Quand on évoque un peu le genre, on pense immédiatement à Encounters of the spooky kind de Sammo Hung, pionnier du genre et petite référence à elle seule dans le genre Ghost kung-fu comedy, genre à succès à l'époque et qui dynamitera le box-office chinois quatre ans plus tard avec ce tout premier opus de la saga Mr Vampire, dans laquelle on retrouve Sammo Hung cette fois-ci en tant que producteur. Mais qu'en est-il réellement de ce premier épisode? Un esprit enlevé et délibérément comique, des séquences d'action réussies à défaut d'être aussi spectaculaires que celles de Encounters of the spooky kind dont il partage plusieurs éléments, un rythme soutenu malgré une intrigue faiblarde et une galerie de personnages pas très sobres allant d'un Lam Ching-Ying illuminé dans la peau d'un moine taoïste à un Ricky Hui poisseux malgré lui. On retrouve ce qui faisait le succès du pionnier, à savoir ces fantômes sauteurs (virtuellement, les pieds liés), ce goût prononcé pour le mélange comédie populaire -donc parfois grasse- et le mélodrame vaporeux (quoique plus exacerbé encore dans l'excellent Close Encounters of the Spooky Kind 2) avec ce fantôme féminin mystérieux particulièrement gracieux, les quiproquos amusants qui dynamisent l'action et les fameux combats contre les vampires, que l'on supprime avec le feux et d'autres objets religieux. La contamination donne lieu à des séquences burlesques classiques de la comédie cantonaise, comme lorsque Ricky Hui se voit obligé de bouger les pieds et les mains au contact du riz gluant afin d'éliminer le poison. Pour apprécier cette comédie enlevée, il faut avant tout aimer le genre sous peine de trouver cet ensemble très souvent exécrable, surjoué et se moquant des codes du cinéma classique. Mr Vampire pourrait même s'apparenter à un jeu, une parodie des séries B d'épouvantes américaines (la séquence où les héros se cachent dans une armoire en attendant que le fantôme sauteur s'en aille fait tout droit penser aux clichés des slashers des années 80) dans laquelle tout serait permis, y compris les excès et les fantaisies. En revanche, la mise en scène de Ricky Lau n'est pas particulièrement travaillée, offrant un spectacle certes honorable mais loin d'être emballant. Tout est une affaire de goût.
Avec l'Exorciste Chinois et La Fureur du Revenant, Samo Hung inventait la ghost kung fu comedy, plongeant ses personnages en plein fantastique et les confrontant à diverses créatures contre lesquelles rituels magiques et autres incantations n'étaient pas de trop pour en venir à bout.
Mr Vampire est une synthèse de tout cela puisqu'il va emprunter divers éléments à ces deux films tout en établissant de nouvelles règles, devenant ainsi la référence ultime de la ghost kung fu comedy.
C'est aussi avec ce film que Lam Ching-Ying crée de façon définitive son personnage de fat si, rôle qu'il avait déjà esquissé dans la Fureur du Revenant, et qui fera par la suite sa renommée. Expert en Kung Fu, il connaît tout les rituels magiques qui lui permettent de lutter contre les vampires et autres spectres.
Et ces derniers ne manquent pas dans Mr Vampire. Le film étant bien ancré dans l'horreur, on à droit à toute une panoplie de monstres spectaculaires et très crédibles, du célèbre gyonshi sauteur au zombie, sans oublier une femme fantôme (interprété par la jolie Pauline Wong).
Bref, il y a du boulot, et c'est Lam Ching Ying qui s'y colle en les combattant efficacement à coups de sabres en bois et autres talismans (les indispensables papiers jaunes couverts de formules rituelles), tout cela avec le plus grand sérieux du monde.
Les autres personnages sont justement là pour atténuer ce côté sérieux du rôle de Lam Ching Ying et ainsi tirer le film vers la comédie. Le prêtre taoïste est flanqué de deux assistants (joués par le comique Ricky Hui et par Ching Siu Ho) qui enchaînent gaffe sur gaffe, et comme si cela ne suffisait pas on a aussi droit à un policier complètement débile, le mélange de ces trois là donnant quelques passages comiques très réussis (comme par exemple la scène du strip-tease face à Moon Lee ou encore lorsque Ricky Hui se maquille afin que personne ne se rende compte qu'il devient peu à peu un vampire). Mais là où Mr Vampire se surpasse, c'est lors des combats qui sont très inventifs et qui offrent un parfait équilibre entre l'horreur (gyonshi invincible et autres fantômes défigurés), le burlesque (avec Ricky hui en tête) et le kung fu (ce qui nous permet d'admirer les talents de combattant de Lam Ching Ying, mais aussi de Chin Siu Ho). Ainsi la scène se déroulant dans la prison, ou encore le combat de Lam Ching Ying contre la femme fantôme et son assistant envoûté par celle ci en sont de parfaites et brillantes illustrations.
Bien sûr la première fois qu’un Européen moyen voit des vampires avancer par une succession de sautillements à pieds-joints il a tendance à se poser des questions sur le dernier film qu'il vient d'importer de HK… Pourtant Mr Vampire est un film à découvrir à plus d’un titre…
Pourquoi ? Tout d’abord parce que celui-ci est une succession de gags délirants et de scènes réellement cultes (le disciple qui prend le contrôle du corps d’un rival pour le faire se déshabiller devant la jeune fille convoitée vaut le déplacement, tout comme le combat entre le disciple en pleine "mutation" et son acolyte… J’en passe, et des meilleurs !). Ce film est également porté par Lam Ching-Ying qui reste sérieux et flegmatique au milieu de ce délire (ce qui donne un côté tout à fait irrésistible à sa prestation) et par Ricky Hui en disciple clownesque inénarrable.
