Amour impossible, faux-semblants pour un resultat plutot inodore
Le film partait pourtant bien, enfin comme une comédie romantique habituelle ; c'est à dire que le mec qui tombe amoureux de la fille n'a aucune chance. L'ambiance est plutôt sympa, bon enfant, le mec se fait des films graves et tout. Pis a un moment, PAF! Ca change complètement de sujet, ça part dans un autre trip et pire, le rythme ralenti à mort. En gros j'ai pas bien survécu à la coupure un peu brusque et même je trouvé que la suite sert vraiment à rien ; enfin si vous aimez le drame prévisible allez y gaiement mais moi ça m'a gonflé.
Heureusement ce film n'a pas que des défauts ; ça serait dommage. Ce qui est à sauver, ce sont les acteurs formidables. PARK Hae-il a un rôle vraiment à contrepoids par rapport à Memories of Murder et même si son visage reste souvent impassible, on le sent bien dans son personnage. JANG Jin Young, quant a elle, est vraiment excellente, toujours pile dans le bon ton, changeant aussi bien son humeur que sa coiffure, s'intégrant complètement dans le cadre. Tout en ayant un rôle sensiblement similaire à Singles et Over The Rainbow, où elle était déjà somptueuse, elle semble encore donner une nouvelle marque à son personnage. Pour les personnages secondaires, on retient surtout SONG Seon-Mi, qui arrive tout particulièrement à pleurer sur commande, assurant le minimum nécessaire pour faire passer la pillule.
Enfin, le son et la musique n'étant pas ce qu'il y a de plus significatif dans ce genre la, ça ne m'a pas spécialement marqué, et finalement, le film se regarde surtout pour la prestation des acteurs plutôt que pour l'histoire qui se vide passée la première partie.
Scent of Love
Un très bon drame cru 2003 méconnu de la plupart des fans de cinema coréen et éclipsé par les réussites du même genre (Christmas In August, Failan et bien sûr la base de ces succès, l'excellente série TV Autumn Tale aka Endless Love) au niveau de sa popularité que j'ai découvert sur recommendation (thanks Orderbey).
Très bien realisé, très bien dosé au niveau des émotions (les films coréens enterrent facilement les films américains sur ce point là, en évitant les pleurs et autres surrenchères faciles). L'autre point indispensable au drame, c'est forcement l'interprétation; et là encore on est servi avec dans le rôle principal Jang Jin-Yeong tout simplement fabuleuse, et entourée d'acteurs et actrices tous très bons. Un drame/romance de plus traitant du cancer, maladie incurable ou encore phase terminale de maladie pour amplifier le tout, mais qui s'avère très juste et très touchant, ce qui contraste avec Garden of Heaven de le même année tournant lui aussi du même thème, mais fortement soporifique là où Scent of Love possède une réalisation rythmée, et au casting quasiment transparent. Certains pourront d'ailleurs critiquer le nombre de clichés que le réalisateur injecte dans son film, mais Scent of Love ne tombe à aucun moment dans la photocopie couleur ni même le plagiat, grâce à une mise en scène habile et à des acteurs (encore une fois) excellents. Scent of Love ne brille donc pas par son originalité, mais applique les règles du mélo à merveille pour un résultat qui réjouira les fans du genre et (pourquoi pas) les novices.
Amour et mort dans la vie d'un homme et d'une femme, dans un espace-temps élégiaque et impassible. La simplicité est-elle l'ambassadeur de l'absolu? la passerelle au statut d'axiome romantique, de citation frêle? le schématisme d'ue trame de base n'est-il pas, dans une certaine mesure, une preuve d'ambition? Si; qu'est-ce qui peut alors l'annihiler? une plume mal inspirée.
Ding-dong, énième round du combat pour le Talent opposant les trois cinémas-phares, j'ai nommé est-asiatique, européen (français?) et hollywoodien.
