Po(b)ssession
Son précédent "Sky of Love" (remake chinois du coréen "Ditto") en avait déjà laissé transparaître toutes les signes, "The MAtrimony" le confirme: son réalsiateur Teng Huatao cherche avant tout à mettre en scène du commercial. "The Matrimony" ne restera sans doute pas moins dans les annales du Cinéma Chinois comme étant le premier "film fantastique à fantôme" depuis l'interdiction du genre dans les années 1920. D'autres films avaient déjà osé briser le tabou de façon directe ou non (les récents "Curse of Lola" et "Home sweet home"), mais "The Matrimony" peut se targuer d'être la première superproduction officielle (des omniprésents studios Huayi Brothers) à avoir officiellement reçu l'approbation du Comité de Censure.
Bien évidemment ceci ne va pas sans quelques légers sacrifices, dont la mise en place de l'histoire dans le Shanghai des années 1930 ET un twist final téléphoné.
Le buzz international entourant le film est-il à la hauteur des espérances? Les vingt brillantes premières minutes laissent effectivement espérer l'avènement d'une vague de C-Horror prometteuse. Mis à part un effet spécial de toute laideur (un personnage, renversé par des voitures, rebondit telle une bille de flipper dans les airs), le film réussit à rapidement mettre en place l'historie pour développer une unique atmosphère fantasque dans une grosse demeure isolée du reste du monde. Quelques envahissants effets sonores gâchent un peu le plaisir du rythme languissant et la beauté des compositions des cadres; mais fascinent par un style assez original. Puis entrent en jeu une foultitude d'effets spéciaux plus ou moins réussis, des cadres directement repompés de quelques "classiques" du récent film d'horreur, avant que l'histoire ne s'englue dans une trame conventionnelle. Honnête divertissement, le film ne renouvelle malheureusement aucunement le genre et ne peut prétendre aux magiques affaires d'amour hongkongaises, auxquelles le film fait ouvertement référence. N'est pas Joey Wang qui veut.
Bref, un ballon de baudruche, qui se dégonfle rapidement devant la banalité de son exécution.
La meilleure preuve, que Teng Huatao n'est qu'un honnête artisan avant d'être un vrai cinéaste…
