Très sombre, et pourtant... optimiste.
Oeuvre très humaine, cette histoire nous plonge dans le Tokyo des années d'après-guerre, où la misère s'est installée dans beaucoup de foyers. De nombreuses épouses ont perdu leur mari à la guerre, pour certaines d'entres elles la prostitution sera leur unique recours. Pour les familles qui sont restées unies, la situation est dure mais convenable.
"Doro no Kawa" nous plonge dans l'histoire d'enfants issus de ces deux catégories de familles. Tandis que l'un bénéficie d'un toit au bord de la rive, l'autre dort dans une péniche juste en face. L'un va à l'école et mange à sa faim, l'autre est dans la rue toute la journée. Ils se rencontrent lors d'un accident mortel sur le pont qui les relie. C'est par l'amitié puérile et délicate entre eux que le réalisateur OGURI Kôhei va nous transporter ensuite tout au long du film, en nous refroidissant aussi parfois brutalement par les sombres réalités des différences entre eux.
Ce film exprime la profonde souffrance d'une partie du peuple japonais, muette et ignorée. Cependant, je ne peux m'empêcher de trouver de l'optimisme dans le film, comme si l'on avait murmuré constamment le diction : "la vie continue".