Temple de la consommation du grand capital
Les chinois se mettent à la « nouvelle comédie », One Night in Supermarket en est un bon exemple. J’entends par là qu’ils se mettent à la comédie « fun » quelque peu déjantée et haut en couleur comme on avait pu en voir jusqu’alors nous venant de HK, du Japon ou bien encore de la Corée du Sud pour les plus connus. Qui sait ? Je suis peut-être aussi un profane en la matière qui ne connaît justement pas la production chinoise dans ce genre bien particulier. Il se peut que j’aie eu des loupés et qu’il y existe tout un tas d’exemple qui vienne me contredire. Pourtant, je ne peux m’imaginer que ce film ne soit pas une « nouvelle façon » de faire du cinéma. Certes, il n’y a rien de « nouveau » là-dedans puisque déjà vu maintes et maintes fois. Mais « nouveau » dans cette façon de faire, celle de faire comme les autres. Je sais, il n’y rien de nouveau à copier… bref, je me comprends lorsque je parle de « nouveau ». J’espère que je ne suis pas le seul…
One Night in Supermarket fait donc penser aux comédies japonaise et sud-coréenne mais ici avec des acteurs chinois. La réalisation de Yang Qing est typique du genre comme la narration l’est tout autant. Rien de nouveau donc. On pense notamment à Attack The Gas Station ! (1999) pour le côté : on veut l’argent, il n’y a rien dans la caisse alors on va jouer à faire les employés pour encaisser l’argent des clients… la liste des films que nous rappelle cette comédie pourrait être longue. Mais tout est là.
Une durée : la nuit.
Une lieu, ici unique : la supérette (parce qu’un supermarché de cette taille là, je n’y crois pas ou alors les normes de superficie sont différentes des nôtres).
Les personnages caricaturaux : entre ceux qui n’ont rien demandés à personne et les autres qui s’invitent. On a tous les stéréotypes connus, la jolie employée, l’employé neuneu qui l’aime secrètement, l’imbécile de service qui est gros (comme de par hasard), l’excentrique aussi sans compter la palette de client qui passe dans le coin…
One Night in Supermarket est une comédie caricaturale à souhait sans grand intérêt, force est de le constater. La réalisation impersonnelle tape sur les nerfs, une overdose sans doute de ce type de mise en scène et ces bruitages à chaque mouvement de caméra ! Arrgh, j’en peux plus. Le scénario est bateau du début à la fin, plus linéaire que ça, y a pas. Même les pistes d’atterrissage d’Orly ne le sont pas autant. Des personnages vus et revus, tout il est gentil, tout il est beau. Bref, le huit clos de cette supérette avait matière à donner mais dans les mains de personnes qui veulent refaire que de faire, nous n’avons pas à nous attendre à grand-chose. Le pire c’est que le spectacle est parfois affligeant et pas marrant. On s’ennuierait presque à la fin, oui le constat est sans appel, les chinois consomment comme nous...
Trop d'effets tue l'effet
Petit film sans aucune prétention, "One night…" ressemblerait presqu'à un film tourné un week-end entre potes, si ce n'était la présence de l'idole pop Kimi Qiao dans le rôle principal du timide Li Junwei au générique et la surmultiplication d'effets spéciaux…
C'est justement la surabondance de ces effets, qui ont fini par me lasser. "Trop d'effets tuent l'effet", comme dirait Guy Ritchie, dont le jeune réalisateur Yang Quing semble beaucoup s'inspirer depuis la panoplie de ses personnages improbables, jusqu'à ces satanés effets à tout bout de champ. Entre photomontages, cameras virevoltante et effectuant d'incessants 360° dès qu'un personnage sort un flingue, pointe un autre du doigt ou se retourne, étonné, l'histoire – finalement classique – en pâtit grandement.
Une histoire, qui s'inspire donc des premiers films de Ritchie, des "crazy capers" chinois à abonder depuis le succès de "Crazy Stone" et surtout et avant tout du coréen "Attack the gas station !" avec ce re-pompage éhonté des losers décidant (plus ou moins) de braquer un supermarché et finissent par jouer les vendeurs pour se faire un peu d'argent.
Alors, OUI, c'est frais, c'est enlevé, le film fourmille d'idées et de bonnes intentions, surtout en vue du budget rikiki (l'acteur Xu Zheng s'est improvisé responsable costumes et chorégraphe des scènes d'action); mais comme la plupart des autres "caper movies", le rythme effréné finit éventuellement par lasser, les effets à agacer et la bande-son tonitruante à donner un sérieux mal de crâne. Néanmoins un jeune réalisateur sympathique à suivre.
un premier film prometteur
Cette petite comédie chinoise fait plaisir à voir: c'est le genre de film qui me fait continuer à défricher les films hors des grosses productions.
Le film est modeste de par ses moyens et son propos mais réussit son pari, à savoir divertir le spectateur et le faire rire.
YANG Qing, 28 ans, dont c'est le premier film en tant que réalisateur (et qui interprète aussi le rôle d'acteur raté hilarant si je ne me trompe pas), signe une comédie fraîche et enlevée, manquant d'originalité au niveau du scénario mais qui fonctionne très bien grâce notamment à 3 personnages, les deux braqueurs et l'acteur raté.
Il faut souligner que c'est un huit clos, avantage quand on a un budget faible (25 millions de yuans, même pas 2,5 millions d'euros), mais qui peut vite se transformer en inconvénient si on a pas le talent pour exploiter ce postulat. La toute fin n'est peut être pas tout à fait à la hauteur du reste du film mais il serait dommage de passer à côté de ce plaisir sans prétention.
YANG Qing emprunte quelques éléments à droite à gauche sans plagier non plus, et à l'instar d'un CRAZY STONE inattendu, on espère bien que sa carrière se poursuivra très prochainement.
Un petit vent d'air frais que je n'avais pas senti depuis un bon moment.
ps: à noter une jeune actrice très mignonne qui ressemble à s'y méprendre à ZHOU Xun, LI xiaolu, qui avait débuté sa carrière dans Xiu xiu, et qu'on a aperçu dans BLOOD BROTHERS et ABOUT LOVE.