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Le Secret des poignards volants

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les avis de Cinemasie

15 critiques: 2.92/5

vos avis

83 critiques: 3.56/5



Flying Marmotte 4 Divertissant... J'ai passé un bon moment....
jeffy 4 Esthétiquement superbe mais...
François 3.75 Si loin, si proche
drélium 3.5 Hero 2
Elise 3.5 Bon spectacle
MLF 3.5 Les poignards de la maison volante: 2 raisons de ne pas aimer.
Ghost Dog 3.25 Marivaudage martial
Anel 3
Archibald 3 Combats excellents, costumes magnifiques, bons acteurs...mais une b.o et un scé...
Junta 3 Rien de mauvais mais tellement fade...
Astec 2 Super Symétrie
Ordell Robbie 2 Trop long mais remplissant correctement son contrat de grand spectacle
Arno Ching-wan 2 Belles images, vides de sens
Aurélien 1.75 Mise en scène frimeuse qui ne fait que souligner l'absence de fond
Xavier Chanoine 1.5 Non merci madame
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Esthétiquement superbe mais...

Voilà donc le dernier ZHANG Yimou, j'avais vu le making-of du film avant le film lui-même et je dois avouer que je n'avais pas compris où Zhang Yimou voulait en venir. J'ai maintenant la réponse, le film ne se base que sur une chose: son esthétisme. Et Zhang Yimou n'a rien laissé au hasard de ce coté là, à l'exemple du travail de recherche qu'il lui a fallu pour trouver les fleurs idéales du bouquet que Kaneshiro Takeshi offre à Zang Zi-Yi. Et il faut reconnaître qu'il est difficile de ne pas se laisser subjuguer par les images qu'il nous propose. Les paysages sont magnifiquement filmés, mêmes les nombreuses scènes en forêt gardent de la profondeur avec une belle utilisation de la lumière naturelle. Les tons verts dominants sont particulièrement agréables à l'oeil et contribuent à l'atmosphère romantique du film. Les costumes sont également bien travaillés comme les drapés de la robe dans la scène d'introduction de Zhang Zi-Yi. Et coté combats, l'esthétisme est également au rendez-vous avec de très belles envolées, des scènes assez diversifiées, et un bon rythme qui fait que ces scènes passent finalement trop vite. Beaucoup de belles choses donc, mais... il reste l'histoire en elle-même. Et là, il est plus difficile d'accrocher au fond qu'à la forme. Non que la faute en incombe au trio d'acteurs: ZHANG Zi-Yi porte véritablement le film avec une aisance et une facilité qu'on ne lui connaissait guère, KANESHIRO Takeshi est également dans un bon jour et assez globalement assez crédible, pas de reproche non plus en ce qui concerne Andy LAU Tak-Wah, le problème vient donc d'ailleurs. D'abord de quelques défauts de construction, mais surtout d'une carence de rythme dans l'histoire elle-même qui rend le dernier tiers du film assez décevant, cela est pour beaucoup lié au traitement de l'histoire sentimentale qui à mesure que le film s'avance s'intègre de plus en plus mal à l'action extérieure. Il en résulte un ralentissement assez pénalisant même si le film se laisse voir sans problème. Ajoutez à celà une faute de goût dans la scène finale, et vous arrivez à un sentiment de décéption qui gâche un peu tout ce qui avait vous avait subjugué avant.

02 novembre 2004
par jeffy




Si loin, si proche

Après un permier film d'arts martiaux aussi loué pour son aspect visuel que critiqué pour son fond politisant, Zhang Yimou s'est donné une deuxième chance d'explorer le genre. Et si le côté visuel très léché est une nouvelle fois au rendez-vous, le fond fait volte face et tourne complètement le dos à Hero. Là où son grand frère plaçait la patrie au-dessus de l'individu, House of the Flying Daggers finit par complètement occulter les enjeux nationaux pour s'attacher à des histoires individuelles. Le film se montre également un peu moins "poseur" visuellement parlant, un peu moins prétentieux diront certains, mais cela colle bien au contenu plus intimiste. Point d'armée de dizaines de milliers de soldats qui tirent des centaines de milliers de flèches ici, point d'histoires croisées entre cinq personnages répétées plusieurs fois, l'histoire des Poignards Volants est finalement simple, malgré les quelques twists qui n'auraient pourtant pas effrayé un Choh Yuen de la grande époque.

