre pas ici sur un personnage, mais majoritairement sur 2, que les circonstances vont entraîner dans la spirale de la violence.
Bien que moins maîtrisé que son successeur, et plus lent dans son ensemble, SFMV est joliment realisé, a l'exception d'un point.
Et c'est ce point et celui-ci qui est le principal défaut, à savoir les chutes de rythme.
Certaines scènes contemplatives passent bien, on se demande l'intérêt d'autres...
Erreur répétée à plusieurs reprises, qui fait mal au film.
Mais bon, pour ce qui est du reste, c'est excellent.
Le thème central est traité suffisamment différement d'Oldboy pour trouver son intérêt, avec une fin bien sympa qui complète parfaitement le tout.
Acteurs principaux parfaits, scènes électrochoc dont une seule gratuite à regretter, peut-être, ambiance noire...
Bref, de légères déceptions qui ne contrebalancent pas suffisamment en défaveur du film pour lui enlever sa réussite.
J'adore ce real, décidémment, vivement Lady Vengeance, et vivement qu'il montre ce qu'il vaut avec autre thème, accessoirement.
Un film très, très, très, très, très, très sombre ...
Rien ne sauve le film de ce noir absolu, et c'est voulu. Qu'on soit bon ou que l'on soit mauvais, on en prend tous plein la gueule.
Un film sombre donc (ouais je me répète), lent, ponctué de quelques éclats de violence, mais dont, curieusement, toute émotion semble être détachée ... J'ai effectivement trouvé le film dur, mais pas de manière à vouloir pleurer ... car il est difficile de s'identifier aux personnages ...
Un très bon film néanmoins.
Totalement tragédique !!
Même si l'on peut voir en début de film quelques scènes cocasses, on déchante rapidement lorsqu'avec une grande froideure et une certaine dureté le réalisateur fait tourner son film au drâme avant de le faire basculer dans la tragédie la plus complète !!
Sympathy for mister vengeance est un film qui divise les opinions mais qui ne laisse en aucun cas indifférent !!
Un film d'une grande force, servi par une réalisation et des interprétations magistrales
Après le magnifique "JSA", Park Chan Wook nous surprend encore avec ce film noir, sans concession, violent mais jamais racoleur. On note tout de suite que la violence est utilisée de façon complètement différente de ce à quoi les films occidentaux nous ont habitués: au lieu de privilégier l'impact des coups et de "spectaculariser" les jets de sang, les scènes gores ou violentes sont filmées de façon brute, réaliste, sans jamais jouer sur un montage choc. A côté de cela, le pessimisme du film est loin d'être misérabiliste, et certaines scènes en disent long sur le malaise de la société sud-coréenne (contraste entre les bidonvilles et les riches propriétés des patrons, côté décalé de la militantes communiste, etc).
Park Chan Wook avait oeuvré dans le grand public avec "JSA", et à l'heure de l'explosion du cinéma coréen et de son orientation vers le divertissement à l'occidentale, il rappelle avec ce film qu'il a aussi existé au début des années 90, en parallèle avec le cinéma dominant, un cinéma indépendant, socialement plus engagé voire subversif, montrant des réalités difficiles à accepter pour les bien-pensants. D'ailleurs, la façon de faire ce genre de films privilégiait les scènes montrant le quotidien du peuple coréen aux récits racontés de façon conventionnelle, et tranchait radicalement avec le genre de réalisation des films grand publics. Et ce qui est intéressant ici c'est que l'on a une sorte de retour à des scènes montrant le quotidien des classes défavorisées sans aucun argument dramatique les justifiant, filmées de façon statique et froide, comme on pourrait le voir dans un documentaire sur les bidonvilles (rien ne fait réellement avancer l'histoire dans ces plans où l'on voit les ouvriers en situation de travail), et en même temps des scènes qui relèvent d'un genre de maîtrise typiquement acquise grâce à l'expérience du réalisateur dans le circuit grand public (comme ce magnifique plan en plongée sur Song Kang Ho traînant Shin Ha Gyun dans l'eau - que ce soit à l'aller ou au retour).
Au final, chaque plan sert son propos avec une grande force sans jamais utiliser d'effets superficiels ou surfaits.
