Tellement inégal, mais si attendrissant...
Difficile de dire vraiment ce que l'on ressent après la projection de A Chinese tall story. On ressort un peu éreinté par cette avalanche d'effets visuels proche du néant absolu tant ils ne riment à rien, et l'on ressort en même temps galvanisé par cette merveille histoire d'amour possible/impossible entre un moine et une demoiselle habitée par la laideur. A vrai dire, Jeff Lau revisite à sa manière une légende Chinoise très connue en y apportant tout son savoir-faire acquis notamment avec le déjanté Le Roi Singe très proche au niveau de la mise en scène, particulièrement nerveuse.
A Chinese tall story est donc un métrage léger et amusant, où l'on se surprend à rire des gags bien trouvés et du comique de situation, dont les interprètes prennent visiblement plaisir à incarner ces personnages pittoresques tout droit sortis d'une bande dessinée. Nicolas Tse excelle dans la peau du moine Tripitaka, bien motivé par la pétillante Charlene Choi tout aussi remarquable de naïveté et de fraîcheur. Avec tous ces éléments, l'oeuvre de Lau ne parvient néanmoins pas à impressionner plus que ça. Si le récit fait preuve d'une belle fluidité, on ne peut pas en dire autant de l'aspect visuel relativement lourd. Malgré des décors magnifiques tantôt naturels tantôt parfaitement abstraits, les effets spéciaux s'avèrent particulièrement ratés, à peine digne des premières cinématiques PSone. Un énorme contraste avec la plastique pleine de pureté distillant un agréable parfum de sérénité où il ferait bon d'y méditer. Mais pas de ça ici, A Chinese tall story est un film dingue, habité par une hargne et une envie de bien faire carrément louable malgré les évidentes maladresses dues à un scénario qui enchaîne un peu tout et n'importe quoi à la vitesse de la lumière sans cohérence quelconque.
Techniquement en dents de scie donc, dommage car la bande-son signée Hisaishi est une merveille tant au niveau des compositions que des mélodies. A mon humble avis, le métrage de Jeff Lau aurait pris un sacré coup dans la tronche sans cette musique si géniale, adaptée selon les situations et jouant la carte du drama plus d'une fois. Elle accompagne à merveille certaines séquences oniriques comme l'une des plus belles du film où Meiyan met à l'épreuve Tripitaka en se jetant d'une falaise. Pour finir, il est clairement difficile de classer A Chinese tall story, de le caser quelque part tant l'oeuvre ne rime pas à grand chose. D'un côté on trouve des guignols tout droits sortis d'un sentaï, de l'autre, des ambiances de conte de fées accouplées à un humour auto dérisoire qui fonctionne plutôt bien. Comme on dit, choisis ton camp camarade!
Esthétique : 3/5 - Si les SFX minables cassent l'ambiance, certains décors flattent la rétine.
Musique : 4,25/5 - On a connu plus personnel, mais certains thèmes restent poignants.
Interprétation : 3/5 - Des personnages caricaturés à l'extrême mènent la danse. On se marre comme il faut.
Scénario : 3/5 - Du délire assumé (je suppose) pour un film bon enfant. Dommage que la fin soit si longue.
A l'Ouest de nulle part
Avec A Chinese Tall Story, Jeff Lau revisite cette Pérégrination vers l'Ouest qu'il avait déjà su dynamiter avec Chow Sing-Chi à la barre. Mais en lieu et place de la réussite espérée, il offre un film témoignant de l'impossibilité de recréer telle quelle dans des conditions budgétaires confortables et avec la jeune garde actuelle des acteurs HK la magie d'un certain cinéma de Hong Kong pré-1997. La recette du film, c'était déjà celle de son Chinese Odyssey 2002. A savoir d'abord un mélange d'humour nonsensique et de romance plus sérieuse et une mise en scène de bonne facture malgré quelques affèteries (l'usage pompier du ralenti).
Avec en plus ici des effets numériques évoquant Legend of Zu malheureusement seulement en surface: pas de vision de cinéaste derrière l'utilisation d'effets spéciaux faisant parfois dans le laid, juste de l'épate. Pour le reste, l'humour nonsensique fonctionne parfois mais moins souvent que dans ses films précédents et la romance est touchante de naïveté sur le papier. Sur le papier seulement, le casting bridant le potentiel du film: si les seconds rôles sont parfois potables, les interprètes principaux sont plus proches de non-acteurs/mèches rebelles que d'interprètes vraiment à la hauteur de leur rôle. Quant au score d'Hisaishi, il sent l'usure d'inspiration du compositeur.
