Sympa
"Robogeisha" est un très bon délire créatif et généreux mais handicapé par des problèmes de rythmes (certaines scènes sont superflues ou un peu trop longues).
De plus, les effets spéciaux (et notamment le sang) sont la plupart du temps d'origine numérique et le gore lui est quasiment absent.
Néanmoins, il mérite d'être vu.
À noter que l'édition blu ray sortie chez éléphant films bénéficie d'une image des plus honorable (sans être parfaite) et d'un montage qui me parait intégral.
14 décembre 2019
par
A-b-a
L'appel aux larmes
Il y a quelque chose dans les films d'Iguchi Nonuru, qui me touche…Pas que ce réalisateur ne sache un jour réaliser une grande œuvre de cinéma…pas non plus, qu'il ait même les moindres notions d'un grand réalisateur…mais je suis assez sensible à son humour volontairement potache et son côté bricoleur, qui m'avait déjà fait préférer son "Machine Girl", pourtant qualitativement à des lieues du "Tokyo Gore Police" plus maîtrisé…mais voilà…
"Robogeisha" m'a donc fait marrer à des très nombreuses reprises, chavirer le cœur par ses multiples rébondissements et – surtout – beaucoup touché dans le traitement du rapport de ces deux sœurs…car OUI, pour avoir eu personnellement la chance de beaucoup travailler sur ce film pour sa sortie française et à force de le voir et revoir, le rapport très intime entre les deux sœurs est donc ultra (trop) présent au cours de ce film beaucoup plus sensible, qu'il ne paraît au premier abord. Comme dans un "Fighter", il est donc question d'une fille à l'ombre de son aînée, moins jolie, moins présente, volontairement effacée pour assurer le succès de sa frangine…Quand son heure viendra, le "vilain petit canard" va pourtant se révolter et se révéler…avant de se raviser à nouveau…Finalement ce sont donc beaucoup moins les armes, plutôt que les larmes qui vont parler – et c'est ce qui fait à la fois la force et la faiblesse du film.
Beaucoup moins généreux en action, gore et tripaille, que ses modèles plus illustres, "Robogeisha" est pourtant beaucoup plus généreux avec sa galerie de personnages plus attachants, scènes plus délirantes, enjeux plus affinées et – une fois de plus – scénettes plus bricolées, jusque dans les ultimes (ef)fusions…Iguchi Nonuru insuffle une âme dans toute chose…j'en veux pour preuve, ces bâtiments même qui saignent, comme des êtres humains, lorsqu'ils sont touchés.
Un cinéma fait avec des tripes et du sang, beaucoup plus généreux, que celui d'autres comparses, plus cliniques, plus calculés à l'intention d'un marché international.