A celà on pourra ajouter que "Sympathy for Mr Vengeance" bénéficie d'une bonne pleiade d'acteurs: en plus de retrouver avec plaisir Bae Do Ma, assez excellente dans son genre, on notera surtout les interprétations de Shin Ha Guyn et de l'impressionnant Song Kang Ho, qui sont tout simplement magistrales. Encore une fois, on peut faire un rapprochement avec ce que faisait Ahn Sung Gi à une certaine époque, qui jouait sur les deux tableaux, films grand public avec en parallèle des films indépendants (il était l'un des acteurs fétiches de réalisateurs tels que Park Kwang Su et autres réalisateurs contestataires). Ici, Song Kang Ho, qui s'est fait connaître notamment dans "The foul king", et Shin Ha Gyun, qui faisait le pitre dans "guns and talks" juste avant de tourner "sympathy..", n'hésitent pas à mettre à mal leur image de star: Shin Ha Gyun ne joue plus les beaux gosses au sourire ravageur, et Song Kang Ho nous prouve une fois de plus que son registre est sans limite.
Ma grosse claque 2003 !!!
J'ai été fasciné du début à la fin par la noirceur de
Sympathy For Mr. Vengeance. J'en suis ressorti chamboulé et le film est resté dans mon esprit pendant un long moment. C'est la marque d'un grand film.
La mise en scène de Monsieur Park Chan-Wook est fabuleuse. Pourquoi parler de sous-Kitano ? Si c'est pour comparer l'immobilisme et la construction des plans, on peut également parler de Jacques Tati. Le réalisateur a véritablement trouvé son propre style ici. Sympathy for Mr. Vengeance est un grand exercice formel.
Vivement Old Boy !!!!
P.S: allez pour rire un peu, une citation de mon magazine fétiche (ironie quand tu nous tiens...)
Les Cahiers du cinéma :
" Une plate série B au scénario désuet, ponctuant sans réserve le style Nakata sans jamais arriver à la cheville d'un Dark Water "
V.M. (article entier disponible dans Les cahiers du cinéma n°582, page 38).
Le brouillon d'Old Boy.
Ce n'est pas facile de faire une critique d'un film aussi fort et penetrant que Sympathy For mr Vengeance, en effet nul doute que Park sait se servir d une camera pour sublimer l'horreur ou la rendre supportable. J'ais vu pour ma part dans ce film les plus belles images et scenes de cinema depuis longtemps, mais je n'ais rien compris au film :)
Est ce la faute du montage; du scenario ou de la mise en scene elliptique, qui donne souvent l'impression d'une succession de tableau plus que d'un enchainement logique de scene.
Exemple: le heros s apprete a se faire attaquer par un docteur armé d'un bistouri, plan suivant il est acroupi sa cicatrice ouverte en train de manger un truc saignant, pour moi c'est trop complexe :)
On a l'impression d'un simple succession de situations insoutenables (noyade torture, autopsie) mais de tout beauté, et on le se demande pourquoi supporté tant d'horreur.
Reponse : Pour le sentiment de liberation eprouvé un fois le film fini.
Un dernier mot sur la comparaison avec Kitano.
A la difference de ce dernier dont l'ombre plane tout au long du film (mutisme des personnages,l'absurdité des situations, et perte de l'etre aimé, solitude etc etc) la violence est ici fantasmé, esthetisé. Les personnages denoué de toute humanitée et donc voué a disparaitre.On est bien loin de Hana-Bi ou Scene At The Sea...
Ce film n'est ni bon ou mauvais, c'est une experience cinematographique necessaire pour le futur realisateur de Old Boy et pourquoi voir le brouillon quand on peux voir le chef d'oeuvre ?
Un film éprouvant, touchant mais d'une totale sincérité. Un choc.
Si l'on en croit Julien Sévéon (journaliste maitre ès cinéma asiatique à Mad Movies), les deux nouvelles mines d'or du cinéma d'extrême-orient sont la Corée Du Sud et la Thaïlande. Ong Bak n'étant pas encore dispo avec des sous-titres anglais, je n'ai pas encore vu de film thaïlandais. Par contre, je viens de voir mon premier film coréen. Quel est le verdict ?
Moins sardonique que Orange Mécanique (mais qui est un total chef d'oeuvre), moins "j'm'en foutiste" que 29 Palms et moins "je m'occupe de faire scandale par le vide" que les films de Larry Clark, Sympathy....est d'une total sincérité autant par la forme que par le fond.
