Fille de joie en pleurs
Après un premier "Pesantren" intéressant, quoique bancal et inégal, Nurman Hakim revient avec un autre film dit "religieux", où il interroge le port du voile intégral. Comme dans son précédent, il ne juge rien, mais expose – au contraire – avec beaucoup d'intelligence. Le port du niqab n'est pas imposé à la jeune femme, qui le choisit par son propre chef; en revanche, sa décision est motivée par tout un tas de fausses croyances et superstitions. Curieusement, le regard de ces concitoyens change, dans un pays pourtant foncièrement musulman.
Franchement, questions et interrogations sont superbes; en revanche, c'est l'histoire et la mise en scène, qui ne suivent pas du tout. Hakim hésite entre un style documentaire et une vraie mise en scène soignée et manque le coche sur les deux plans.
Reste une approche extrêmement intelligente – plébiscité par le public local. Sans avoir été un gros succès publique, "Khalifah" a quand même pris la tête des entrées et surtout face à un autre film religieux à très gros budget, qui "prônait" la soumission de la femme à son homme dans la joie et la bonne humeur…Le succès de cette petite production indépendante – et surtout le rejet du matraquage propagandiste extrémiste rassure donc encore quant à l'intelligence du public et d'une population extrêmement ouverte et avenante par ailleurs.
