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The Story of My Son

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3 critiques: 2.25/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 1.25
Hotsu 3
Manolo 2.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Bidon ville

"The story of my son" appartient encore à la toute première génération des films réalisés par Johnnie To. Bien qu'il ait déjà réalisé "The Big Heat", il est encore en pleine période de bidouillage, à tenter de comprendre les rouages d'une économie de divertissement et de plaire au plus grand public possible.
"The Story of my son" fait très certainement écho à son précédent "All about Ah-Long", histoire d'un père de famille (charismatique Chow Yun-Fat), qui élève seul son petit fils. Une formule, qui avait réussi à émouvoir un très large public et avait remporté un vif succès. Ni vu, ni connu, To tente de réappliquer une même formule, mais en passant la vitesse supérieure de l'émotion pure. "Story…" sera avant tout une histoire lacrymale formatée à faire pleurer dans les chaumières. En témoigne des premières séquences entre rires (la séquence entièrement repompée du génial "Kramer contre Kramer" durant laquelle le père de famille tente désespérément de préparer un petit-déjeuner à ses fils) et larmes (la domestique, qui punit méchamment les enfants intenables en l'absence de leur père; le souvenir de la maman décédée, des gros plans des enfants, qui pleurent toute la bave et les larmes de leur corps). Les inconditionnels du maître To s'amuseront à déceler dès ce film le rôle ingrat attribué aux femmes, que ce soit par le biais de la mère décédée ou de la domestique punitive…
La touche "To" transparaît également à travers la chronique des "petits gens" que raconte une nouvelle fois le réalisateur après ses précédents "Happy Ghost 3", "Eighth Hapiness" ou "All about Ah-Long" ou encore la ville de Hong Kong filmée sous tous ses angles et pour laquelle "Story…" fait quasiment office de document historique (ancien aéroport, des quartiers bidon-villesques entièrement rasés depuis, …). En revanche, on peine à y trouver tout le futur génie collaboratif entre les scénaristes To et Wai Ka-Fai, tant ce film est raté.
Le principal tort en revient à l'intrigue principale: on ne croit pas une minute aux malheurs de cette petite famille. Le père de famille semble jouir d'un excellent niveau social: il semble avoir un très bon poste et sa villa (!) à plusieurs étages (!) en plein cœur de la ville de Hong Kong témoigne d'une bonne dot…Comment alors à ne pas rembourser les 200.000 dollars HK aux prêteurs aux gages ? Suffisait de vendre quelque mobilier ou la voiture et l'affaire était réglée !! Non, en moins de deux, la famille loge dans une maison faite de tôles et de crasse et les enfants iront même jusqu'à devoir ramasser des déchets. Hilarant ! Des gamins absolument insupportables, qui adorent foutre le boxon, s'arroser copieusement d'eau entre appareils électroniques et sur moquette et fuguer quand bon leur semble pour jouer aux apprentis acteurs ou s'amuser dans de parcs.
Une fois l'impossible postulat de départ posé, To ne sait plus quoi filmer et s'enfonce dans une spirale toujours plus ridicule en réalisant des longues séquences de vide scénaristique, faites de bavardages inutiles ou (quand l'émotion est retombée à zéro) de scènes à répétition, durant laquelle les enfants regardent des vieilles vidéos de leur mère.
 
Mais finalement, FINALEMENT arrive une scène quasi mythique, qui ferait s'emballer le cœur de n'importe quel Junta ou Drélium de ces pages. Une scène totalement inattendue, mais qui conjugue toute la folie rageuse d'un "Big Heat" et d'un futur "Election 2" en quelques secondes totalement inattendues et qui semble comme une vengeance personnelle d'un To qui serait pleinement conscient de la merde commerciale qu'il est en train de tourner.
Sans vouloir en dire de trop, cette scène concerne l'un de ces deux gamins, qui s'en prend plein la gueule. Peu importe le dénouement final au-delà du ridicule et du grotesque; il y a eu CETTE scène, qui prouve une nouvelle fois pourquoi aimer le cinéma de Hong Kong dans toute sa démesure outrancière.
 
PS.: Amusant de voir – au détour d'un plan très bref – un jeune LAM Suet en assistant régie en train de distribuer un plateau repas aux deux jeunes comédiens dans le film. Dmian Lau, lui, tenait le rôle principal du tout premier film de Johnnie To, "The Enigmatic Case" – première incursion plutôt malheureuse dans le cinéma. Faut croire que cet acteur ne porte pas tellement de chance au réalisateur…


26 août 2008
par Bastian Meiresonne


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