Le film possède cependant un problème de rythme assez évident: la première moitié est alerte et très vivante, la seconde beaucoup plus lente et intimiste. Le vrai risque du film est plus là que dans ses twists. Et si les nombreuses scènes d'action de la première moitié sont clairement un avantage au niveau du rythme, elles peinent un peu à construire suffisamment les sentiments pour les personnages auxquels la fin du film fait appel. Le scénario finalement plus simple qu'il n'y paraît manque un peu de développement des personnages pour rendre ce triangle amoureux vraiment déchirant, c'est une autre évdence. Mais ceci étant dit, House of the Flying Daggers est un divertissement à grand budget, une grande romance d'action. Pas d'artistes martiaux dans les premiers rôles ici, mais le savoir faire de Ching Siu-Tung impressionne toujours autant. Les chorégraphies sont splendides, la mise en scène de qualité, avec un découpage que les puristes jugeront excessif, mais qui colle bien au style du chorégraphe et aux capacités du casting. Plusieurs scènes sont assurément mémorables, notamment celle de la forêt de bambous, où le mélange entre câbles et effets numériques atteint des sommets. Bref, Ching Siu-Tung, ça déchire ton écran, comme dirait Drélium. Le final sous la neige est un autre moment fort du film, même si c'est plus l'absurdité du combat et l'émotion qui priment sur ses chorégraphies. Enfin la photographie est tout de même moins tape-à-l'oeil que celle de Hero, mais elle reste de très grande qualité, et la musique bien plus réussie, même si peu originale dans son style romanesque. On évite au moins une pâle copie du score de Tigre et Dragon du précédent Yimou.

Au niveau du casting, c'est correct sans être éblouissant, Takeshi Kaneshiro et Andy Lau sont assez à l'aise dans leurs personnages, même si on aurait aimé que le second ait plus de temps à l'écran afin d'impliquer plus le spectateur dans son personnage. Zhang Zi-Yi se montre quant à elle à nouveau très convainquante, même si certains iront encore critiquer le côté un peu répétitif de ses personnages. House of Flying Daggers n'est donc pas pleinement réussi, mais les fans de romance et d'arts martiaux devraient se délecter d'un spectacle "commercial" de grande qualité pour les yeux.



03 novembre 2004
par François




Bon spectacle

Ce film a tout pour plaire ; une scénario bien poussé, avec de nombreux rebondissements, même si c'est de temps en temps téléphoné, des interpretes surprenants, une musique envoutante et un esthétisme bien cadré. En effet, le scénario est assez complexe, entre les différentes histoires d'espionnage, on pourrait facilement s'y perdre si le réalisateur avait délibérement choisi de pousser l'intrigue un peu plus profondément ; ca reste tout de même assez sobre et la compléxité tient plus dans la psychologie des personnages que dans les événements eux-mêmes, car en effet, on ne sait jamais trop de quel côté penche la balance et qui est réellement avec qui, ce qui permet d'instaurer un certain suspense jusque dans les cinq dernières minutes, et en tout cas donne bien envie de rester jusqu'au bout du film.


Evidemment, il n'y a pas que ca qui nous tient devant l'écran ; le coté mélodramatique ne serait pas si réussi si les acteurs ne tenaient pas un gros morceau du pouvoir de séduction du film ; chacun des interprètes du trio principal rentre bien dans son personnage et, comme le dit si bien MLF, Takeshi Kanishiro séduit non seulement Zhang Ziyi mais son pouvoir de séduction transperce également la caméra pour toucher le coeur du spectateur. Zhang Ziyi n'est pas en reste et son sourire magnifique a tué des pixels de mon écran tellement il brille.


