Elise | 3.5 | Sans réel fil conducteur, Ronde de flic arrive quand même à captiver grâce à un... |
Ghost Dog | 3.5 | Tourné à la manière d’un documentaire, interprété par des non-professionn... |
Il est rare de voir des films de Chine populaire (et même de Hong-Kong) traiter de problèmes contemporains comme nous en avons l’habitude en Europe. La réalisatrice Ning Ying a le courage de se confronter au sujet de la vie quotidienne des agents de police de Pékin, et de nous en montrer l’envers du décor. Là-bas, pas de fusillades, d’hélicoptères ou de poursuites en voiture (comme dans Rick Hunter dont on voit l’extrait d’un épisode à la télé). Là-bas, les flics patrouillent en vélo, poursuivent des chiens enragés à 10 ou 15 et les tabassent avec des bâtons… Là-bas, on fiche chaque concitoyen à la manière de la Gestapo, on met 3 heures à entendre un suspect lors d’un interrogatoire et on voit peu sa famille. Parfois on pète un peu les plombs…
Mais ce « là-bas » n’est finalement pas si éloigné de l’exemple des policiers français (on a d’ailleurs comparé ce film à L 627 de Tavernier) et même d’autres pays. Certes c’est un métier très dur, il y a une masse de travail considérable à fournir pour n’importe quelle petite dispute ou petite infraction à la loi, mais en plus ces officiers servent parfois contre leur gré des volontés gouvernementales discutables. Ainsi, tuer chaque chien officiellement pour cause d’épidémie de rage (mais plutôt parce que c’est un signe extérieur de richesse) au risque de faire pleurer une petite fille et de se faire traiter à son tour de chien par un propriétaire lors d’un interrogatoire, ou condamner un marchand de photos « porno » alors que ce sont des photos d’art bien inoffensives (genre Claudia Schiffer en maillot 2 pièces) au risque de faire vivre la censure, voici des choix importants à faire dans sa vie mais dont on s’accommode comme on peut quand on a un boulot.
Ronde de flics à Pékinest donc un film intéressant, qui montre la ville de Pékin telle qu’elle est, avec ses quartiers anciens et ses vélos, mais aussi avec ses buildings et son trafic automobile non négligeable. C’est un film sensible et qui sonne juste, un film qui donne à réfléchir, et c’est très bien comme ça.