Fablin | 3.75 | La beauté de l'imperfection des relations |
Comme ça fait du bien de se payer enfin une comédie légère sans thématique grave au milieu d'une sélection de festival qui nous donne bien trop souvent l'occasion de déprimer. J'ai bien écrit comédie seulement, et non pas comédie romantique, car il s'agit d'un violent uppercut contre le romantisme. Mon amour, mon mariage est présenté comme un film à sketchs reprenant les différentes phases d'une vie de couple, de la demande en mariage à l'installation de l'habitude et de l'ennui. Lee Myeong-se avait pour ambition de montrer une vision désabusée du mariage en réalisant une histoire d'amour qui met de côté l'emphase merveilleuse à laquelle on est habitué, dans le but de prévenir les futurs époux du danger qu'ils courent. Tentative complètement ratée, car malgré cette suite de désagréments, d'ennuis, et d'engueulades, on en ressort avec une folle envie de (re)trouver son conjoint.
Les plus belles preuves d'amour interviennent alors dans ces petits moments d'intimité sincère, entre catastrophes et crises de nerfs. Heureusement, la bonne humeur reste de mise, surtout grâce à cette connivence qui s'installe avec le public. L'homme s'adresse directement au début et à la fin du long-métrage, et on se reconnait forcément dans l'une ou l'autre de ces situations, bien plus proches de la réalité que ce que veulent bien nous faire croire les dramas. Cela vient aussi du fait que les deux personnages sont les archétypes des époux qui se lancent dans le mariage sans trop savoir à quoi s'attendre.
On se marre donc beaucoup avec ce film, et encore plus quand il s'amuse avec des sujets plus tabous comme le sexe ou la tentation de l'infidélité, ou encore quand de mini-intrigues essaient de rentre le tout plus dramatique. C'est aussi très réussi lors de passages plus mélancoliques, comme cette évasion de la femme dans un petit village de campagne, après s'être habillée pour sortir, que j'ai trouvée particulièrement touchante, sincère et très bien rendue. A l'image du film dans son ensemble, en fait.