Pour finir, l'esthétique du film est très bien réussi ; les scènes de poignards volants sont fabuleuses, et le calme de certaines scènes d'action donne l'impression d'une tranquilité en contraste avec le propos assez intéressante. Cependant, je trouve que la mise en scène n'est pas aussi poussée que dans Hero, où chaque scène, chaque plan était magnifique, où rien n'était fait au hasard. Dans la Maison des Poignard Volants, on ne ressent pas cette atmosphère à tous les instants ; sans doute le réalisateur a choisi de plus adapter sa mise en scène à son propos que l'inverse, ce qui est tout aussi louable


Au final, une mise en scène moins prècise que son précédant film, mais au service d'un scènario intéressant interprété avec talent. Très bon divertissement.



29 janvier 2005
par Elise




Les poignards de la maison volante: 2 raisons de ne pas aimer.

Tout simplement imbuvable, indigeste et odieux. Voilà les mots qui viennent à l'esprit pour qualifier House of Flying Daggers. Avec ce film, Zhang Yimou témoigne une fois de plus de son implication politique, de son aptitude à soutenir et faire la propagande du pouvoir en place. Il n'y a aucune surprise, pour peu qu'on connaisse un peu ce réalisateur, à voir que Kanishiro, le soldat, est au final le juste, le droit, le vrai amoureux que choisit le cœur de la rebelle Zhang Ziyi. Quant à l'espion de la secte ? Il est vil et égoïste bien sûr. D'ailleurs, les membres de la secte semblent tous d'une grande médiocrité sur le plan humain. Le chef, au courant de la relation qui lie les personnages de Zhang Ziyi et de andy Lau, la choisit pour cette mission. Sadisme et égoïsme, Andy Lau n'aime véritablement que lui même et il préfère tuer la belle que de la voir en choisir un autre. y a t-il vraiment une différence avec la démonstration que Hero faisait du grand et juste empereur que personne ne comprenait ?

L'image du film est dans l'ensemble très plate, entièrement en surexposition. Bien loin du travail habituel de Chrystopher Doyle, cela ressemble vaguement a du mauvais Tran Ahn Hung. Cependant, Doyle a su par une palette de couleurs pastelles, douces et en équilibre créer une dynamique picturale qui ponctue le récit par des sorte de peintures filmiques : le personnage, au centre de l'image, disparaît un instant de notre perception du fait de l'harmonie des couleurs. C'est une très belle illustration du pouvoir de la fadeur dont parlait François Jullien dans son livre Eloge de la fadeur. C'est ainsi que d'une mécanique plastique relativement primaire, Doyle parvient à tirer profit pour créer des instants esthétiques complètement magique dans lesquels le regard du spectateur se perd et disparaît, ne parvenant plus à fragmenter l'image devenue un tout indivisible.

Takeshi Kanishiro offre là une prestation époustouflante. Après sa tentative plus qu'hasardeuse sur les écrans nippons (en partie du fait de son fort accent taïwanais), il prouve de par son interprétation qu'il est un grand acteur. Plus encore qu'avant son départ, on sent que son jeu à gagné en maturité : il semble plus posé, plus calme. On a souvent vu des films être sauvé par un acteur. Ici, il ne semble pas que House of flying Daggers ait besoin d'être sauvé, mais l'interprétation de Kanishiro est de cette envergure. Andy Lau et Zhang Ziyi, pour ne citer que ceux qui partagent la tête d'affiche, ne sont d'ailleurs pas en reste et tiennent très bien leurs personnages. Ils n'atteignent cependant pas le niveau de Kanishiro qui, s'il doit séduire la belle, n'oubli pas d'exercer ses charmes sur la caméra aussi pour séduire son public à la façon d'un Delon.