Sur la forme déjà, Park Chan Wook évite les mouvement brusques -on note deux/trois plans caméras à l'épaule mais toujours maitrisés, et préfère le statisme "à la Kitano" avec un cadrage rigoureux et des mouvement de caméras précis. Le tout souligné par un scope "magnifique", crasseux qui rappelle les grands vigilante movie US des années 70 comme le premier Un Justicier Dans La Ville (Michael Winner), Vigilante ou encore Maniac tous deux de William Lustig (bien que Maniac ne soit pas réellement un vigilante, je vous l'accorde) ou encore plus simplement le New York de Scrcese dans Taxi Driver : ras du bitume, intérieur glauques, batiments délabrés, ..... . On est loin du discours de Bruno Dumont qui crache sur le scope "parce qu'on ramasse tout le fond" (ben t'as qu'a faire des plans télé, gros malin !!?? Regardez les chefs d'oeuvre de Sergio Leone ou John Carpenter -et d'autres que j'oublie- qui sont tournés en scope).
Non, là, on suffoque dans Séoul, le sentiment de malaise s'accentue avec l'absence de musique pendant presque tout le film, peu de dialogues (oui, bon, Ryu est sourd-muet donc ça facilite les choses).
Le fond, lui est "prévisible" dans la mesure où après l'accident, la confrontation arrive, inéluctable, que ce soit Ryu ou Dongjin, chacun règle ses comptes avec une escalade dans la violence (il y a des accès brutaux de violence -comme chez Scorcese ou Kitano, décidement quel bon gout a Park Chan Wook- mais rien de "gore"). Et puis le final est là triste, presque théâtral, sec. Le dernier plan, lui, est ambigü, on peut y voir un retour à l'ordre ou alors un message nous disant que le libéralisme ne s'effondrera que dans le sang.
Bien sûr, Park Chan Wook ne nous étouffe pas totalement et en profite pour brosser quelques scènes très touchantes comme quand Yoosun et "kidnappé" par Ryu et sa soeur, et puis il y a de "l'humour" à froid mais comme le dit Sévéon dans sa critique, on n'a pas forcément envie de rire...
Une oeuvre dérangeante -qui n'a rien à voir avec 8mm et encore moins Fight Club-, intelligente, âpre, dont on ne sort pas indemne. Park Chan Wook ? Un nom à retenir. Un grand film.
UNE AMBIANCE BIEN NOIRE POUR UN FILM CHOC
Deux heures qui s'enchaine sur des rythmes divers passant de la comédie à un humour très noir pour enfin terminer dans un final des plus gloque. On ne ressort pas indemne après le visionnage de ce film. Ca prend vraiment aux tripes! et c'est bien le cas de le dire!
A voir!
Black is Black
Comme annoncé ,"Sympathy For Mr Vengeance" est effectivement un film sombre,tres pessimiste et tres violent aussi, qui vous laissera , a n'en pas douter, un arriere gout des plus etrange ...
Une realisation virtuose avec des plans tres graphique et tres structuré , digne du maitre Suzuki (rien que ça) auquel l'auteur multiplie les references plastiques,des couleurs extraordinaire,une lumiere grandiose ,des elipses,des retours en arrieres,une mise en scene irreprochable...
une assez bonne b.o et des acteurs excellents...
L'histoire (qui ne constitue pas forcement l'attrait majeur du film) à tendance tout de meme à se trainer par moment,mais les plans formidables nous font (vite) oublier ces quelques lenteurs (et puis c'est du ciné coréen !).
Il y est sommairement question de vengeance et par la meme de ses mecanismes complexes et irreversibles.Les heros subissent plutot qu'ils n'agissent,la vie leur echappe totalement,il s'agit la d'une descente aux enfer, lente et minutieuse que nous depeint brillament park chan-wook .
A noter une fin des plus improbables, limite surrealiste, mais qui reste en phase avec la logique de mort implacable et forcement idiote qui régit le film.
Un film à découvrir au plus vite, sans pour autant etre ,à mon humble avis,le Chef d'oeuvre au noir absolu,le film jusqu'au boustiste ultime que tout le monde semblaient attendre.
