Taxe d'habitation
Une histoire librement inspirée de deux figures historiques du Kerala (extrême sud ouest de l'Inde) - l'une ayant vraiment existé et l'autre étant une légende - symbolisant le combat pour les droits des défavorisés (les basses castes) au 19è siècle.
Un film en langue malayalam ("Mollywood") intéressant et surprenant par la brutalité de sa fin sanglante. Une fin que le public local connaît d'avance bien entendu mais filmée "telle quelle" ici, surtout pour la partie concernant le personnage de Nangeli - la femme martyre de légende, fictive, luttant contre une taxe injuste - avec une petite touche supplémentaire de violence même... L'intrigue tourne essentiellement autour de la résistance à la "taxe sur les seins", une taxe de type féodale imposée aux femmes appartenant à des communautés de caste inférieure par le royaume de Tranvancore (1729-1949). Le terme "taxe sur les seins" n'a d'ailleurs historiquement rien à voir avec les seins en tant que tels contrairement à la croyance populaire. Son équivalent masculin était appelé "taxe moustache". Le film prend par contre le parti de retenir l'interprétation populaire 1er degré, une taxe spécifique sur les seins couverts pour les femmes et le port de la moustache pour les hommes. Logique vu le personnage de Nangeli et son destin, associé à cette version. Un film avec un fort thème social quoi qu'il en soit.
Les scènes de combat à mains nues sont plutôt bien filmées et la séquence d'ouverture ainsi que le combat du marché sont particulièrement réussies de ce point de vue, avec clés et projections très inspirées. Les choses se gâtent par contre quand le combat passe à l'arme blanche : moins d'idées, pauvres chorégraphies. Si le film propose une tenue technique correcte le reste - mise en scène, scénario, interprétation - est bien plus inégal. Kayadu Lohar qui inteprète Nangeli fait forte impression et s'en tire très bien aussi bien dans le jeu que dans l'action, et dans ses séquences musicales et de danse. Une belle présence.