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Les Sept Samouraïs

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 4.57/5

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83 critiques: 4.5/5



Alain 2
drélium 5 Chef d'oeuvre absolu. Hymne rageur d'humanisme et d'expressionnisme.
Ghost Dog 5 205 minutes de bonheur intense, ça vous branche ?
Ordell Robbie 5 trois heures d'enchantement
Tenebres83 5
VincentP 5
Xavier Chanoine 5 Chef d'oeuvre. Le plus grand, le plus beau des 50'.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Chef d'oeuvre absolu. Hymne rageur d'humanisme et d'expressionnisme.

Inoubliable. Unique. Parfait ?

Prévoyez la soirée tout de même, 3h20, c'est très long même si le film est un monument.

LE KUROSAWA A VOIR AVANT TOUS LES AUTRES POUR UNE CLAQUE IMMÉDIATE ET MAGISTRALE !

Un détail subjectif, le déroulement global de l'histoire est parfois un brin naïvement didactique et trop théâtral. Un exemple, le passage sur la mise en place du plan de défense est principalement composé d'allez-retours entre la carte et la réalité du terrain. Une légère impression de cliché en ressort aujourd'hui mais c'est vraiment insignifiant au regard de la claque générale. Toshiro Mifune est énorme comme tout dans ce pur joyau du cinéma.

par drélium




205 minutes de bonheur intense, ça vous branche ?

Au premier abord, 205 minutes d’un film japonais en Noir et Blanc datant de 1954, on se dit qu’il faut avoir du courage et que l’on coupera au milieu (voire bien avant) sans trop de scrupules. Erreur MONUMENTALE ! Les 7 Samourais est un film à ne manquer sous aucun prétexte, un film fondamental à voir jusqu’au bout et à se remater juste après. Ce n’est que depuis le début des années 80 que l’on peut le voir en version intégrale (la première version durait 1H45 et se contentait d’aligner les scènes d’action…), mais personnellement, une version de 5 heures ne m’aurait pas dérangé. Ce film reste pour moi LA référence du cinéma japonais, un incontournable chef-d’œuvre ; c’était mon deuxième film japonais depuis ma naissance (après Sonatine) et c’est celui qui m’a fait tomber amoureux de ce cinéma d’extrême orient si différent, si réjouissant, si fascinant. Devant Les 7 Samourais, je reste sans m’en rendre compte les yeux scotchés sur l’écran avec un sourire béat durant les 3 heures, et je suis sûr que je ne suis pas le seul dans ce cas là… (ce n’est pas pour rien qu’il est classé 7ème sur le top 100 de l’imdb !)

Mais comment diable Kurosawa réussit-il avec de simples images et de simples sons à faire rentrer son spectateur dans une telle transe ? Eh bien voilà : il s’est donné le temps (1 an de tournage), les moyens, les acteurs, le scénario, et les techniciens compétents. Le résultat est à la hauteur de ses efforts (il était au bord de la crise de nerfs…) : Lion d’Argent à Venise 1955, succès critique et public international qui a contribué un peu plus à sortir le cinéma nippon de l’anonymat, classique des classiques 50 ans plus tard. Après ce film, rien ne fut pareil pour la production japonaise (dont sa compagnie, la Toho) ainsi que pour Kurosawa lui-même, devenu cinéaste reconnu et respecté (bien qu’il se soit fait volé la vedette par l’hallucinante composition de Mifune).

Après cette longue liste d’arguments extérieurs au film pour encourager le spectateur potentiel à le (re)voir, venons en au film en lui-même. Séquence d’ouverture : des bandits montés sur leurs grands chevaux s’approchent d’un petit village de paysans et contemplent ce village des hauteurs d’une colline. Suite à une petite discussion, il est décidé que toutes les récoltes seront sauvagement pillées l’année prochaine, quand les greniers seront pleins. Manque de bol, un paysan les a entendu et court au village annoncer la terrible nouvelle, qui se répand comme une traînée de poudre. L’ancien est consulté, et une décision est prise : on va engager des samouraïs pour défendre les provisions de riz récoltées à la sueur du front de chacun des habitants. La méthode a déjà fait ses preuves, reste maintenant à trouver des samouraïs qui accepteraient de se battre uniquement pour leurs valeurs, au péril de leur vie, et sans gagner le moindre yen ni même le moindre prestige. L’ensemble du film a donc pour moteur une imploration de pauvres paysans sans défense vers des justiciers intègres qui se battront pour eux, voire même se sacrifieront pour eux…

