| Elise | 2.75 | Un peu trop intellectuel pour une réflexion sur l'amour |
Cho Eun-Hee raconte dans son premier long métrage son opinion sur l'amour et sur les relations confuses entre les jeunes. Un homme et une femme, s'appelant tous deux Young-Ju, empreintent tous les soirs le même métro qui fait une boucle dans Seoul. Cette boucle infini est à l'image de leure vie : une chemin sans fin, où tout se répète. Mais cette répétition donne la possibilité d'apprendre sur leur erreurs et de se corriger. Lui conduit le train, et elle l'empreinte comme simple passagère lorsqu'elle rentre de son travail, une boite de nuit où elle est DJ. Ainsi, ces deux personnages à priori sans relation montre la possibilité qu'ils se soient rencontrés dans le passé ; elle est montée dans sa vie, et celle-ci la conduit depuis lors sans qu'elle puisse en sortir. Finalement on sent qu'un amour passé est encore prédominant dans sa vie et qu'elle n'arrive pas à l'oublier. Cho Eun-Hee arrive bien à faire ressortir l'image de l'amour ancré au travers d'un train mais son film pousse en général un peu trop dans l'intellectualisme, et nombre de ses métaphores passent inaperçues. Egalement, certains choix esthétiques laissent à désirer, comme la scène très sombre, sans décors, où la fille s'imagine en train de tuer l'homme, pour figurer qu'elle veut détruire son amour.
Dommage également que les deux personnages manquent un peu de charisme. Tous les deux ont l'air vraiment blasés, ce qui est très certainement voulu, mais pas un moment on ne les voit tenter quoi que ce soit pour se sortir de leur problème. Les deux personnages secondaires se font beaucoup plus présents ; la fille lesbienne a une personnalité très forte comparée aux deux autres mais elle ne fait que les effleurer sans apparemment les toucher ; l'autre fille ne dit presque rien quand elle l'abandonne et on se demande si ça la touche autant que ça devrait. Par contre, la copine de l'homme est sans doute le personnage le plus passionnant du film, tout en étant totalement à l'ouest par rapport aux autres ; c'est la brave coréenne toute gentille comme on s'y attend en général, et c'est ça qui la rend si éloignée de l'histoire ; on ne parle pas de Coréens stéréotypés comme on en voit plein dans les comédies dramatiques, mais bien de ceux qui ont un vrai problème sentimental, et on sent par là qu'elle fonce droit vers un mur, rien que par le fait d'être entrée dans leur monde.
En outre, l'ambiance et la musique reflètent bien l'attitude blasée des deux personnages et mis à part certaines lourdeurs et longueurs qui risquent d'endormir, l'ambiance passe plutôt bien. En espérant que Cho Eun-Hee abordera un sujet bien différent tout de même pour ses prochaines réalisations, et qu'elle le fera un peu moins intellectuel.
