Rédemption
Derrière la trame d’un film de gangsters, c’est bien à un pur mélodrame que nous assistons. Histoire d’un jeune chef de bande confronté à une maladie incurable et décidant de s’occuper d’un jeune fils jusque là ignoré durant les deux mois de vie qu’il lui reste, STORY OF MAN utilise tous les ressorts pour arriver à ses fins, faire couler les larmes du spectateur.
Le scénario n’est pas d’une grande originalité, la relation tardive entre père fils ayant servi de thème pour un tas de films déjà. De même la transformation d’un malfrat en chic type pour le regard d’un enfant, ou la fatalité à ne pouvoir quitter le milieu. Mais son efficacité est incontestable.
Filmant en parallèles incessants le milieu mafieux local et l’univers protégé d’un petit écolier, le lien étant la mère tenant une échoppe menacée par les malfrats, ce long-métrage manque parfois de subtilité mais ne tombe pas dans le grotesque que certaines situations laissaient craindre (le bain entre le gamin et son géniteur et les problèmes de croissance du pénis du gosse…).
Et il garde une homogénéité malgré la confrontation de deux mondes diamétralement opposés. Le réalisateur SHIM Seung Bo a le bon goût de ne pas s’étendre trop sur la maladie elle-même : elle reste le moteur de l’intrigue mais en arrière-plan, se rappelant à Bong-Man aux moments critiques.
L’interprétation de CHOI Min-Su est plutôt convaincante, beau gosse dilettante et charismatique rongé par la culpabilité et cherchant une rédemption de toutes façons impossible à trouver. Face à lui, le petit garçon est très crédible, ne ressemblant pas à ces petits singes savants qui cabotinent de manière insupportable. Mais la mère et surtout l’interprète de AX, le second de Bong-Man, sont impeccables.
Sans être d’une profondeur essentielle, STORY OF MAN reste un pur film de divertissement très agréable à suivre, avec des moments d’émotion réussis dont ce final parfaitement construit, donnant un mélodrame mâtiné de film noir qui prouve une fois de plus le savoir-faire coréen en la matière.