Le charme des films de Jeff Lau tenait à leur folie, leur côté speedé, leur sens du feu d'artifice permanent portant la marque d'une époque désormais révolue. A l'instar du cinéma de Hong Kong, il semble ici incapable de survivre à son passé plus inspiré.
Un cinéma de l'évidence
C’est une évidence, c’est irréfutable, ce film est génial. C’est irréfutable, ce film est nul. C’est irréfutable, ce film est un film d’Art. C’est irréfutable, ce film est un blockbuster. C’est irréfutable…. Quelque soit le point de vue que l’on adopte, ce film est une évidence. L’exemple même du film dont l’appréhension que le spectateur en aura ne dépend que de la position initiale du spectateur. Les effets spéciaux sont moyens et cela rend le film médiocre diront certains. C’est peut être vrai. Les effets spéciaux sont moyens et cela participe à l’humour et la poésie du film, diront d’autres. A Chinese Tall Story, de par son caractère évident, me semble être un film pour lequel aucune discussion ne peut avoir lieu entre gens d’avis différents étant donné que les différences ne viennent pas du film, mais de la position initiale du spectateur. On ne peut, même en des termes de grande éloquence et à la sophistique pointue, encourager quelqu’un à voir ce film car il semble presque certain que la démarche aboutirait à une déception pour le spectateur. De même, on ne peut pester contre le film sans risquer l’étonnement d’un spectateur que le film emplira d’enthousiasme.
Chinese Tall Story est une évidence qui s’inscrit de manière tout à fait cohérente dans le travail de Jeff Lau : une poésie pleine d’humour et de sens, une poésie dont la légèreté du discours s’allie divinement au sérieux du propos. Il ne faut pas se méprendre sur le cinéma de Lau qui ondule sur des thématiques chères au réalisateur. Sans parler de l’évidente persistance de cette odyssée du roi singe, Lau persiste dans son questionnement. Le destin, non comme idée, mais comme réalité tangible est comme toujours au cœur du déroulement ; c’est le nœud qui fait lien entre les absolus du début et de la fin. Ce destin se travaille dans un au delà d’un immédiat terrestre et se déplie via le bouddhisme et la réincarnation au delà des perceptions humaines. Il se déplie au delà du film comme l’avait déjà signifié Le Roi Singe où le destin s’étend et trouve sa cohérence dans deux films (Pandora’s Box, Cinderella) comme si c’était deux vies. Cependant, rien n’arrive ici « parce que c’est écrit », mais par la cohérence causale des actes faits, des décisions prises. Le destin chez monsieur Lau est avant tout une histoire d’humains qui tracent leur destin, leur destinée avec leurs actes.
Mais à voir la photographie, Lau a cette force, qui manque à Tripikata, de n’avoir ni regret, ni nostalgie ou fatalisme. Tout, des échecs, des fautes ou de la grandeur est ici sublimé, admiré comme accomplissement. La photographie garde en toutes circonstances cette légèreté admiratif et sans jugement : l’homme semble beau dans son accomplissement, quelque soit le chemin qu’il choisit.
L’héroïne est elle plus belle dans sa tenue d’ange que dans son rôle de serpent ? Bien sûr que non, seulement notre regard profane, comme celui du moine ou de la mère, ne voit sa beauté que dans sa seconde forme, que dans sa forme et non dans son fond. Peut être alors comprenons-nous que son fond n’a pas changé, que son honnêteté demeure et que ce qui change n’est que notre regard. La fugueuse de l’espace sait depuis toujours que ce personnage est beau et quand le film nous le révèle enfin, nous comprenons que la laideur n’existait que dans notre regard, que c’est nous qui, comme Tripikata et la mère, investissions ce personnage de laideur.
La délirante apparition d’OVNI, la guerre des démons ou le ridicule entraînement de Tripikata en tenue « de combat » ne change rien à la valeur humaine du cinéma de Lau : comme il m’est déjà arrivé de la dire de son cinéma, le ridicule ne tue pas. On se rend compte ici que non seulement le ridicule ne tue pas le discours, mais plus encore, il donne une force supplémentaire au traitement des thèmes de monsieur Lau.
Il est évident que Chinese Tall Story déplaira à beaucoup, peut être même en légion. Ce n’est pas grave, c’est juste dommage.
Un bonheur de filmer que rien ne vient entamer
Après une pause forcée pour raison de santé dans sa filmographie, voici enfin la version du Voyage vers l'Ouest de Jeff lau. Avec sa capacité de contre-pied et son goût du décalage, Jeff Lau livre un pur divertissement au sein duquel il multiplie les réferences comiques très explicites mais aussi esthétiques de manière beaucoup plus discrète mais aussi plus fondamentales en référence à son parcours cinématographique.