Du scénario déjà relativement complexe en soi, PARK Chan-Wook élabore un travail de brouillage de piste surprenant. Exemples. Le réalisateur laisse planer un très long malentendu, à coup de plans trop éloignés et d’un montage trompeur, sur le personnage de BAE Doo-Na. La belle et talentueuse actrice qui joue donc la petite amie de Ryu et non sa sœur. Aussi, PARK Chan-Wook se joue d’une multitude d’ellipses qui ne facilite pas la simple lecture du récit. Pourtant, ces deux erreurs apparentes sauront se transformer en composantes majeures du travail du cinéaste. Le film développe une vision, proche du sublime « Address Unknown » de KIM Ki-Duk, d’une tragédie qui trouve son raisonnement dans la volonté irrépressible des personnages d’agir et de trouver irrémédiablement des coupables devant payer pour leurs malheurs. A ce titre, confondre les personnages prend sens par l’évocation de punis presque démunis de l’importance de leurs visages et identités. Les ellipses, elles, correspondent à cette propension toute coréenne d’aller au bout du représentables à l’image pour faire exploser un propos. Ce que coupe PARK Chan-Wook est le plus souvent des moments anodins, alors les passages violents (les vengeances principalement) retentissants de manière d’autant plus forte. Certes, cette détermination à choquer est un peu vaine malgré le besoin de PARK Chan-Wook de faire état d’un fléau encrassé comme avertissement des dérives humaines. Le cinéaste évoque donc cette capacité à être mené à l’ultra-violence par vengeance, par haine envers ceux qui nous ont enlevé notre amour. Voilà pour le propos versant élémentaire. Mais le cinéaste possède un sujet subalterne plus excitant, une dénonciation des chutes vertigineuses d’hommes perdus dans (et par) un contexte de lutte de classes et d’instabilité du pouvoir en exercice. La force politique du film est ce qu’il a de plus beau et son besoin de décortiquer les rapports humains pour en faire sortir une vérité paraît bien fade en comparaison. Par moments, les aléas tragiques des personnages l’emportent néanmoins par une émotion incontrôlable. Dans un ascenseur, un des personnages tient discrètement la main de son aimée, il ne peut pleurer de peur d’être repérer par la police qui l’entoure, alors il avale sa peine et la noue dans notre gorge. Quelques beaux moment émergent, le jeu des acteurs contribuant largement à l’attachement progressif que l’on voue à « Sympathy for Mister Vengeance ». Tous brillent mais, dans le rôle de Ryu, inoubliable sourd-muet aux cheveux bleus, SHIN Ha-Kyun est absolument magnifique. C’est surtout ce que l’on retiendra du film, cette preuve éloquente qu’une œuvre peut obtenir notre (relatif) engouement par des éléments purement subjectifs, faisant ainsi oublier ses rouages parfois un peu trop voyants. Mais après tout, c’est tout autant une qualité de cinéma.
12 octobre 2003
par
hendy
Apocalypse pornographique
Le problème avec ce film c'est que l'on a de la difficulté à réellement le positionner.
Pensum aux accents anarchisants qui appuie sur la plaie pour mieux faire ressortir ses thèses dévastatrices ? Exercice de style alarmiste ? Vraie réflexion qui conduit à une conclusion teinte de fatalisme ? Autre ?
Le cinéaste Park Chan-Wook a réussi formidablement son film précédent, l'excellent Joint Security Area. Ayant eu le courage d'afficher un certain recul devant des événements graves et finalement faire ressortir une vraie émotion tout en usant des artifices du thriller politique. Ce qui faisait penser que son prochain film se devait de confirmer un immense talent de conteur courageux...
Ce Sympathy For Mr. Vengeance se doit d'être jugé deux fois.
Car trop écartelé, très tendancieux et faussement impudique, pompier, caricatural à l'extrême, ce film est un objet impur qui se joue de la gravité de ses sujets avec une sorte de facilité qui tend à la foutaise. Racoleur, excessif, voyeur à l'extrême, son utilisation de l'image est une insulte à la raison. Les raccourcis sont si faciles qu'ils découlent du n'importe quoi, sous ses couverts de faux brûlot tendancieux.
Certains passages sont scandaleusement voyeurs et tendent à desservir l'oeuvre - un père assistant à l'incinération de sa fille - comme pour mieux noircir les contours. Exagération de tous les instants, négativisme puant et racoleur, le cinéaste devient pornographe, le spectateur devient voyeur. Cette deémonstration faussement impudique, car pas directement démonstrative ne mérite rien d'autre qu'un joli 0.
Car techiquement impeccable, finalement assez malin et intéressant esthétiquement, toujours sur la corte raide, donc fatalement accrocheur, ce Sympathy For Mr. Vengeance est une oeuvre bien réalisée.
Choquant ? ...personnellement ça m'a laissé de marbre, tant la gravité des thémes, l'arrogance de l'imagerie proposée, sont poussées dans leur dernier retranchement, mis en surbrillance, ce qui finalement provoque l'inverse de l'effet attendu.