A ce côté humour viennent s’ajouter de nombreux combats qui, sans être les plus impressionnants de l’histoire du cinéma de HK, sont déjà de très bonne facture (en tous les cas rien de comparable avec les pauvres scènes d’action que nous servent les films Européens ou US, on est loin d’un empilement d’effets spéciaux coûteux…).
Certes, on ne nous sert ni de l’humour très fin, ni un scénario très compliqué (on pourrait aussi dire que l’histoire part parfois un peu dans tous les sens…). Mais Mr Vampire est un film très dynamique et incroyablement drôle. Il permet qui plus est de découvrir, si besoin en était, une partie de la culture chinoise (entre rites mortuaires, sortilèges et légendes à faire peur…). Au final un film à découvrir…
Mr Vampire est un film typiquement hong-kongais qui mélange comme souvent plusieurs genres : le kung-fu avec les combats, l'horreur avec les fantômes et les vampires, et la comédie avec des scènes de franche rigolade.
Bien que les fantômes soient relativement proches de la conception européenne, les vampires orientaux différent largement de la vision classique, introduite par Brian Stocker et perpétué par Anne Rice. Avec leurs mouvements par petits bonds et leurs pouvoirs, ils entretiennent une atmosphère particulière : horrible par leur apparence mais comique par leurs comportements. Il apporte la première touche comique. La seconde est due aux deux disciples du prètre taoïste, qui sont la cause de tous les gags, notamment lorsque le premier se fait envoûter et le second se transforme en vampire. Cela nous procure quelques scènes cocasses à souhait en montrant les différences entre le sérieux du maître et le comique des disciples
Bien que très comique, ce film reste avant tout un film de kung-fu. En effet, la lutte contre les vampires n'est pas de tout repos. Pour les contrer et les stopper, il faut leur apposer un sort, ce qui est la cause de nombreux combats, interprétés de mains de maître par Lam Ching-Ying, montrant alors ces qualités martiales.
En combinant ces genres, le film est une pleine réussite à tous les niveaux.
Voici le premier film d'une série relativement connue. Le moins que l'on puisse dire est que le film ne se perd pas en blabla inutile: tout va à toute vitesse, on ne présente pas les personnages, on mixe les genres (comédie, fantastique, kung-fu, fantôme, vampires...) dans tous les sens, le scénario lance des idées et les abandonne trois minutes après, c'est un joyeux capharnaum....
Cependant, on n'y perd pas trop, l'ensemble est relativement drôle, avec quelques grands moments. Les gags défilent rapidement, tout comme les scènes. Le scénario n'a bien sûr rien de bien original, puisque Lam Ching-Ying affronte un "stiff corpse", un vampire made in China, avec l'aide de ses traditionnels élèves.
Le film est bien servi par une interprétation de bon niveau, avec en tête l'immense Lam Ching-Ying dans son rôle, Sifu, le maître, qu'il interprète avec son sérieux habituel. Le film est complètement loufoque parfois, mais lui ne bouge pas un sourcil. Une seule chose à dire: c'est très grand. C'est même encore plus grand quand on se rend compte qu'en fait son personnage est un beau salaud: il accepte la requête de son disciple pour ne pas aller au thé anglais, mais le rappelle en se rendant compte que celui-ci fera les gaffes en premier... Ensuite, lors d'une scène mémorable en apnée, il pince le policier lorsqu'il se rend compte qu'il ne pourra pas tenir. Donc c'est définitivement un très grand rôle :-) Voir aussi lors de la scène de l'exumation du corps, la petite poussette sur notre ami le policier pour prendre place à côté de son client. Les petits détails qui tuent.
Les è de préparation de potion et autre sortilèges sont assez fabuleuses (attention tout de même, c'est 4 secondes chrono en main), ce que vous pouvez voir très prochainement dans la page cuisine avec Lam Ching-Ying en grand chef. Les combats sont quant à eux assez inventifs, avec Ching-Ying et son disciple en duo, c'est quelque chose... Le couple de disciples sert de contre poids comique, avec le jeune athlétique et le gentil neuneu, à qui on lime les dents quand il se transforme en vampire... C'est pas de l'humour super fin, mais il est difficile de ne pas se laisser aller à des crises de rire sans fin au fur et à mesure que le film avance...
On trouve également d'autres personnages à effets comiques, comme le policier complètement idiot, victime d'un gag assez hilarant de la part des deux disciples, mais qui dure comme d'habitude quinze secondes... Ensuite, certains personnages sont là on se demande pourquoi, comme la jolie fille, auquel on prédit des histoires avec les disciples, mais finalement pas tant que ça. On trouve également la jolie fantomette, qui apporte une touche plus sérieuse et romantique au film, ce qui surprend un peu la première fois.
Bien sûr, les effets spéciaux sont assez ringards, mais comme le film ne se prend jamais au sérieux, cela ajoute à l'hilarité générale. Pour ceux qui ne connaissent pas les vampires à la chinoise (voir très prochainement aussi article dans la section découverte), vous risquez d'être un peu surpris : ) Terminé la chauve-souris et autres comtes des carpates, découvrez le vampire sauteur, avec sa robe et ses sorties en groupe :-[
Enfin, à noter le changement de format de l'image sur le VCD, passant d'une image rectangulaire à une image carré plus grande de temps en temps... Effet de surprise garanti.
Donc au final c'est indispensable à ceux qui aime le fantastique et le kung-fu, c'est un mélange des genres qui va à toute vitesse et vous amusera autant qu'il vous étonnera. C'est du cinéma fantastique à la hong-kongaise, complètement fou et inventif.