Indicible 
Mené un Billy Zane cherchant probablement à payer ses impôts, ce téléfilm à gros budget avait sur le papier quelques atouts: produit par Mel Gibson et Jet Li, Ching Siu-Tung aux chorégraphies martiales, et bien sûr le bon vieux Billy en gourou mystique. A l'arrivée toutes les bonnes intentions sont allègrement torpillées par un scénario d'une incroyable platitude et surtout aux dialogues métaphysiques complètement risibles. Le pitch de départ était déjà d'une pauvreté incroyable: les méchants tombent sur un artefact millénaire donnant le pouvoir de détruire la planète, rien de moins. Les gentils héros sont alors la seule solution de l'humanité. Rien de bien nouveau me direz-vous, et on peut toujours faire un bon film d'action avec ce genre de scénario. Mais c'est en voulant aller un peu plus loin dans cette philosophie de comptoir que le film sombre dans l'involontairement comique: Os était auparavant le pire des méchants (cheveux long gras, habillé tout en noir évidemment), mais la guerrière blanche lui a ouvert le coeur à l'Amour. Amour qui rythmera tous les dialogues du film, et permettra ainsi de livrer quantités de répliques à mourir de rire: "il ne faut pas haïr Slate, il faut l'aimer, seul l'amour pourra le vaincre", (allez y les gars, tapez lui la bise), voir même de scènes totalement improbables, comme celle où Os et Slate se tapent une discute philosophique assis tranquillement les pieds dans l'eau: "mais tu comprends, le pardon est aussi possible pour toi, j'ai découvert l'amour, depuis je suis heureux...".
Le film fait hélas (ou heureusement dans un sens...) la part belle à ces dialogues complètement surréalistes, et ne distile que de rares scènes d'action. La toute première reste probablement la meilleure car la plus "Ching Siu-Tung" dans l'âme, très aérienne et légère. Les scènes d'entraînement sont ensuite d'un convenu soporifique, les protaginistes montrant rapidement leurs limites (deux acteurs avec un minimum de background martial sur un casting complet, c'est forcément léger), tandis que les combats entre les Shadowmen et notre équipe de vainqueurs sont mous du genou et sans aucune originalité, la touche Ching Siu-Tung n'ayant aucun attrait dans une ambiance aussi plate. Ne parlons pas du casting qui consiste principalement en des acteurs de seconde zone, notamment un méchant absolument pas crédible.
Reste finalement le cabotinage de Billy Zane et sa voix off pour délivrer les moments nanaresques qui font de cet Invincible un film à voir pour les fans de moments bien décalés. Mais autrement, il n'y a rien à sauver...