Traité des sujets graves, comme le traffic d'organes, le rapt d'enfant et la vengeance avec autant de liberté de ton, donne à ce film son un unique côté anarchisant, une anarchie de la mise en scène, nullement politique, simplement se jouant de tous les stéréotypes, en roue libre... Pour cette liberté de conduite et cette faculté à tenir en haleine dans l'attente de ce que l'on sait avant même que le film ne commence, ce film est légèrement au-dessus de la moyenne.
En conclusion, ce Sympathy For Mr. Vengeance... quel titre génial ! plein de contradictions, annonçant cette apocalypse imagé aux confins de la déraison... demeure une oeuvre assez décharnée, bien emballée, excessivement racoleuse, mais joliment agencée. Grivois et malade, esthétisant et tellement vain, pourtant grave et finalement aseptisé par ses propres excès.
L'impression...
de se faire lentement, mais alors lentement, rouler dessus par un trente tonnes...
Le pire, c'est que j'ai "adoré"!
une grosse claque visuelle..
le cinéma coréen au somet de son art, un film qui mets tres mal a l'aise. superbement réalisé , ce film est une petite merveille et plonge le spectateur dans un climat ultra malsain et noir. un pêtit bijou.
Un monde cruel
Voila le film le plus personnel de son auteur/réalisateur qui soufre d’un discours politique qui se fait discret pour ne pas gêner les producteurs.
Dans se film on se dit que les gens ont la poisse, que nous vivons dans un monde de cruauté. Le film le montre a la perfection (et je suis du même avis). Hélas le film tire en longueur et la fin qui se vois venir se fait attendre.
je péfaire largement JSA
Un ovni
Entre le polar et le drame social, c'est le film noir qui l'emporte. Parfois drôle ou bien vraiment malsain, Park Chan Mook nous embarque subtilement dans des situations folles et imprévisibles. Les acteurs sont formidables.
Un poil tiré par les cheveux ;)
Le scénario n'est pas très bien organisé autour de l'idée principale, du coup on en oublierai presque le message, et le film tombe dans un genre auquel il n'était pas destiné. C'est un peu domage, car il y a de bons éléments, mais il manque globalement de cohésion. Il faut noter quand même la qualité d'interprétation des acteurs qui est vraiment réussie. Bref, en peu fouilli dans les enchainements, mais à voir pour se faire son idée.
En rouge et noir.
En rouge et noir: un scénario qui confine au désespoir le plus total ,et formillant de scènes saignantes trés poussées.
Le film est un peu long ,surtout la 1° heure, un peu confus dans la présentation des faits,n'est pas le roi de l'élipse qui veut.Mais la 2° partie rachète bien l'ensemble,on assiste alors à un crescendo de violence vraiment appuyée. Aucun des personnages n'échappe à cet engrenage:du coup, meme le père vengeur sombre dans une cruauté incroyable, ce qui le rend moins sympathique.Et personne n'est à l'abri de ce déchainement, le bourreau involontaire sourd-muet, devient victime expiatoire d'un crime qu'il n'a pas commis de fait.Rarement une histoire n'aura autant joué sur les malentendus.Pari réussi puisque nul n'est vraiment bon,mais chacun a des raisons valables pour déclencher ces pulsions meurtrières.
Visuellement trés réussi, avec une photographie trés travaillée, ce film nous montre des quartiers sordides, impersonnels, toujours avec un sens esthétique.
Quant à la psychologie de tous ces protagonistes face à leur deuil respectif, elle est peu présente,le choix est plus porté sur les sens,les regards,les attitudes et les agissements.Le jeune sourd-muet est parfait dans son role et trés bien entouré d'acteurs qui jouent "vrai".
L'humour vient contrebalancer la noirceur complète du sujet, souvent décalé ou noir, mais efficace et salvateur.Surtout face à ces moments sanglants qui peuvent choquer , mais sont crédibles dans le déroulemnt de l'intrigue.
Si ce n'est pas le polar du siècle,"Sympathy for Mr Vengeance" a le mérite de l'originalité de l'histoire et du traitement de celle-ci.Au final, un bon moment de cinéma,pas simplement de l'hémoglobine et des coups,mais des vrais personnages avec leur désespoir et leur vengeance à assouvir.
Une deception
Je ne suis guère ennuyé pourtant ce film fut une déception.
Je n'ai pas réussi à comprendre où le réalisateur de l'excellent JSA voulait en venir.
Une sort de coup d'épée dans l'eau.
GENIAL !!!
Le meilleur drame-thriller que j'ai jamais vu !!!!! faut avoir l'estomac bien attaché dans cette descente aux enfers ! Le ciné Coréen est vraiment éblouissant !