Le film commence à l'arrivée en Inde du moine Tripitaka accompagné de Wukong et de ses deux compagnons. Au lieu que le Roi Singe sauve une nouvelle fois le moine, cette fois le film s'interesse au parcours du moine livré à lui-même dans le monde extérieur. Avec de grands renforts d'effets numériques, la référence la plus marquante du film est sans aucun doute Legend of Zu. On ne s'etonnera donc guère de la nomination du film dans les catégories Meilleur Décor et Meilleurs Costumes pour les HK Awards. Sachant mêler librement comédie et merveilleux, les deux étant d'ailleurs chez Jeff Lau étroitement imbriqués avec cette forme d'humour sensible qui n'est pas sans rappeler l'humour de Stephen Chow en plus lumineux. Il ne faudra donc guère s'étonner de la naïveté de l'histoire. C'est à l'interieur même de cet environement que s'inscrit la touche la plus personnelle de Jeff Lau, sont travail sur l'intégration de la photographie comme élément constitutif de l'histoire. Car dans Chinese Tall Story, tout comme dans Chinese Odyssey 2002, l'environnement des personnages est pleinement contributif de l'histoire. Le décor n'est pas seulement le lieu dans lequel s'incrit l'action mais vient souvent précéder la narration, rappelant le travail de Wong Kar-Wai même si ici la contribution esthétique se disjoint de la construction intellectuelle. Le choix de la musique de HISAISHI Joe est parfaitement adaptée à l'atmosphère du film et fait d'ailleurs très bien le lien avec un film qui partage le coté merveilleux de Chinese Tall Story, à savoir Welcome to Dongmakgol.
Il n'en reste pas moins que le film reste lisible sur plusieurs niveaux, le plus immédiat étant la parodie comique, Jeff Lau faisant réference aussi aux films occidentaux, chose qui ne lui était pas habituelle jusqu'à présent, sans délaisser pour autant le cinéma local. La contribution des acteurs dans cette fable reste assez limitée, l'histoire pouvant pour ainsi dire se "passer" sinon d'eux, du moins de leur capacité de performance. Le film laisse une impression mélangée de simplicité et de profondeur qui resiste plutôt bien à l'analyse, confirmant que le cinéma de Jeff Lau se base avant tout sur une richesse et une sensiblité personnelle qui manquerait cruellement au cinéma hongkongais s'il venait à disparaître.
Le cinéma HK du futur?
Allez, amenez le moi le nouveau EMG, le Twins Effect 3 avec ses costumes minables, son budget de série Z US, ses Shine, Twins, Boyz, Girls, Animauz, ses chanteurs prépubères taillés comme des sauterelles. Jeff Lau réalise? Corey Yuen et Patrick Leung se sont bien compromis dans le dernier blockbuster daubeux de l'Empereur du divertissement Hong Kongais. Nic Tse en vedette? Charlene Choi en héroïne? Ca va remplacer avantageusement Daniel Wu, Tony Leung et Donnie Yen ça. Allez, paye ton roi singe à deux euros, j'irai pleurer sur les deux Stephen Chow pour se réconforter.
Telle était en gros mon enthousiasme devant la jaquette très "popstar" de la nouvelle superproduction Hong Kongaise. Et pour une fois cette année, hélas bien isolée, la surprise est allée dans le bon sens. Non
A Chinese Tall Story n'est pas une daube popeuse infâme mais une volte face complète du studio Hong Kongais qui nous avait habitué à des productions sans âme mal formatées pour le marché international.Ici Jeff Lau tente de marier le meilleur du cinéma des années 90 avec les nouvelles possibilités modernes. Fini les bouts de ficelles de sa précédente version de la légende du Roi Singe, le réalisateur utilise ici tous les moyens numériques pour mettre en oeuvre ses délires. On ajoute à ça le fameux mo-lei-tau qu'on dira emprunté à Stephen Chow mais que le réalisateur maîtrise depuis des années.
Le début du film est à ce titre un vrai bonheur de fan du cinéma Hk années 80-90: aucune introduction, ça part à 2000 à l'heure dans de grands délires à grand coup d'effets numériques à la Legend of Zu. La qualité n'est pas au rendez-vous? Elle ne l'était pas non plus auparavant lorsque la photo était insipide et qu'on voyait des câbles dans tous les sens. Jeff Lau continue de mettre en image ses délires, les effets numériques moyens ayant remplacé les effets mécaniques moyens du siècle dernier. Beaucoup plus osé est de ne pas avoir sacrifié les dialogues non sensiques sur le sacro-saint autel du potentiel commercial international. Ca, c'est très osé et à nouveau pour ravir les fans.