Le cinéma asiatique, on ne le répètera jamais assez, possède la pureté et la jouissance que les cinémas "blancs" ont perdu depuis belle lurette, cad les années 70-80. Une époque où le mot "amour" pouvait passer sans jingle foireux, violons collants ou expressionisme branchouillard. Une époque moins vraie qu'avant, mais plus qu'après. L'éternel discours de nostalgique? la verité est tout de même là. Et elle s'illustre à nouveau à la vision de "Scent Of Love": un homme de 20 ans tombe amoureux d'une fille de quelques années son ainée, et attendra sept ans pour la conquérir (sept ans qui auront vu entre autre passer la mort des parents et du futur mari de la fille, ainsi que la dépression de cette dernière) et vivre dans une harmonie parfaite, jusqu'à ce que sa désormais femme, enceinte, se découvre un cancer et crève dans d'atroces souffrances.
Toujours tentés? ne voyez là-dedans aucun spoiler, c'est presque écrit noir sur blanc lorsqu'on lit les résumés; profitons-en donc pour lancer un petit warning: "Scent Of Love" n'est pas à voir un flingue à portée de main! voilà. Revenons à l'essence de la démonstration, cad la simplicité effarante du pitch.
Après tout, "Love Story" n'était pas bien plus compliqué. Il l'était moins, d'ailleurs. Mais c'était le premier. Mais c'était les 70's. Ali McGraw et Ryan O'Neil, Arthur Hiller à la caméra... une autre époque.
Nous sommes en 2003, le dieu Audiovisuel à fini de conditionner à sa propre médiocrité des générations de victimes moralement stérilisées; les séries télé leur ont appris à pleurer devant la guimauve, les infos à bander devant les cadavres, le petit écran à se croire plus malin qu'on l'est. La pax televisuale l'a emporté: aujourd'hui, le paradoxe inconscient est à la mode consciente jusqu'à l'overdose, et les blaireaux zappeurs zappés veulent tout sauf passer pour des pédales, sauf dans le vif du sujet. Le problème est que les producteurs en font partie. Comme les créas de publicité. Comme une bonne partie de ceux qui décident de prendre le public pour un con jusqu'au bon, sans se soucier des conséquences.
Une des conséquences est: le cinéma Hollywoodien est mort; le cinéma européen ne marche qu'en tirant vers le film de genre glauquissime (allemagne, espagne, etc)ou le socialissime (italie, GB); le cinéma français bavarde.
Pendant ce temps, le cinéma asiatique s'amuse. Il expérimente. Ca passe, ou bien ça casse. La plupart du temps, ça passe. Dans le cas de "Scent Of Love", c'est délicat, parce que c'est bateau à un tel point qu'on pourrait y garer le titanic, et simplement, efficacement, connement, beau. Bô.
C'est plein de jolies phrases sur l'amour et de nobles sentiments dignement illustrés, c'est plaisant à voir et poétique à écouter, mais c'est si banal qu'on ne peut laisser passer; c'est simpliste au possible, bardé de clichés sentencieux n'ayant plus aucun ressort, long et commu, mais c'est si sincère et bien joué qu'on se doit de le laisser passer...
C'est pourtant techniquement plein de défauts (mis à part la photo, comme d'hab dans le ciné coréen). Et quite à faire dans le symbolique, autant montrer TOUT ce que le spectateur demande dans ce genre de film, et éviter une retenue maniérée plus hypocrite qu'autre chose dans un film dont l'unique raison d'être et de faire miauler dans les chaumières. Tant pis. Mais est-ce bien important?
La vérité est que "Scent Of Love" est loin d'être un chef d'oeuvre, est tout juste admirablement joué et joliment dialogué; passable, donc; mais tout, sauf condamnable. Et advienne que pourra!
Qu'ont donc les acteurs coréens à jouer le drame mieux que quiconque au monde? l'actrice principale, ressemblant singulièrement à Kim Ha-Neul, est d'une justesse, d'un naturel et d'une beauté sanctifiants. Rien qu'à elle, elle justifie la vision de ce "Scent Of Love" peu inspiré, mais respirant la vie, ou l'envie de vie.