Zhang Yimou est un réalisateur politique et, c'est bien là le seul vrai reproche qu'on puisse lui adresser pour ce film. Car au fond, sans dire qu'il s'agit du film de l'année, tout ici se tient bien. Scénario, esthétique et chorégraphie offre une dynamique au film tout à fait surprenante et plaisante. Vous l'aurez compris, si je n'ai pas aimé ce film, c'est que comme beaucoup, je suis de mauvaise foi.



17 janvier 2005
par MLF




Marivaudage martial

Avec le Secret des poignards volants, Zhang Yimou réinvente un triangle amoureux à mi-chemin entre la chronique nostalgique de The Road Home et l'esthétisme flamboyant de Hero, débarrassé cette fois-ci de toute considération politique douteuse. On est d'ailleurs proche du marivaudage, d'un jeu de séduction avec des masques, celui d'un espion du clan des poignards ou celui d'un espion du gouvernement, d'une tragédie grecque où l'Amour se mêle à la Mort, servie par un trio d'acteurs très convaincants et des scènes de combats absolument magnifiques - comme cet affrontement onirique flottant dans les arbres dans des tons saturés de vert. Tout cela en fait un bon divertissement, à peine ébranlé par des twists de scénario un peu grossiers et par une portée thématique limitée.

20 octobre 2005
par Ghost Dog




Combats excellents, costumes magnifiques, bons acteurs...mais une b.o et un scénario qui font s'écrouler le tout

Takeshi Kaneshiro...en actionVoici House Of Flying Daggers, le tout dernier film de Zhang Yimou récemment presenté à Cannes. Tout d'abord, il est important de préciser que le titre anglais devait être à l'origine The Lovers, ce qui renseigne beaucoup mieux sur la grande thématique du film. En effet, bien que HOFD partage la même aspiration internationale que Hero de par sa photographie tres formatée et la présence de stars hong-kongaises au casting, là où "l'héroisme" etait le grand thème du premier (honneur, vertu, sens du sacrifice...), c'est bien d'amour que traite le second (ce qui en rebutera déjà plus d'un).

Le film démarre sur les chapeaux de roues avec une scène de danse magnifique suivi par un étrange défi : le jeu de l'écho qui se terminera dans un duel époustouflant.Andy Lau..avec son tres joli chapeau... L'histoire débute bien, les personnages sont intéressants, seulement voilà, après les deux premiers tiers, le scénario se complique. Sans rien en réveler, je dirais simplement que l'on assiste à une succession invraisemblable de twists et de scènes à suspens avec dénouement à la clé qui nous embourbe plus qu'autre chose. L'histoire et les protagonistes restent en effet tout le long assez obscurs, mais à force de tirer les ficelles des révélations sur la seconde partie du film, on tombe sur un gros noeud scénaristique qui, du coup, coince tout l'ensemble.

Les acteurs sont bons : Takeshi Kaneshiro est excellent, sans doute celui qui se voit confier le role le plus intéressant mais qui nous livre aussi la meilleure prestation. Andy Lau Tak-Wah, est bon et n'en fait qu'à juste mesure mais semble par moments mal à l'aise avec le mandarin (tout le film étant parlé en mandarin). Zhang Ziyi, par contre, déçoit un peu, elle semble avoir un peu de mal a progresser depuis Tigre & Dragon... On dit souvent qu'on lui donne le même genre de roles, mais peut-être est-ce elle qui nous livre le même genre de prestation...

La photographie est superbe, avec à nouveau un usage à outrance des filtres de couleur (scène littéralement "verte" dans les bois). On nous gratifie de quelques plans magnifiques dans les scènes d'action comme dans les moments plus romantiques. Les costumes sont magnifiques, encore une fois grace à Emi Wada (déja costumière sur Hero). Tony Ching Siu-Tung nous ébahit avec des scenes de combat beaucoup plus variées que pour Hero: sabres, combats à mains nues, arcs, Flying Daggers (dagues volantes)... Et les batailles ont toutes l'excellent point commun d'être toujours en mouvementdes combats superbes, aucun immobilisme, les personnages fuyant la plupart du temps, se battent toujours en courant; tout ceci filmé extraordinairement. Par contre, la bande originale a été complètement ratée. Les musiques sont extrêmement décevantes et rendent certaines scènes pesantes, au lieu de les "alléger".

