Manque de goût certain
Ce film est assez curieux, aucun doute qu'il entre dans la catégorie des films manqués. Non pas manqué faute d'idées ou de moyens, mais manqué quant à la définition même de sa cible. Trop influencé par ses précédents tournages, Danny Pang se serait-il laissé emporter dans son élan au point de ne pas voir ce que ce film pouvait présenter comme spécificités? Car le sujet par lui-même pouvait nous valoir de bons moments. Cet échange entre deux frères jumeaux interprétés par Ekin Cheng, l'un ayant comme petite amie Charlene Choi et l'autre étant gay, orientait nettement le film vers la comédie, qui plus est avec cette distribution. D'ailleurs les meilleurs moments du film se situent dans cette perspective: la relation entre Ekin et le père de Charlene, celle entre le petit ami policier et le frère. L'histoire aurait pu se situer sur ce plan, clôturant avec la scène de réconciliation a distance par frères jumeaux interposés. Mais non, car Danny Pang a voulu greffer la-dessus et le plus sérieusement du monde, une histoire avec les triades thaïlandaises qui plombe littéralement le film. Pris au second degré cet aspect du scénario aurait pu constituer un agrément et ajouter à l'aspect comédie, un peu à la façon de Francis Ng dans Fantasia. Mais Danny Pang nous livre ça de la même façon qu'il traiterait un the Eye 3, aussi bien sur le plan de la photographie, particulièrement détestable dans ce contexte, que de la musique ou d'une pseudo-construction haletante qui n'a pas sa place ici. Les plans de fusillades sont d'un ridicule rarement atteint, alors qu'un peu d'humour et de second degré aurait permis au film de garder une unité de ton qui lui fait cruellement défaut. Au moins ce film confirme une chose: parmi les frères Pang, il y a un bon réalisateur et ce n'est pas Danny. C'est d'autant plus dommage que coté acteurs, Ekin et Charlene s'en sortaient plutôt bien.
08 février 2005
par
jeffy
Laissez moi dormir!
Une comédie d'action sans rythme, c'est un peu comme une tarte aux fraises sans fraises, on sent bien qu'il manque quelque chose. C'est hélas ce qui arrive à ce Leave Me Alone, une comédie d'action intéressante sur le papier, mais sur le papier seulement. Il faut dire que faire jouer deux rôles à Ekin Cheng, il fallait soit avoir de sacrés baloches, soit avoir derrière soi la pression d'un studio désireux de promouvoir une de ses vedettes. Mais après tout, pourquoi pas, Ekin s'en tire bien mieux depuis quelques années, et un acteur ne fait pas un film à lui seul. Reste alors le gros potentiel à quiproquos (les deux frères s'échangent leur rôle, l'un est gay, l'autre hétéro, l'un habite à Hong Kong, l'autre en Thailande), qui n'est hélas que très peu exploité. On ajoute à ça des scènes d'action correctes mais peu nombreuses et parfois un peu trop "poseuses", des longueurs dans les scènes de transitions, une musique curieusement absente, et surtout une volonté d'être un minimum sérieux dans son propos sur les relations amoureuses, hétéro ou homo. Et c'est bien là que le film devient lourd avec son discours simplistes et démago.
Que reste-t-il alors? La technique tout de même bien maîtrisée de Danny Pang, des acteurs finalement décents dans leur rôle (Ekin Cheng n'est ni déplaisant ni génial, Charlene Choi ne fait pas du Charlene Choi, Dayo Wong et Kenny Bee sont bons), quelques scènes sympathiques (les valdingues sur l'autoroute). Mais cela reste léger, les fondations du film étant fragiles. Les changements de style sont également un problème, passer de la comédie à des scènes d'action "à la John Woo", (un beretta dans chaque main, ralentis à gogo) conduit à l'effet inverse: on rigole lors des scènes d'action en se demandant si c'est une parodie. Autant les frères Pang s'en tirent bien sur des films à ambiance unique comme The Eye ou Abnormal Beauty, autant Danny Pang se montre peu à l'aise dans un style assez nouveau pour lui. On peut également souligner les carences des deux frères en matière de scénario. Tous leurs derniers scénarios tiennent debout une heure environ, mais doivent ensuite combler pour attendre la longueur minimum. Donc Pang Brothers, bons techniciens, oui, bons scénaristes, sûrement pas encore. Abnormal Beauty du frère Oxyde se montre convaincant une heure, puis se banalise ensuite, tandis que ce Leave Me Alone ne trouve jamais vraiment son rythme et son style. Deux films qui se croisent le temps d'un plan commun, et qui échouent tous les deux à convaincre. Tel frère, tel frère.
