Ikari Gendo | 2 | Très en dessous du premier volet... |
Passer derrière une série aussi réussie que Macross n’est pas chose facile… C’est à Southern Cross qu’incombe cette lourde tâche dans la saga Robotech. Après un premier volet très réussit, voici la suite !
Mais comment recoller les morceaux ? ? ?
Pas facile de fusionner des séries au départ totalement indépendantes… Harmony Gold a bien du s’en rendre compte… Ainsi le premier épisode a quasiment entièrement été reconstruit à partir d’images récupérées dans Macross (rencontre de Max et Mirya puis leur mariage), ceci assurant une transition en douceur et permettant de créer quelques liens entre les différentes parties. Ainsi l’héroïne, Dana Sterling, se trouve être la fille de Max et Mirya. Ce lien de parenté est d’ailleurs le seul lien fort avec la série précédente, même si l’on parle du lieu du crash du SDF-1 et de ce que contenait le vaisseau, à savoir le fluide primale et les fleurs de vie.
Créé des liens artificiels entre séries indépendantes n’est d’ailleurs pas sans poser de gros problèmes de cohérences du scénario… Ainsi comment expliquer que tous les soldats du SDF-1 soient mort 15 ans après ? Le dernier assaut de Kyrhon Certes. Mais pourquoi Ric, Max, Lisa, Mirya ou Minmey ne sont ils plus là alors qu’ils avaient survécu à la guerre ? Parce que ceux-ci n’étaient pas dessinés dans Kidan Southern Cross, bien sûr, mais encore… On pourrait aussi se demander pourquoi Dana, le bébé aux cheveux verts, est devenue blonde (la teinture peut-être :)… Quant à la terre, vue de l’espace ou du sol, elle ne ressemble pas du tout à la terre (il faut dire que dans la série initiale l’action ne se déroulait pas sur terre) ! Inutile d’en rajouter, la fusion des séries a plus créé des incohérences qu’autre chose…
On remarquera tout de même que, hormis lors du premier épisode, les insertions d’images des autres séries sont plutôt rares.
Un scénario plat, très loin de la qualité du premier volet
Le scénario se découpe en plusieurs parties relativement distinctes.
Après un épisode de "recadrage" reprenant les amours de Max et Mirya puis un second de mise en jambe, on part sur une longue succession de combats avec une héroïne qui se veut impulsive, droite, courageuse et déterminée mais qui reste finalement bien pâle (tout comme les autres protagonistes d’ailleurs… Sauf peut-être Angelo, le rabat-joie respectueux des règlements qui présente un peu d’intérêt). On frappe d’abord et on réfléchit ensuite ! D’ailleurs les extra-terrestres ne voulaient pas nécessairement se battre contre les humains… Et l’armée brille par sa bêtise en accumulant offensives inutiles et luttes internes. Pour tout dire il ne se passe presque rien, mis à part des escarmouches entre les Bioroïds et l’armée de la croix du Sud, jusqu’au 48ème épisode et l’arrivée de Zor. En effet celui-ci apporte petit à petit bon nombre d’éléments permettant de comprendre le monde complexe de Robotech. Les derniers épisodes présentent donc un tout petit peu plus d’intérêt avec un scénario plus dense et la révélation de quelques secrets de la protoculture et des maîtres de Robotech (l’origine et les buts des extra-terrestres ne sont que peu abordés au début de la série). Moins de combats et une plus grande place réservée au scénario.
Malgré tout on joue une nouvelle fois sur la contamination par les sentiments. Même les histoires d’amour (beaucoup moins présentes que dans Macross) restent très superficielles, parfois même traitées de façon quasi humoristiques (cf. épisode 52). La musique a quasiment disparue (sauf les thèmes classiques de Robotech) malgré Musica, ses sœurs et la courte apparition de Jordan….
Ajoutons à cela que les combats se déroulent bien souvent sur le sol, ou tout au moins à proximité de la terre, et pas dans l’espace, ce qui "tue" pour moi une part de rêve, et l’on obtient une série très moyenne qui souffre à coup sûr des modifications qui lui ont été apportées par les américains et surtout de son passage après une réussite comme Macross.
Un chara-design relativement proche de celui de Macross, un mecha-design un peu plus éloigné…
Tatsunoko était un des premiers studios d’animation Japonais lorsque cette série a été réalisée. Pas de surprise : l’animation et les dessins en général sont dans l’ensemble corrects. Bien sûr ce n’est pas du Ghibli mais la qualité est tout de même au rendez-vous.
Le chara-design n’est pas très éloigné de celui de Macross, même si les personnages sont peut être moins expressifs, dotés de traits moins marqués, un peu plus lisse, ce qui contribue à les rendre moins attachants et charismatiques que leurs illustres devanciers.
Le mecha-design quant à lui, même s’il reprend le thème des mechas transformables, n’en est pas moins assez éloigné de celui de Macross. Les robots apparaissent beaucoup plus carrés et "mastocs" que les fins Valkyries. Les avions sont loin de la beauté de ceux de Macross, l’armement souvent plus lourd nous donne des Overtanks et Overcopthères pas vraiment très beau. Ajoutons une tenue assez particulière pour les pilotes avec des casques une nouvelle fois au design assez grossier et tout en épaisseur qui semblent plus sortis des fours gaulois que de la haute technologie. De même les forteresses de combat des maîtres de Robotech ne sont que de gros parallélépipèdes volant laid à souhait. On remarquera pourtant que certains vaisseaux terriens ressemblent étrangement aux croiseurs de combat Zentradiens (ce sont d’ailleurs les vaisseaux les mieux réussis de la série…) et que l’explosion de certains avions sont assez proches de celles de Macross. Bref, pas de quoi se relever la nuit…
Pour en finir avec la mise en forme ajoutons que les doublages, sans être merveilleux, sont tout de même moins calamiteux que ceux du premier volet… Sans doute le seul point sur lequel cette série devance son aînée !