Coup de pouce du destin : le premier samouraï, qui est en fait un ronin, est recruté à la suite d’une action héroïque de sa part. Il s’agit de Kambei Shimisa, l’âge respectable, une coiffure de bonze qu’il ne cesse de caresser, et surtout une sagesse et une humanité qui séduisent au premier contact. Lui seul va s’occuper de recruter une équipe sérieuse triée sur le volet. Les voilà désormais 6, et bientôt 7 puisqu’un paysan carrément déjanté s’affirmant samouraï alors qu’il porte son sabre comme un baluchon et qu’il se prend des cuites entourées de jolies femmes, va intégrer l’équipe par son obstination et sa drôlerie irrésistible. Ce personnage clownesque, c’est Kikuchiyo (un lien de parenté avec le Kikujiro de Kitano ?) interprété par le génial, l’extraordinaire Mifune Toshiro. De mémoire de cinéphile, je ne me rappelle pas une composition d’acteurs aussi impressionnante, aussi drôle, aussi touchante et aussi gueulante que celle-là. Mifune est un showman, et heureusement de Kurosawa ne le montre pas à tous les plans sinon il écraserait le film de par sa simple présence.

Ceci clôt donc la première partie du film. La deuxième partie est consacrée à la stratégie de défense du village et à l’entraînement des villageois au combat. Enfin, dans une troisième partie s’engage véritablement l’affrontement, violent et terrible, d’avec les 40 bandits de grands chemins. Au programme, des scènes d’action étourdissantes et des thèmes toujours très riches : honneur, courage, condition sociale… A la toute fin du film, Kikuchiyo reçoit une décharge mortelle du dernier bandit retranché dans une maison. N’écoutant que son cœur, il continue tout de même à marcher vers son meurtrier et lui porte un coup d’épée fatal avant de s’écrouler. C’est une scène magnifique : celui qui n’était qu’un paysan rêvant de devenir samouraï accède enfin à ce titre juste avant de mourir. Il a obéi à une des règles les plus importantes de la philosophie de ce corps de métier : même si tu as la tête tranchée, tu dois encore pouvoir effectuer une action visant à la destruction de ton ennemi… (cf. Ghost Dog) La phrase de conclusion de Kambei, cruelle et pessimiste, résume toute l’action des 7 samourais : « ce ne sont pas nous qui avons gagné, ce sont eux ! [les paysans] »

L’ensemble du film est très écrit, chaque plan est pensé, complexe à souhait et toujours très rapide, puisque dû à une orientation générale du film très rythmée, très vive, sans aucun temps mort. N’oublions pas les mélodies mystiques de Hayasaka Fumio qui transportent Les 7 Samourais très au delà de son potentiel normal. On rit beaucoup, on frémit, on frissonne, on s’amuse, on se passionne. L’essence même du Cinéma.



12 avril 2001
par Ghost Dog




Chef d'oeuvre. Le plus grand, le plus beau des 50'.

Autant le dire tout de suite et être franco direct, Les sept samouraïs est une des oeuvres les plus impressionnantes que j'ai pu voir, surtout pour son âge. Des paysans, adeptes de la riziculture engagent des samouraïs pour protéger le village des futures attaques de bandits. Un scénario simple, magnifié par le talent d'Akira Kurosawa, qui réussit le tour de force de rendre chaque personnage, chaque samouraï attachant. L'humanité des protagonistes, sans cesse mis de l'avant dans les oeuvres de Kuro, est absolument perceptible et ce dès le début. Le grand sage Kambei Shimada (Exceptionnel Takashi Shimura), le cinglé mais néanmoins émouvant Kikuchiyo (Toshirô Mifune), le rigolo et rondelet Gorobei Katayama (Yoshio Inaba) et plein d'autre sont tous attachants, définitivement humains et n'hésitent pas à sacrifier leur temps et leur vie pour aider l'opprimé, comme en témoigne cette dernière phrase :

"Ce sont les paysans qui y gagnent, pas nous"

Superbement ficelé, récit pompé de A à Z par une grande partie des RPG nippons (si si, comme d'habitude on fait la rencontre de nos futurs compagnons un peu au hasard, en en voyant un se battre, en intervenant dans une de leur querelle, etc...), et c'est sûrement pour cela que la première partie, qui met en place le recrutement des samouraïs, soit si efficace et si passionnante. En dehors de cet aspect fondamental, Kurosawa bonifie l'ensemble grâce à une réalisation qui n'a absolument pas à rougir des productions récentes, ou de fresques du même calibre plus jeunes de 20, 30 ou 40 ans. La mise en scène est prodigieuse à tous les niveaux, la fluidité du récit, la fluidité des scènes de combat (dernière heure hallucinante) font que l'on ne s'ennuie pas, à condition d'être captivé dès le début. Une véritable fresque d'amitié, de tragédie, d'amour et de guerre. Un film magique, presque impensable pour cette époque (budget colossal pour un film nippon, on parle de 500 000 dollars....!), dont la sidérante image finale, sur les tombes, finit de nous asséner par un coup de sabre. Il y a des oeuvres qui ne s'expliquent pas mais qui se vivent. Les sept samouraïs fait partit de cette prestigieuse catégorie.



20 février 2006
par Xavier Chanoine


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