Hélas le film ne tient pas le rythme et fait comme son prédécesseur (avec Stephen Chow): une moitié de comédie, une moitié plus sérieuse. Si la première passe très bien en dépit des moyens techniques un peu limite et du casting assez moyen, la seconde ne peut pas en dire autant. Ce n'est pas vraiment désagréable, mais sûrement pas passionnant non plus. Heureusement le film revient vers des délires bien plus divertissant sur la fin. Il faut dire que Nic Tse n'est pas Stephen Chow et se montre bien fade en moine. Autant il se débrouille correctement dans des rôles tout en fraîcheur ou bien pour plier des voitures sur le périf' Hong Kongais, autant il n'a pas la finesse de jeu nécessaire pour un rôle plus intériorisé comme celui-ci. Charlene Choi s'en tire bien mieux à la limite dans un rôle de bavarde insupportable qui n'a pas du trop lui demander de travail... Le reste du casting mérite par contre le coup d'oeil pour les nombreux caméos et seconds rôles très décalés.
On remarque aussi une musique bien plus travaillée que d'habitude et qui est l'oeuvre de Joe Hisaichi, ni plus ni moins. Hélas il se paraphrase un peu trop avec un score trop similaire à ses Miyazakeries.
Au final on aurait aimé que Jeff Lau choisisse des acteurs plus capables pour assurer la seconde partie du film, mais on ne pouvait pas demander le beurre, l'argent du beurre et la crémière à EMG.
A Chinese Tall Story est un des premiers gros blockbusters Hong Kongais à garder les spécificités culturelles d'une production qui semblait les avoir complètement oubliées. Pas pleinement convainquant donc, mais assurément surprenant et un peu rassurant dans un contexte autrement plus déprimant qu'autre chose.
Si Jeff Lau distille un certain sens de la comédie, il a néanmoins fait bien mieux sur "Eagle Shooting Héros" avec notamment un casting de rêve.
Certaines actrices et acteurs s'en tirent plutôt bien avec une mention à Charlène Chin arrivant à rendre son personnage attachant.
Les séquences d'action parfois dantesque, en prenant en compte la qualité très moyenne des effets spéciaux, sont convenables.
La romance ou alors leur rencontre avec un groupe de guerriers travestis et cannibale s'étire un peu trop en longueur ainsi que la fin.
Sans oublier les références culturelles des légendes chinoises qui m'ont parfois un peu perdu.
"A Chinese Tall Story" demeure un long-métrage à voir pour ce qui me semble être une proposition de cinéma sincère et assez touchant finalement faisant "un pont" entre les années 1990 et 2000.
12 février 2020
par
A-b-a
Définition d'une daubasse...
A Chinese Tall Story essaye de se la jouer "La Légende de Zu" avec ses effets spéciaux à 2 balles, sans jamais arriver à la cheville de ce dernier, et l'humour est à la fois lourd et répétitif. Reste un divertissement qui pourrait éventuellement plaire aux plus jeunes d'entre nous, et encore ? En bref : ne perdez pas votre temps (précieux) devant ce machin, vous etes prevenus.
Les boules du dragon
Dès le générique début (assez mal foutu) on sait que le film va être lourd. Mais on est loin d'imaginer le niveau du supplice tant il est élevé.
On accepte le délire ou on le renie. Pour moi c'était mission impossible.
moyen
j'ai pas compris grand chose à ce film, il est assez spécial dans son genre.
En fait, je me demande s'il y avait quelque chose à comprendre. Pas si sûr!
D'ailleurs, il faut s'accrocher pour le regarder en entier.
Au final, il y a quelques passages assez marrants, mais pas assez pour que ce film soit vraiment bon.
Pas mal de personnes connues y font une apparition, mais sans réhausser le niveau du film.
Donc voilà, ça se laisse voir, mais pas énorme dans le fond.
Une belle bouffonnerie. Décidément plus ça va plus le cinéma HK stagne (voir s'enlise) et surtout l'humour et de plus en plus stupide. J'ai eu l'impression d'être beauf en regardent ce film qui m'a franchement ennuyer par sa niaiserie et ces effets de mauvais goût.
