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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.42/5

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4 critiques: 3.38/5



Ghost Dog 4.5 Une petite bombe
Junta 4 Brillante (de Brillante, ah ah...) et bruyante descente dans Manille.
Aurélien 4 Une leçon de cinéma dans les rues de Manille
Xavier Chanoine 3.5 Propos assénés avec insistance, mais virtuosité plastique
François 2.5 Propos choc et technique impressionnante, durée excessive
Ordell Robbie 2 Une démonstration de force trop appuyée pour convaincre.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Une petite bombe

Bienvenue en enfer. Bienvenue dans une termitière humaine qui prend le nom de favela, ghetto, bidonville ou township selon les pays. Bienvenue dans un endroit surpeuplé, étouffant, sale et dangereux, une prison à ciel ouvert d’où l’on n’a guère d’espoir de parvenir à s’échapper. Le mot d’ordre : survivre à tout prix, quelque soit le prix à payer.

Mendoza aurait pu se noyer dans le compassionnel ou le misérabilisme. Il a choisi l’inverse, donnant vie à un quartier bouillonnant, plein de vie, d’imagination et d’humour au vitriol. Les habitants de ce quartier pauvre de Manille rivalisent d’ingéniosité dans leurs combines et leurs trafics pour échapper à la police et s’assurer une vie à peu près vivable. Fauche, petits drames pathétiques de la vie, football improvisé dans les ruelles, drague foireuse, ainsi va le quotidien…

Avec une maîtrise sidérante des plans séquences qui font entrer dans le champ des dizaines de personnages avec un naturel absolu, Mendoza est encore plus fort dans sa description à la fois lucide et désespérée de la société philippine dans son ensemble : foi religieuse qui confine à l’aveuglement et à la renonciation d’une amélioration rationnelle de la situation, semblant de démocratie à travers des élections truquées où l’on paye les gens pour voter, police corrompue, politiciens véreux qui en appellent à Dieu pour masquer leur incompétence crasse,… Le tableau n’est guère reluisant, et n’est pas près d’évoluer, comme semble nous dire la dernière image choc qui frappe comme une grande baffe un spectateur ébahi par ce lamentable théâtre de la condition humaine. Messieurs Yunus et De Soto, vous êtes demandés d’urgence à Manille !

06 avril 2008
par Ghost Dog




Propos assénés avec insistance, mais virtuosité plastique

Peu connu du grand public, Brillante Mendoza livre pourtant avec Slingshot une oeuvre d'une incroyable virtuosité formelle, témoin des malheurs d'un quartier Philippin laissé à l'abandon. Le cinéaste évoque ici le pouvoir de l'argent, le pouvoir de la corruption dans une société qui ne semble régie que par ce principe : le troc de bijoux contre une libération, le troc de bijou contre de l'argent ou de la cocaïne, un facteur alarmant qui ne semble pourtant pas bouleversé les élections qui se déroulent au même moment. Entre une foi quasi aveugle en dieu et aux grands régisseurs du pays, les protagonistes vivent dans un véritable ghetto, lieu de vols courants et de bagarres pour cause d'un mauvais coup donné lors d'une partie de basket ou lors d'une prise de bec entre un loueur de vélo-taxi et son principal locataire. Pourtant, si le fond témoigne d'une véritable justesse de ton, la narration s'enlise dans un trop-plein de critique sociale. Certes les Philippines n'est pas un lieu particulièrement recommandable, mais de là à exacerber la violence qui y règne, dans une petite partie du pays, pendant plus d'une heure vingt, c'est pousser le bouchon un peu loin. Féroce, parfois agaçant ou encore repoussant, Slingshot dépeint aussi une pauvreté innommable : un père de famille plus préoccupé à réparer un ventilateur tandis que son gosse de 8 mois se nourrit de ses propres excréments car mourrant de faim, une femme ayant exhumé toutes ses économies dans l'achat d'un dentier et qui le paume dans le trou de son évier pour ensuite aller le chercher dans un canal peu ragoûtant, cette pauvre femme, pathétique, est pourtant l'un des rares personnages optimistes du film. Que dire aussi des gens ayant le malheur d'être riches? Pillé, racketté, ce pauvre étudiant asthmatique ne se laissera pourtant pas faire et l'un de ses pilleurs passera un sal quart d'heure dans une salle d'interrogatoire. Cette séquence, éprouvante pour les yeux et les oreilles distille autant de plaisir jouissif que de répugnance : pour une fois qu'une crapule se fait prendre et se fait tabasser, on ne va pas bouder notre plaisir de le voir en prendre pleine la tronche, mais la séquence est tellement éprouvante que l'on se dit qu'il ne faut pas être voleur ou criminel aux Philippines sous peine de prendre des coups en silence avec l'impossibilité de se soustraire face aux forces de l'ordre qui n'hésitent pas à employer la manière forte. Pourtant, cette police sera corrompue dans la minute suivante, laissant le principal fautif en liberté. Climat d'insécurité et d'alerte permanent, virtuosité formelle, utilisation d'une bétacam aussi déstabilisante que remarquable, Slingshot est une bombe en explosion permanente.



06 avril 2008
par Xavier Chanoine




Propos choc et technique impressionnante, durée excessive

Slingshot est impressionnant à la fois sur le fond et la forme, avec son propos on ne peut plus désabusé et sa caméra DV nous offrant quelques plans séquences techniquement bluffants. Si l'on se limite seulement à l'aspect technique, dans le style "docu-fiction", le film va plus loin qu'un Cloverfield en ne faisant aucune concession à son mode narratif contrairement à son homologue US. A ce niveau, le film est une véritable prouesse. Ensuite sur le fond le propos n'est pas moins impressionnant, le film baignant en permanence dans la misère des quartiers pauvres des Philippines jusqu'à un final encore plus désabusé.

Hélas la longueur de l'ensemble est un peu lourde. Sur une quarantaine de minutes le film aurait été une bonne claque, sur une heure et demi il devient répétitif surtout vu la noirceur de son propos. L'image numérique souvent brûlée dans les scènes de jour pourra également lasser certains spectateurs, notamment en salles vu la luminosité très forte de ces passages.

Au final, Slingshot mérite assurément le coup d'oeil, mais tout en sachant exactement où vous mettez les pieds.

20 octobre 2008
par François


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