L’année 2007 a clairement été un bon cru pour le Japon dans la compétition à « quel sera le film le plus triste de l’année ». On pensait voir Isaka Satoshi remporter la médaille avec son beau mais désespérant Walking my Life avec un Yakusho Koji en phase terminale d’un cancer, désireux de dire au-revoir à ceux qui ont compté pour lui depuis sa plus tendre enfance, mais c’était sans compter sur Little DJ du jeune cinéaste Kotoe Nagata, sorte de drama TV étiré sur deux heures qui réussit là où d’autres se sont méchamment vautrés. Attention, si on le prend tel quel, le film en irritera plus d’un par son avalanche de ficelles scénaristiques et de séquences tire-larmes forcées pour faire pleurer les midinettes et les plus sensibles d’entre nous. Le film n’hésite d’ailleurs pas à plusieurs moments à jouer dans la cour des drames poignants qui s’appuient beaucoup trop sur leurs acquis pour faire passer des messages un peu n’importe comment. Comme ici, le fait que la radio soit la passion du petit Taro, l’ensemble des personnages semblent hypnotisés par les émissions et autres jingles improvisés par ce dernier alors qu’ils n’ont rien d’exceptionnel. Ah si, paraît-il que la passion de chacun (la musique ou encore ici la radio) peut faire office de traitement contre les maladies quasi incurables, en l’occurrence la leucémie. Taro est un gamin tout ce qu’il y a de plus normal mais qui souffre de faiblesses physiques étrangement récurrentes depuis un petit moment. Après des examens sanguins, il s’avère que le petit est atteint d’une leucémie. Effrayés mais conscients de la gravité, ses parents ainsi que son jeune médecin vont cacher la nouvelle et insisteront sur le fait que Taro doit rester à l’hôpital pour subir d’autres examens. Malheureusement, Taro va l’apprendre par hasard mais ne dira mot, ce qui l’intéresse, avant tout, c’est la pièce du médecin chef, garnie de 45 tours des stars de l’époque (nous sommes à la fin des années 70) et d’un enregistreur lui permettant de s’exercer à sa passion, le DJ. Les résidents de l’hôpital en profitent d’ailleurs autant que lui, tous se donnant rendez-vous à l’heure du déjeuner pour écouter le freestyle du gamin, tout comme la petite Tamaki d’un an son aîné dont il est amoureux, mais trop timide, il ne peut lui dire ce qu’il ressent malgré les conseils avisés de ses voisins de chambre : un père en phase terminale qui s’en veut de n’avoir jamais réellement su ce qu’aimait son fils et un type renfrogné qui n’a jamais été capable d’avouer son amour pour son amie décédée trop tôt.
Toutes ces personnes vont être d’une grande aide pour le gamin dans sa démarche d’exercer au mieux sa passion. Le gamin ne rêve que d’une chose, que quelqu’un lui fasse une demande d’un titre en particulier : le père souffrant sera le premier, mais malheureusement il ne sera plus là au moment où Taro aura pris sa demande en compte. Se dire les choses en face, rapidement, est une des thématiques du film. Taro est amoureux de Tamaki (Fukuda Mayuko ou la quintessence de la kawaï attitude), mais sa timidité l’empêche de lui dire les quatre vérités. Le jeune homme arrive à être lui-même que lorsqu’il est derrière son micro, lorsqu’il tente d’imiter celui qu’il affectionne particulièrement, le DJ de Music Express, émission phare de l’époque. Malheureusement la maladie fait que son destin est quoi qu’il arrive scellé, il ne lui reste effectivement que peu de temps pour avouer ses sentiments. Un compte à rebours commence alors. Comme dit plus haut, les mélodrames et autres pures films dramatiques ne manquent pas au catalogue nippon, déjà bien fourni dans le domaine. Little DJ n’échappe pas à la catégorie hélas ultra balisée des mélos adolescents où la faille est irréparable : ce n’est un secret pour personne, peu de gens guérissent d’une leucémie et Taro n’y échappera malheureusement pas. Au spectateur alors de trouver la démarche du cinéaste intéressante ou non, celle de dire les vérités avant qu’il ne soit trop tard, celle de montrer qu’une passion peut effacer la morosité de tous les jours en particulier lorsque l’on passe plus de 8 mois dans un hôpital, et le film arrive à être très attachant en particulier grâce aux personnages : ce père souffrant, le renfrogné très attachant car à la fois drôle par son renfermement obstiné et son humanisme, les parents de Taro dont un père qui ne connait que peu de choses de son fils (absence de communication, regards indiscrets dans les affaires personnelles de ce dernier…), une Tamaki pleine de fraîcheur et au sourire gros comme ça (heureusement d’ailleurs que Fukuda Mayuko ait réussi sa carrière au cinéma sinon quoi le Hello Project! lui aurait fait les yeux doux) qui arrive à être kawaï et à nous faire regretter nos premiers plans drague. Le corps médical n’est pas en reste même si la bonne humeur de l’ensemble paraît clairement fausse au vu de la réalité. Mais qu’importe, Little DJ c’est du drama pur et dur, pas d’un grand intérêt cinématographique mais qui suscite l’intérêt là où d’autres filment des larmes et rien que des larmes.
S’il n’est pas exempt d’incohérences, de facilités et de séquences lacrymales appuyées plus qu’il ne faut (la parade mortuaire sous fond de « Somebody to Love » de Queen, en japonais "Ai no subete wo", ça c'est fait), Little DJ laisse échapper de ses élans émouvants un doux parfum de joie et bonheur que l’on qualifierait simplement de kawaï : Taro et Tamaki sous un ciel étoilé ou sous une pluie battante, les deux tourteraux quittant l’hopital en douce pour aller mater The Last Concert de Luigi Cozzi (!) au cinéma ou encore les classiques « fais un vœu » redondants du cinéma dramatique codifié depuis des lustres. Cependant Little DJ aurait pu éviter le tourbillon d’émotions pas très digeste et le misérabilisme des premières séquences se déroulant à l’hôpital (comme ce gamin malade qui sourit bêtement), quand bien même elle est mignonne comme tout, Fukuda montre ses belles dents beaucoup trop pour être complètement naturelle. Mais ne boudons pas notre plaisir, Little DJ arrive à être drôle et parfois inspiré dans sa narration (sans toutefois être du niveau d’un récit de gamins à la Stephen King), rythmé comme il se doit pour faire passer ces quelques 2H10 comme une lettre à la poste malgré une mise en scène qui ne se détache pas du drama télé de base (photographie terne, lumière baveuse, pas de sens du cadre). Malgré le sujet, il est optimiste et porte un regard suffisamment intéressant sur l’univers de la radio (tout en questionnant l’avenir du format) pour convaincre un public qui attend autre chose que ces sempiternelles histoires d’amour entre adolescents. Bonne surprise pas gaie, mais surprise quand même.
L'histoire n'est pas très crédible et les acteurs ne sont pas top, le garçon est trop fade et la fille ne fait que montrer ses belles dents blanches à longueur de journée.
Tous les clichés du romance adolescente y passe et les moments d'émotion sont trop téléphonés et manque d'intérêt pour convaincre (à part la scène de deuil avec la music de Queen qui fait son petit effet).
Se laisse regarder...