Œuvre al-truite
Il est apparemment une mode bien particulière dans l'actuel cinéma nippon de réaliser des comédies musicales, qui impliquent des chœurs d'hommes et de femmes, qui entonnent des chansons populaires plus ou moins classiques, afin de distiller l'heureux sentiment de bien-être teinté de nostalgie. Une manière comme une autre de ressusciter un ancien souffle patriotique – et de manière bien plus subtile, que par les grosses machineries de guerre des précédentes années, qui avaient le don de remettre des faits historiques sous un jour totalement inédit (du genre, "les méchants américains nous ont attaqués, alors qu'on a rien fait" ou "être kamikaze, c'était quand même vachement bien").
Si un "Double Trouble" est encore assez gentillet dans son ensemble, "Sing, salmon, sing" est quand même d'un tout autre calibre. C'est du lourd, formaté pour un public de grand-mères, mais avec une histoire si abracadabrante, que ça en devient risible…parce qu'il faut quand même remplir le vide autour des fameuses séquences musicales; et que ce n'est plus très facile d'innover dans un genre déjà usé jusque la corde. En résulte donc cette incroyable histoire d'une fille, qui pense arrêter de chanter, parce que sur une photo (prise lors d'un de ses récitals), elle pense ressembler à "un saumon, qui pond". Personnellement, je ne saurai pas à quoi ressemble, un saumon, qui pond…je ne sais même pas, si le saumon affiche une vraie expression ce faisant…Mais voilà, c'est le principal ressort dramatique, pour – tremblez public – savoir, si elle continuera à chanter ou non.
Ne restent plus que les chansons pour tenter de se raccrocher à quelque chose…ces dernières sont certes nombreuses, mais d'un autre âge et d'une autre époque, avec une telle couche de poussière dessus, qu'elles donnent plutôt des allergies et des irritations, plutôt que l'envie de les écouter jusqu'au bout. On tente de tenir jusqu'à la fin pour espérer se faire surprendre par un autre ressort abracadabrant…peine perdue, les scénaristes (et visiblement l'équipe technique) semblent s'être barrés avant même la fin du concert (qui conclut le métrage au-delà du générique). AARGGHH !