Un troisième volet qui sent le faisandé
Godfrey Ho, qui avait livré une mouture assez plaisante et efficace du premier
Men Behind the Sun, rempile ici pour une suite au rabais dont le script tenant sur un ticket de métro s'avère surtout prétexte à réutiliser des séquences entières du précédent opus. Procédé typique du cinéma d'exploitation bas de gamme qui renvoie directement à la notion de « stock shot », en l'occurrence sous sa forme la plus malhonnête – d'un autre côté, Ho ne fait que placarder des images d'une de ses propres réalisations sur une autre de ses soins, c'est pourquoi il y a eu bien moins scrupuleux encore dans le genre (Çetin Inanç et son
Turkish Star Wars ou encore Bruno Mattei et son
Virus Cannibale, à titre d'exemple), mais bon, tout cela n'excuse pas grand chose. On assiste donc au traumatisme de ces « pauvres » membres de la troupe 731 durant leur retour au Japon via le train, l'un d'entre eux allant notamment jusqu'à voir dans de la bouffe en boîte le cœur d'un des nombreux cobayes humains qu'ils ont disséqués pour leur triste science (c'est là que notre brave Mister Ninja Fury fait sa popote en appliquant les scènes-chocs du second volet comme flash-back). Mouais, bof, comme dirait l'autre. Avec aux manettes un cinéaste qui parviendrait un tant soit peu à tirer quelque chose d'accrocheur d'un tel scénario, de même que des acteurs plus convaincants et motivés derrière la caméra, l'ensemble aurait eu des chances de tenir la route, mais là, en dehors d'une reconstitution plus ou moins crédible, d'une mise en scène passable et d'une musique soignée (des thèmes sombres et discrets, très réussis), point de salut, ce
Narrow Escape échoue douloureusement dans les abîmes de la série Z hongkongaise. Mal écrit, mal joué, flemmard et par-dessus tout ennuyeux à mourir, le produit fait réellement pâle figure à l'aune du
Camp 731 de Tun Fei Mou qui retenait l'intérêt dans son approche suffisamment consciencieuse du thème en question. Certainement pas indispensable.