Très grand film à ne pas ignorer... mais pas pour tous les publics.
Je comprends que ce film puisses déplaire, voire dégouter. Car c'est avec froideur que la vengeance y est auscultée et c'est sans jugement que nous sont présentés les excès de violence qu'elle peut engendrer.
En revanche je ne comprends pas qu'on l'accuse de raccolage ou de faire l'apologie du "sadisme" des personnages. Car on ne fait qu'assister à l'escalade du cercle de la vengeance et aux actions de personnages qui s'effacent en tant qu'individus pour ne plus être que les instruments de celle-ci... bref, la même idée que celle développée par Tsui Hark dans "The blade" mais traitée ici avec une noirceur qui ne peut pas laisser indifférent.
A l'arrivée un grand film, pleinement maîtrisé, qui a fait des choix narratifs qui peuvent dérouter par sa volonté d'explorer toutes les formes de vengeance mais qui frappe très fort et ouvre à la réflexion car, malgré ce que semble en penser certains (certainement plus optimistes), n'importe lequel d'entre nous pourrait être à leur place...
Ce film résume parfaitement toutes les critiques qui ont été faites dessus: un film sombre au plus haut point, dont on ne peut pas sortir indemne. C’est vrai qu’au début du film, la tension n’est pas encore très présente ; mais au fur et à mesure elle monte pour exploser au final. Comme le dit le titre, on éprouve de la sympathie pour ce pauvre sourd-muet qui part d’un bon sentiment et qui est prêt à tout faire pour sauver sa sœur mais qui malheureusement s’y prendra très mal et restera dépassé par les faits. Il n’empêche que SYMPATHY FOR MR VENGEANCE est particulièrement glauque, quelques scènes sont franchement crues sans être pour autant de la violence gratuite( cf à la torture de BAE Doo-na, et aux meurtres des truands), cetaines sont réellement impressionnantes (je fais notamment allusion au moment où PARK Chan-Wook (alias Ruy) se retrouve seul dans un hagard, nu, un organe venant de lui être « volé »), et d’autres vraiment sinistres (l’enterrement de la petite fille). Je déconseillerais sérieusement ce film aux âmes sensibles et aux personnes qui espèrent prendre du bon temps en allant au cinéma. Pourtant, il n’empêche que SFMV m’a beaucoup plu (enfin, je sais pas si c’est le bon terme mais il a agit comme il le fallait) et que je le conseille à tous ceux qui apprécient les films noirs et dépressifs où le hasard fait très mal les choses.
"Une boucherie héroïque".........
Ce fait plus de six mois que j'ai vu ce film et je n'ai rien vu d'égal à ce pure bijou de Park . La vengeance est un plat qui se mange froid, ici , se proverbe est à mettre aux oubliettes. Mise à part toutes les qualités qu'on peut lui trouver ,ce qui m'a scié c la superposition du gore , du drame et presque du comique,(du burlesque ) en un seul plan séquence avec un coté resque surréaliste qui je trouve résume parfaitement Sympathy of Mr Vengeance. Une boucherie héroïque comme écrivait Voltaire.........
Un film qui met certain temps à demarer pour s'enchaîner dans une histoire noire extrement violente (et le mot est faible) autant psychologiquement que physiquement. Un film que j'ais préféré à Old boy il ne me reste plus qu'a voir lady vengeance pour finir cette trilogie sur le thème de la violence heu.. non de la vengeance.
Noirceure abyssale et frustrante, pessimisme élégiaque, illustration absolue de l'expression "sans concession", motivations morales héroïques, sombres grinçantes et brillantes balloches cinématographique. Avec un Song Kang-Hoo au top.
Un sourd-muet travaillant dans une usine d’une métropole sud-coréenne vit avec sa fiancée, une éco-terroriste marxiste, et sa sœur malade, qui a un urgent besoin de transplantation de rein. N’ayant pas le bon groupe sanguin pour être donneur, et venant à pein d’être viré, il décide de faire affaire avec des dealers d’organes, qui l’arnaquent au final en lui volant l’argent qui pourrait servir à présent à se « procurer » un rein par moyen légal. Au bout du rouleau, poussé par sa nana rêveuse d’un monde meilleur, il décide de kidnapper la petite fille de son ancien patron pour réclamer une rançon. La gamine, réceptionnée en douceur, ne remarque rien et est bien traitée par ses apprentis malfaiteurs, et le père décide de payer la rançon. Tout se passerait très bien si un événement tragique n’enclenchait une spirale d’événements menant au chaos sauvage le plus absurde. Ca tombe bien: la lune est absurde, ce matin...
