Un bon premier film
"The Saviour" est le premier film (en solo) de Ronny Yu. Ayant étudié en Angleterre et au Etats-Unis, outre le côté "Inspecteur Harry" du personnage principal, les meurtres et le fait que le méchant soit un psychopathe viennent tout droit du giallo. Un brassage de références "digérées" de façon assez homogène dans un ensemble complétement hong kongais : l'action très sèche et violente, l'aspect très direct de la mise en scène ainsi que du montage et la naïveté de certains passages (qui ne ternissent pas le métrage) ne trompe pas sur l'origine du projet. Hong kong offre un écrin urbain idéal, à la fois glauque et très "cinégénique". La réalisation déjà assurée aussi tôt dans la carrière du cinéaste contribue à l'atmosphère séduisante, qu'elle soit diurne ou nocturne. La qualité de la bande originale est à soulignée aussi, ce point n'étant pas, en général, le plus travaillé dans l'ex colonie britannique. Maintenant, le principal défaut de ce "prime tour de manivelle" provient de ce goût d'inachevé global une fois le visionnage terminé malgré des idées intéressantes mais pas suffisamment creusées (le lien entre le perso principal et l'enfant qu'il parraine pas assez développé, sa relation avec la directrice du night club) Un long-métrage à replacer dans son contexte historique du cinéma hk qui veut aller trop vite (1h20) tout en voulant être trop généreux. À découvrir dans un superbe transfert hd (ou en dvd) grâce au combo Spectrum Film. Les bonus sont tous captivant et complémentaires. À noter également parmis eux : la vf d'époque. J'invite à aller directement sur leur site car vous trouverez des longs-métrages non vendus ailleurs (à part quelques rares boutiques indépendantes, les enseignes de grande distribution virtuelles ou/et physiques ne sont plus autorisées à les vendre) et pas des moindres. En plus, vous recevrez, à chaques commandes, un dvd de leur catalogue en cadeau.
Sur un scenario signe Alfred Cheung, Ronny Yu nous balance un petit polar aux relents de Dirty Harry. Le montage a l'arrache ramene la duree du film a tout juste 80 minutes. Pas le temps donc de s'attarder sur la vie des flics (on laissera ca a Danny Lee), mais un bref flash-back explique les motivations du psychopathe. La tension monte progressivement jusqu'a un final expeditif. Et pour ne rien gacher, le score compose par Teddy Robin Kwan est superbe.