Alain | 1.25 | |
François | 1.5 | Une bonne idée de départ mal développée |
If you care est le genre de ratage typiquement Hong-Kongais, avec une manière bien à eux de gâcher les bonnes idées et d'alourdir un récit qui demandait plus de nuance. Le manque de charisme d'Eason Chan est également un gros désavantage dans le cas présent.
Même j'ai une aversion particulière pour cet acteur/chanteur assez horripilant les trois quarts du temps, il est difficile de le trouver à la hauteur du rôle. Les mésaventures de la maison de production, Universe, avec la star Stephen Chow les ont visiblement conduit à lui trouver un remplaçant pour le rôle assez typique du sale type qui devient un brave garçon. Hélas, Eason n'est pas Stephen, et tous les passages de grimaçage/changements de tenue sont une vraie catastrophe.
Tout l'humour du film est basé sur le surjeu et l'excès, plutôt qu'en exploitant le concept même du film (la capacité à ressentir les émotions des autres). Résultat, on passe à côté de quelques idées originales pour rester dans de l'humour très typique, càd outrancier. Même si des acteurs plus confirmés comme Lam Suet ou Hui Siu-Hung arrivent à faire passer la pilule, Eason se montre peu convainquant et le film avec. Ne parlons pas de Rain Li qui hérite du personnage le plus catastrophique du film. Seule une très grande actrice aurait pu faire passer ce rôle de folle totalement horripilante. Résultat, on hérite bien au contraire du couple le plus insupportable de l'année, Eason Chan / Rain Li.
Si la partie comique tombe à plat, on aurait pu espérer que la partie romance et morale soit plus convainquante, mais elle déçoit également. La faute à un scénario qui empile les phrases clichés et se montre trop prévisible. L'ensemble manque alors de crédibilité, ce qui est assez rédhibitoire lorsqu'on essaye de faire passer une belle morale. C'est dommage, avec un acteur principal plus convainquant pour faire le sale type, on aurait pu tirer une histoire certes niaise et téléphonée, mais au moins correctement troussée. Ce n'est pas Gilian Chung avec son rôle très monolithique qui viendra y changer grand chose malgré ses jolis yeux tristes, ni Lam Suet et Candy Lo, à nouveau parfaits dans leurs petits rôles respectifs.
Résultat, même si le film décolle un peu sur la fin lorsque Eason arrête de grimacer, on en vient à regretter que cette histoire n'ait pas été mieux traitée et plus écrite. D'autres diront qu'au moins on retrouve le je-m'en-foutisme très HK dans l'écriture et la cohérence du scénario, mais il n'y pas de Stephen Show pour faire passer les gags de 4 tonnes. Reste deux trois scènes assez mignonnes même si très niaises, Eason s'endort en attendant le bus, Eason sauve un chien tout en chantant à tue-tête. C'est bien peu pour empêcher le film de se faire descendre en flamme... On a vu bien mieux comme comédie cette année.