Sans être aussi fendard que Le roi singe (et sa légendaire scène dite de l'incendie de roust..'fin bref !), A chinese tall story est un sympathique divertissement frais, rythmé et coloré...Un joyeux délire qui mixe, avec une grande générosité, fantasy pure (visiblement influencée par le Legend of Zu de Tsui Hark) et SF à grand spectacle (qui louche vers la japanime), le tout avec un budget avoisinant les 12 millions de dollars. Il en résulte un film plutôt cheap (les CGI ne sont pas du meilleur cru...Mais bon vu ce qui est montré à l'écran il aurait fallu un budget au moins 10 fois supérieur !) sans être désagréable pour autant puisque, fidèle à son habitude, Jeff Lau nous livre un spectacle délicieusement kitsch oscillant sans cesse en lyrisme et parodie (voir le pastiche de Matrix revolutions où le bâton magique est transformé en gros robot de combat dézinguant des streums à tour de bras ! ) et dont le capital sympathie est renforcé par la très belle partition de Joe Hisaishi qui ne fait que décupler la touchante poésie de certaines séquences.
Dans le domaine de la grosse comédie bourrée de SPFX, A chinese tall story n'égale certes pas l'excellent Kung fu hustle de Stephen Chow (faute à une poignée de scènes dispensables, certains gags qui tombent à plat et un casting "jeunisant" pas toujours très judicieux: Nic Tse à beau faire ce qu'il peut dans le rôle principal mais n'est pas Stephen Chow qui veut !), cependant il s'avère sufisamment original et inventif pour nous permettre de passer un très agréable moment.
méga lourd
ce film est assez imbuvable: la première demi heure passe bien, les décors sont beaux, certains plans magnifiques, ça déjante sec mais au bout d'un moment on arrive à saturation: beaucoup trop d'infographie (et pas du meilleur niveau), à tel point qu'à des moments on se croit dans un jeu vidéo. trop chargé, trop lourd, pas drôle, déjanté certes mais indigeste, au final il ne reste que de belles images, une atmosphère globale et certaines idées mais le tout est ruinée par une volonté d'en faire des tonnes (un peu comme crazy kung fu mais puissance 10), à côté WU JI est un film sobre.
j'aurais bien voulu l'aimer ce film car ce style d'ambiance visuelle me plait bien mais trop c'est trop.
Les Dieux sont tombés sur la tête
Jeff Lau est de retour - et plus virevoltant et fou que jamais.
A l'annonce de sa mise en chantier d'une nouvelle adaptation de la célèbre légende du Roi Singe, il y avait de quoi être surpris - Jeff Lau, auteur d'une seule et même formule répétée à outrance? C'était sans compter sur le génie comique d'un des derniers réels talents comiques de l'archipel, qui arrivera toujours à surprendre son monde.
Ce n'est donc pas une nouvelle variation des aventures du Roi Singe, mais un délire trèèèèèèès librement inspiré de la légende et se focalisant sur un des serviteur de la célèbre figure mythique.
Emboîtant les traces laissées par l'incroyable succès de Stephen Chow's "Crazy Kung Fu", il récupère l'équipement nécessaire à la surmultiplication d'effets spéciaux, puise dans son inépuisable sacoche des blagues potaches et joutes verbales mo ley tau et secoue ses milliers d'idées survoltées dans un cerveau risquant la surchauffe. En résulte un élire indescriptible, quelque part entre un Stephen Chow sous acide et un Tsui Hark ayant définitivement pété un câble.
Soit : les effets spéciaux sont toujours aussi laids et maladroits (et envahissants) depuis le récent "Crazy Kung Fu"; la seconde partie fléchit sous le poids des incrédulités et ne sait tenir le rythme effréné de l'inventivité de la première partie. Les jeunes acteurs tombent dans leur éternel travers de ne pouvoir s'empêcher d'être "beaux et poseurs" (à défaut de n'avoir jamais véritablement su faire l'acteur) et le finale est tout simplement décevant; mais comment résister à l'irrésistible mælström déployé dès le survolté départ ? Comment résister à cette tapette surdimensionnée contrant les moucherons adversaires arrivant par milliers ?
Jeff Lau a depuis toujours versé dans l'excès et a connu son lot de détracteurs (qui retournent pourtant souvent la veste, quand ses oeuvres sont estampillés "cultes" et re-découvertes quelques années plus tard); au moins, il fait fi de toutes les modes et sait rester fidèle à son inimitable univers. Un des derniers grands réalisateurs des comédies issus de l'âge doré des dernières décennies du cinéma HK, qui réussit une nouvelle fois à offrir un pur condensé de folie comprimé le tout d'un long-métrage bien trop court.
Et de sincèrement faire regretter les "bons vieux jours"...