En Bref, c'est l'effet d'une douche ecossaise que nous fait House Of Flying Daggers. Le film a beaucoup d'excellents côtes, à commencer par ses combats à couper le souffle, mais voilà, on ne fait pas un bon film avec une moitié de scénario, et c'est le cas ici.

A voir, mais en étant conscient de cela.....



11 août 2004
par Archibald




Super Symétrie

Yimou l'avait déjà montré dans Hero : sa mise en scène, au-delà du décorum ostentatoire, n'est pas un équilibre dynamique mais un équilibre figé basé sur des symétries qui rendent le film d'une prévisibilité consternante : symétrie d'un film à l'autre (Tony Leung n'en finit pas de -ridiculement- mourir dans Hero, ici c'est sa nouvelle muse qui en fait les frais), symétrie dans le film même - on se sépare on se retrouve, tu pars je reste, tu restes je repars, je t'aime tu ne m'aimes pas, tu m'aimes je ne t'aimes plus... -, symétrie dans le rythme (et donc pas de rythme) : moment poétique, combat poétique, ralenti poétique, mort poétique au ralenti, mort du poétique au ralenti... Action, réaction. Mécanique d'une narration mécanique ou se perd tout vrai lyrisme, toute emphase, toute rupture de ryhtme qui met en valeur un rythme en particulier. La vie est un état fondamentalement assymétrique parait-il...

13 décembre 2004
par Astec




Trop long mais remplissant correctement son contrat de grand spectacle

Commençons d’abord par évoquer un « problème » qui ne nous importait pas et ne faisait pas parties des grosses réserves qu’on pouvait avoir vis à vis de Hero. Les motivations des personnages de ce Secret des Poignards Volants sont en effet d’abord d’ordre sentimental et les rivalités amoureuses y sont plus déterminantes que le contexte historique. Du coup, Yimou ne risque pas cette fois de prêter le flanc aux accusations de manichéisme et encore moins de propagandisme. Une fois ceci posé, cette seconde intrusion de Yimou dans le wu xia pian se laisse regarder.

Tout d’abord parce que cette fois-çi le cinéaste n’a pas été amnésique de l’histoire du genre, de ses codes. L’importance en quantité dans la narration des passages romance par rapports aux combats, les prétentions romanesques du scénario donneraient certes envie de rejeter en bloc le film comme un wu xia pian lyophilisé pour le public occidental de plus. Comme trop souvent chez Yimou, le calcul pour ratisser large n'est pas absent. Mais ce serait oublier que le film a aussi l’histoire du genre et du film de sabre nippon dans le rétroviseur. Le fait que Mei soit aveugle et manie le sabre renvoie bien évidemment à Zatoichi et au personnage de Tony Leung dans les Cendres du Temps. Le fait qu’elle porte au cours du film une tenue de sabreur homme renvoie à toute une dimension d’ambiguïté sexuelle caractéristique des sabreuses made in HK de King Hu aux productions Workshop. Et lorsque Jin lui ôte une partie de ses vêtements avec son sabre, on retrouve un peu de cette dimension érotique qui est un des charmes du genre. Les combats dans la forêt de bambous sont eux une citation directe de King Hu. Quant au combat final dans la neige, il renvoie à la façon dont cet élément naturel a été très bien exploité par le cinéma de sabre nippon.