Il est des films à propos desquels certains avertissements doivent être faits à l’égard de l’innocent spectateur s’apprêtant à les regarder. Des films qui, par leur caractère violent, ultra-violent, malsain, voire malfaisant, choquant, voire traumatisant, sont à contre-indiquer à sa petite sœur sevrée à Star Ac, son voisin dépressif ou ses grands-parents pour qui les films de Jean Marais sont des sommets de barbarie. Ces films, à l’image du « Irréversible » de Gaspard Noé, du « Salo ou les 120 jours de Sodome » de Pier Paolo Pasolini, ou du « Trouble Everyday » de Claire Denis, sont destinés à deux voies : celle de la série b foireuse pour amateurs de bad trip gratuit, ou bien celle, plus heureuse, de l’œuvre culte décriée dans les institutions démagos. « Sympathy For Mr Vengeance » en est une. Et il a définitivement son entrée pour la seconde voie.
Il faut d’abord s’imaginer une réalité dans laquelle tout s’enchaînerait logiquement de sorte à ce que les choses soient le plus horribles possible, et dans laquelle tout semblerait si réel que l’idée même de vouloir relativiser la crédibilité de ce qui se passe à l’écran serait obsolète. Une fois passé cette étape, il ne reste plus qu’à savoir si l’on est désireux de passer deux heures d’un pessimisme rarement atteint, avec talent à fortiori.
« D’un pessimisme rarement atteint » : « Sympathy for Mr Vengeance » est un film donnant à l’expression « sans concession » tout son sens. Et pourtant, on a pas le droit à des images de tortures et de démembrements dignes d’un « Guinea Pig » horrifique, ni à une caméra brutale filmant la violence sous toutes ses coutures visuelles ; le sang, s’il coule, ne dépasse pas tant la moyenne que ça, et la violence est souvent hors-champ. Alors pourquoi la chose est-elle si affreuse, est-on en droit de se demander ; la réponse est dans l’histoire. La réponse est dans l’histoire de cette réalité écrasante, de ce monde clinique et déprimé mettant en scène une poignée d’hommes et de femmes qui auraient pu s’aimer dans d’autres vies, mais que la malchance (le destin), et surtout l’incommunication (thème central du film) dressent les uns contre les autres. A l’image du personnage de Song Kang-Ho, père de famille transformé par la force des choses en un monstre vengeur méthodique à l’humanité éteinte, de laquelle jaillit de rares fois une flamme d’émotion, avant de mourir aussi vite qu’elle n’est apparue.
« Avec talent » : Song Kang-Hoo, voici une belle illustration de la qualité globale du film de Park Chon-Wook ; remarqué jusque là dans quelques comédies dramatiques (« The Fool King »), et deux block-busters (l’action-movie « Shiri » et le grand « JSA » du même réalisateur), il implose ici littéralement, donnant vie à son personnage sacrifié et à son évolution lente mais certaine, et prouve encore une fois qu’il est un des plus grands acteurs du monde. A ses côtés, chaque acteur (connu pour la plupart) joue un rôle inédit dans son registre, et le fait avec toutes les tripes du monde ; et leurs personnages sont tellement pétris d’humanité que chaque horreur qu’ils commettent ou dont ils sont l’objet gagne en tragique et en insupportable. Car l’homme Park Chon-Wook est un grand cinéaste : il a écrit là la réalité mentionnée plus haut, et l’a mise en scène avec tout le talent dont il était capable, et c’est déjà énorme : faisant preuve d’une maîtrise formelle du hors-champ et d’un soin apporté aux cadrages éblouissants, il confirme après « JSA » (2000) qu’il est un des plus grands réalisateurs de la nouvelle vague asiatique. Avec ce film, il s’est cependant mis à dos le public, mais c’était couru d’avance : on ne va pas voir « Sympathy For Mr Vengeance » la fleur au fusil ; on y va avec toute sa lucidité à l’égard d’un monde, où le bonheur ne tient qu’à un fil ténu, un monde qui aurait plutôt tendance à tirer l’individu vers le bas lorsque ses instincts barbares survivent au vernis d’une société trop bien formatée.
Notre monde, en quelque sorte.
UNE CLAQUE ENORME
Film noir, troublant, dur, beau et sans espoir à la fois. Un film qui laisse des traces dont on a du mal à s'en remettre.
Seul reproche :la voix off de fin (vraiment pas nécéssaire) qui casse un peu le délire.
