Errances vitales
Le film est avant tout une charge contre la morale de façade qui sert de ciment social et particulièrement contre le mariage.
Winston CHAO Wen-Hsuan interprète un ingénieur de retour à Shanghaï après avoir étudié en Angleterre dans les années 60. Contre ses principes, il ne pourra résister aux charmes de la femme d'un de ses amis assez légère de moeurs. Le conflit entre des valeurs affichées et la réalité de la vie ainsi sucité est rendu le plus souvent à la troisième personne, que ce soit par le bien de textes insérés ou par une voix off. Ce regard porté sur l'éducation et le mariage a comme seul intérêt de renvoyer dos-à-dos les conceptions occidentales et orientales de la chose. La femme, en tant qu'objet central du film, est mise en question par
Stanley Kwan et porte l'essentiel de l'émotionnalité du film. Mais le traitement du sujet reste assez laborieux, loin de ce qu'il fera quelques années plus tard avec
Hold you tight. Il ne reste pas moins quelques qualités au film avec, outre le trio d'interprètes, une musique classique qui colle bien au sujet, et dont l'hégémonie est magistralement rompue lors d'une scène de bains par une chanson traditionnelle. Reste que l'ensemble manque toute même particulièrement d'intensité du fait de ce regard dégagé, assumé par Stanley Kwan, mais pénalisant pour le rythme du film. a noter que malgré la présence de Christopher Doyle, la photographie reste assez banale.
23 février 2006
par
jeffy