Honnete: tel est l'adjectif que j'emploierai pour qualifier le nouveau film de Danny Pang. A l'instar du dernier film de son frangin, Abnormal Beauty, avec lequel Leave me Alone partage une scène cross over, ce dernier est brillant techniquement (quoi que moins que d'habitude...) et pauvre scénaristiquement. Le film se suit sans déplaisir mais sans grande passion non plus. Le casting est sympathique, les quelques scènes d'action bien torchées et Charlene Choi n'est pas trop irritante. Point sympathique, un hommage à la série 24.
Comme il y a une scène cross over entre les 2 films, je vais faire un cross over avec ma critique de Abnormal Beauty en disant que "on est donc encore dans le cadre d'un film sans génie mais correctement emballé par des auteurs qui connaissent bien les ficelles du genre. Intéressant mais sans génie aucun."
d'une part le film est agréable à suivre, malgré mon appréhension du tandem Ekin CHENG - charlene CHOI, d'autre part il ne réussit pas vraiment le mélange de genres, et le film dure un peu trop longtemps, ce qui m'a valu de m'ennuyer gentiment à plusieurs passages. sinon Ekin joue donc deux freres jumeaux et l'interprétation est à la hauteur, je dirais même que les rôles principaux (2 pour ekin et 1 pour charlene) fonctionnent très bien, c'est ce genre de film qu'ils sont capables de faire.malheureusement c'est un peu fade malgré quelques bons moments, ç manque singulièrement de piquant, trop lisse quoi. la tentative de faire du cinéma grand public n'est pas à blâmer mais LEAVE ME ALONE s'avère limité indéniablement. dommage, reste que sa vision n'est pas désagréable.
Stand Alone Complex
Voici Danny revenir à la comédie, genre préféré à ses débuts. Et de prouver– le projet de son frère jumeau "Ab-Normal Beauty" mené en parallèle, qu'il n'est définitivement pas le "plasticien" des deux: la photo est limite exécrable et les effets de style réduits au minimum. En revanche, c'est à lui que l'on doit les flash-back en noir et blanc parsemant toutes les œuvres des frères, ainsi que le montage très honnête.
Tant à ne pouvoir se raccrocher à des jolies images, voyons donc côté histoire: et voilà que le coquin s'inspire des screwballs comedies typiquement hongkongaises et les transplantent dans des décor thaïlandais. L'historie est donc totalement tirée par les cheveux, ni Ekin Cheng, ni Charlene Choi crédibles à aucun moment et les homos s'en prennent plein la gueule (bien que j'ai été beaucoup plus "dérangé" par l'humour lourdaud dans "Enter the phoenix"). En même temps, le scénario est tellement imprévisible, que l'ennui ne fait son apparition qu'en raison réduit des gags…Car faut les chercher ceux-là: le postulat étirée au maximum, les aventures rocambolesques s'enchaînent sans vraiment tenir en haleine. Restent deux ou trois moments franchement cocasses (dont la scène dans le SPA), qui relancent l'intérêt à chaque "creux" de l'histoire.
Et au moins les frères Pang ont tous deux le mérite de proposer des rôles à parfait contre-emploi à des acteurs, que l'on n'attendait pas forcément dans ces genres – bien que Charlene trouvera meilleure chaussure à son pied dans le futur "Diary" (en revanche, pantacourt et jupe courte avec chaussures à talons aiguilles ne lui vont franchement pas).