A part ce petit détail, ç'est du grand art.
respire la joie de vivre
vu après olb boy ce film ma assez traumatisé on est
d'abort frappé par tant de malheurs et de noirceur. plus l'histoire
évolue, plus sa ne s'arrange pas pour le pauvre sourt et muet,alors
arrive le personnage du pere et tous se petit monde la va se plonger dans la cruauté et la vengeance pour un final bien trash et glauque.c'est vraiment une claque et un constat bien sombre sur la nature humaine. sinon la distribution est parfaite ainsi que la mise en scene toujours très propre chez chan-wook.
Du noir, du noir, mais sinon ?
J'ai revu Sympathy for Mr. Vengeance dernièrement, car lorsque je l'ai visionné la première fois, j'ai réellement été déçu. Au delà de la gratuité de la violence, je ne voyais pas où ce film voulait en venir, et je n'ai pas réussi à m'imprégner de l'histoire, de cette vengeance qui m'aurait fait sortir les tripes lors de certaines scènes. Mais je l'ai donc revisionné et, bien que toujours un peu en dehors du film, je pense avoir compris certaines choses qui rendent ce film intéressant.
Tout d'abord car les thèmes abordés y sont relativement variés. Les handicapés, le traffic d'organes, la cruauté, la societé, le libéralisme, tout y passe ! Park Chan-Wook montre ici un festival de noir absolu où, sauf lors de l'avant dernière scène, les émotions sont quasi-invisibles (intériorisées ?). Le jeu des acteurs n'est pourtant pas mauvais, loin de là. Mais on ne parvient pas à être hypnotisé par ce film, à être pris au jeu et à s'identifier aux protagonistes. Et c'est surement là que ça cloche. Ne devrait t'on pas éprouver de la "sympathy" pour "mister vengeance" ? On a du mal, beaucoup de mal.
Ne sous estimons tout de même pas ce film qui est un pur film noir, où personne n'échappe à la caméra dénonciatrice de Park, où tout est rondement filmé. J'ajouterais juste un petit bémol concernant la musique : elle est quasi-absente. Je sais bien que c'est pour accentuer la vision de Ryu (le sourd muet), mais je pense qu'elle aurait été nécessaire à de nombreux endroits, pour renforcer le coté tragique et aider à humaniser (où déshumaniser ?) encore plus ces personnages, les rendant plus impressionnants. Mais c'est surement plus un caprice personnel que je fais ici.
Au final, il ressort de Sympathy for Mr. Vengeance deux heures de film noir, bien servi par sa réalisation et ses acteurs, mais qui pêche peut-être par un manque d'éléments identificateurs qui permettraient au film de toucher encore plus le spectateur.
Plus noir que noir
Park Chan-Wook semble avoir voulu éviter toute forme d'auto-censure sur ce film, et force est de reconnaitre que, de ce point de vue, il a atteint son objectif, quitte à pousser le film dans une surenchère que personne n'aurait jamais osé porté à l'écran. Il faut d'ailleurs bien reconnaitre qu'il est impossible de trouver un quelconque équivalent à ce film tant il est sombre, tragique et violent et ce même en cherchant très longtemps.
Un film difficile à la fois sur son discours qui se contente de poser un constat glacial sur la nature humaine sans apporter la moindre réponse, sur ses images proprement insoutenables, et sur sa mise en scène dont le parti-pris de lenteur volontaire ajoute encore plus au malaise.
Sans aucun doute le film le plus polémique de Park Chan-Wook mais aussi son meilleur. Une interprétation d'une puissance inouie de Song Kang-Ho qui trouve là son meilleur rôle et prouve qu'il est un des meilleurs acteurs au monde, si ce n'est le meilleur.
Toutefois un bémol. Malgré les immenses qualités du film, cette vision de l'humanité est telle qu'elle ne peut que donner envie de rejeter le film en bloc à la première vision. Ce n'est certainement pas le but recherché par son réalisateur, mais il faut bien admettre qu'il faut considérablement prendre sur soi, avec une dose énorme de recul et calme, tant le sentiment de malaise laissé par le film est grand, pour pouvoir apprécier Sympathy for mister vengence à sa juste valeur.
Bien ...
... mais quelques longueurs . En effet, le film ne commence qu' au bout d'une vingtaine de minutes . A partir de là, les différents protagonistes sont entrainés dans une spirale sans fin . On comprend alors qu'il n'y a aucune échappatoire, si ce n'est la mort .
11 septembre 2003
par
X27