Le véritable scandale ne se situe pas à Insadong...
Alors que le sujet du film aurait pu donner quelque chose de vraiment intéressant si le réalisateur avait su ne serait-ce que l’exploiter un minimum, on se retrouve, disons-le tout de suite, avec un bête thriller de bas niveau. Quelques séquences, principalement au début, pour nous rappeler qu’on est bien dans le domaine de l’art et de ses falsifications. Mais je vous rassure, ce n’est que très rapidement survolé, on nous prouve juste que Lee Kang-jun sait s’y faire dans la reconnaissance de copies, malgré sa tête de fils gâté, et on nous balance une espèce de Cruella, heureusement assez convaincante dont on cerne bien vite les ambitions. C’est d’ailleurs le seul personnage qui sort du lot, par son charisme et son caractère. Pour l’instant, ça se tient encore, et pourtant Park Hee-gon va s’acharner à détruire non seulement son scénario, mais aussi sa crédibilité, tant qu’à faire. Tout d’abord, il semblerait qu’il ait eu l’audacieuse idée de mélanger un peu la trame temporelle pour créer un semblent de suspense. Avec pour résultat qu’au lieu de livrer les informations aux bons moments, il nous prive au contraire d’éléments qui auraient pu nous aider à comprendre ce qui se passait une demi-heure plus tôt. Ce qui peut expliquer un certain étonnement lorsqu’on retrouve Kang-jun provoquer un accident de voiture contre un bras droit de Tae-jin puis aller tabasser des types dans un entrepôt, alors qu’on le croyait tranquille avec ses petits pots de peinture. Bon, une fois le scénario enfin dévoilé, on arrive à prendre un peu de plaisir, et même de l’intérêt, en particulier lorsqu’un antiquaire nous révèle quelques secrets vraissemblables pour copier des peintures de la période Joseon. On se dit qu’on va peut-être avoir droit à un final intéressant. Et là, c’est le drame. On frise même le ridicule, puisque la méthode ultime pour reproduire la fameuse œuvre d’art tient finalement plus de la potion magique que d’un véritable talent d’orfèvre. Après un tel choc, difficile de croire encore en ce film. Et pourtant, un dernier tour de force, constitué de révélations et flash-backs divers, rend totalement illogique et stupide les machinations de Kang-jun ! Je n’arrive pas à imaginer comment le réalisateur a pu saborder à ce point son film. En bref, donc, en plus d’un scénario bancal, un héros sans âme et sans le moindre développement, une réalisation sans personnalité et très pauvre… Ce film est une véritable contrefaçon !