Shoe around the corner
"A shoe fairy" fait partie de la première série des "First Cuts", six longs métrages de jeunes nouveaux réalisateurs produits par Andy Lau.
Robin LEE est une jeune réalisatrice taïwanaise de 32 ans, dont "Shoe Fairy" est le premier long métrage. Auparavant assistante de Cheng Sheng sur "Betelnut Beauty" ou Leon Dai sur "20 Something Taipei", elle avait auparavant gagné deux prix pour des scénarios de longs métrages pas encore réalisés.
"A Shoe Fairy" se place dans la droite lignée des nombreux émules actuels du français "Amélie Poulain", qui a eu une énorme résonance sur tout le continent asiatique. Egalement proche de l'univers du récent thaïlandais "Citizen Dog", "A Shoe Fairy" transpose un univers féerique dans une société totalement décalée, que ce soit au niveau des couleurs (pétantes), qu'au niveau de nombreux curieux personnages. Tout d'abord mignon et plein de surprises, la voix narrative et l'accumulation de gags souvent nonsensiques risque par lasser le gros de l'audience. Si "Citizen Dog" avait réussi le délicat pari de tenir l'attention du spectateur éveillé, "A Shoe Fairy" s'essouffle dans la seconde moitié. Un tantinet trop lent de par son rythme, l'histoire s'étire inutilement dès lors qu'un élément dramatique menace de faire basculer le positif univers rose bonbon dans un pur drame lacrymal; une longue chanson interminable, cher au cinéma asiatique (hongkongais) et dont les paroles illustrent le drame à l'écran ne fait rien pour améliorer l'état de fait. Seule la toute fin redresse quelque peu les torts, en introduisant un sympathique élément féerique dans la droite lignée du très bon début et saura réconcilier avec le temps mort trop long d'une bonne vingtaine de minutes.
Il n'empêche, que ce premier long métrage constitue une réelle découverte pleine de promesse quant au talent de sa réalisatrice, dont il serait bon d'avoir de nouvelles très prochainement (par le biais de son premier long-métrage pour la télévision taïwanaise, "Extreme Ironing" ?!!).
THE SHOE FAIRY m'a surtout plu pour l'ambiance et la photo sucrée. Passé cela il faut admettre que c'est moins réussi que Citizen Dog par exemple.
Le film a un petit côté niais, qui, même pris au second degré, reste un peu handicapant. Le rythme est plombant aussi, d'autant plus que ce qui est montré à l'écran n'est en général pas des plus passionnant.
Enfin l'humour ne fonctionne pas pour moi, on sent les bonnes intentions mais une direction d'acteur et un jeu un peu artificiel limite cet aspect là aussi.
voilà pour le négatif, mais la réalisation est pas mal, la photo très travaillé dans la tradition Amélie Poulain avec force dominantes colorées, et une ambiance féérique comme le faisait remarquer Happy, suffisent à rendre ce SHOE FAIRY pas désagréable. Je l'aurais souhaité un peu plus enlevé pour ma part.