Les combats sont d’ailleurs bien moins anesthésiants que ceux à la lenteur se voulant léonienne mais ne parvenant qu’à exaspérer d’un Hero. Relativement plus rythmés, ils sont les moments les plus captivants du film. Leur découpage ne révolutionne pas le genre mais sa combinaison avec l’inventivité d’un Ching Siu Tung donne lieu à quelques moments qui remplissent bien leur contrat de spectaculaire. Le fait que le film ait moins de prétention thématique qu’un Hero aide ainsi à savourer ces instants-là et à apprécier le film comme un spectacle de facture correcte. Quant au score, à défaut d’être renversant, il est un peu plus écoutable que celui de Hero. Le gros point faible du film se situe dans les trop longues parties intimistes : Andy Lau a beau être dans un bon jour, Kaneshiro bien jouer même si on l'a connu plus inspiré, Zhang Ziyi élargir son registre d’actrice et offrir une prestation bien meilleure qu’à l’habitude mais pas aussi extraordinaire que celle de 2046, les passages intimistes du film ne fonctionnent pas. La faute à une construction scénaristique confirmant que le cinéaste n’est pas vraiment doué pour les coups de théâtre. Et la faute aussi à une mise en scène trop statique qui n'arrive jamais à faire écho au ressenti des personnages, à nous faire partager leurs émotions. Il faut d’ailleurs tout le talent des acteurs pour apporter de l’émotion dans le final. Et si la photographie n’alourdit pas le film comme elle le faisait dans Hero en portant un symbolisme lourd et en tuant toute dramatisation, le film souffre quand même de l’écueil du beau plan pour le beau plan, le caractère pictural des cadrages n’ayant ici que des visées esthétisantes. Cependant, cette limite de Yimou cinéaste est bien plus acceptable ici vu la prétention moindre que dans son film précédent.

Au final le Secret des Poignards Volants est un Yimou regardable. Il remplit correctement son contrat de grand spectacle mais reste très en deçà de ce qu'il aurait pu être. Surtout, le film confirme que la période où Yimou rimait avec renouveau du Cinéma Chinois est bien révolue...



27 septembre 2004
par Ordell Robbie




Non merci madame

Ce qui devait être à l'origine un superbe wu xia n'est en fait qu'une comédie romantique masquée sous une pluie d'artifices visuels. Première partie intéressante car esthétiquement jolie et osée dès son accroche. Point de combats de mêlée sanguinolents à la The Banquet, juste une danse, une danse menée par une Zhang Zi-Yi qui semble des bons jours. La grâce du geste, du regard et de la voix hésitante face à un désagréable Kaneshiro Takeshi qui ne sait vraiment pas jouer les bad guys alcooliques, cette confrontation presque bestiale lancera le vrai morceau de bravoure du film : le défi de danse lancé par Andy Lau. Long et superbement mis en scène, c'est bien la seule petite friandise à se mettre sous la dent. La suite n'est pas des plus mauvaises, mais son manque de nouveauté et son omniprésence de ralentis sous les tam-tams d'Umebayashi finissent par annihiler toute la légèreté de l'oeuvre, surtout lorsque les effets spéciaux ne suivent pas et que le romantisme commence à prendre une sacrée place. Le personnage de Zhang Zi-Yi a beau apporter une certaine richesse au niveau de l'écriture par sa "cécité", son handicap n'est jamais optimisé puisqu'il se comporte souvent comme une personne tout à fait normale jusqu'à la révélation. Le cinéaste recycle alors ce qu'il entreprenait avec Hero, d'où l'absence d'originalité, mais le grand n'importe quoi scénaristique finit d'achever son oeuvre par sa grossièreté et son accumulation de couches de rebondissements arrivés à moitié de film. Zhang Yimou assassine son film, décrédibilise ses personnages (dont un navrant Andy Lau) une fois le récit installé dans les plaines des Poignards Volants. Le film ne fera que suffoquer jusqu'à la fin, wu xia en phase terminale, mélodrame de pacotille grossi par la surenchère de pathos, encore plus enlaidi par cette neige synthétisée recouvrant l'écran lors du "duel" final. Aucune excuse pour Zhang Yimou et ses scénaristes d'avoir transformé ce "complot des clans" en vengeance des coeurs sans intérêt.

28 juillet 2007
par Xavier Chanoine


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