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God's Puzzle

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4 critiques: 3/5

visiteurnote
Pikul 2
Inoran 3.5
Illitch Dillinger 2.75
Bastian Meiresonne 3.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Big Bang Love Juvenile, B

Sur le papier, "God's Puzzle" avait tout sauf du pain béni pour le réalisateur Miike Takashi. Adapté d'un best-seller de KIMOTO Shinji, "God's Puzzle" tente d'expliquer de manière extrêmement ludique l'équation de la création de notre univers; un essai scientifique destiné au grand public, apparemment impossible à adapter pour le grand écran.
Impossible n'est pas MIIKE, qui se jette une nouvelle fois corps et âme dans un projet apparemment 100% commercial (la TOEI aux commandes), mais tellement…MIIKE !
Car une fois de plus, le réalisateur qui attise autant l'amour, que la haine maîtrise parfaitement (ou presque) son sujet et réussit même à insuffler ses sempiternels thèmes du déracinement et de l'étrangeté. Quoiqu'on veuille bien lui rapprocher, MIIKE dispose de touches auteurisantes – et il n'y a qu'à comparer son talent à celui d'un Nakata (sur "L World") pour fonder ce raisonnement.
"God's Puzzle" démarre donc comme une teenage comédie pas très finaude avec la présentation de cet espèce d'antihéros totalement abruti, qui rejoint une classe de physiques pour tenter de conquérir le cœur d'une jolie fille. Le jeu est cabotin, il y a des larges emprunts au monde du manga et le spectateur rit jaune des mésaventures de ce cancre…sauf que Miike choisit de devoir s'identifier à exactement cet abruti de première !!! Et au réalisateur de rendre attachant son héros et de parfaitement l'audience dans sa poche, dès lors, que son personnage choisit de s'associer à une génie des physiques pour tenter d'élucider le secret de la création de notre univers. Sauf à avori suivi des études poussées dans ce domaine, impossible de comprendre quoi que ce soit aux premières réunions de classe – et à MIIKE d'embrayer sur une heure de parlotte et de bavardage, au cours de laquelle, il réussit – toujours à travers de son antihéros de première – à détailler très simplement la théorie du Big Bang. Malgré les très longues plages dialoguées, on ne s'ennuie pas une seule seconde – et l'objectif de conquérir le cœur de l'heureuse élue du début de métrage (finalement une conne, elle comprend rien aux physiques, elle) est repoussé aux oubliettes.
Un film de MIIKE n'en serait pas un sans un bon point de rupture…et nous voilà transportés (de manière bien originale) au fin fond de l'Inde pour suivre les tribulations du frère jumeau du héros dans la quête du soi. On est de nouveau en plein dans l'une des principales thématiques de son réalisateur, à savoir al quête de soi, la découverte de sa propre nature. Lorsque le personnage rencontre un autre japonais, qui lui demande: "Tu es japonais ?", celui-ci répond: "Je n'en sais rien; je crois bien". Etranger dans un pays inconnu loin de lui, il va finalement aimer s'approprier des coutumes locales (le jeu de l'instrument); mais il est également le reflet de son frère jumeau, cancre peut-être, mais en tout cas rejeté par les autres en raison de son caractère un peu fou-fou, puis par sa profonde méconnaissance des physiques. Des personnages (récurrents dans l'œuvre du réalisateur) à l'image de MIIKE, qui n'a jamais trouvé sa place en tant que réalisateur au sein de l'industrie cinématographique japonaise ultra-formatée.
Cette rupture ne dure qu'un temps, car MIIKE a tout de même un cahier de charges à respecter un du budget à dilapider. L'intrigue revient donc au Japon, mais vire au pur film catastrophe totalement inattendu et – malgré l'action – un peu vain. C'est lent, on s'en prend plein la gueule pour pas grand-chose et seule la finale rattrape le génie du début, notamment à travers une action étonnante de la part du héros (comme seul Miike sait en inventer), puis une fin, annoncée par des scènes campagnardes étonnantes, mais tellement sincères. Une fin, très, très, très loin de l'esbroufe (géniale) d'un "Dead or Alive", mais également à des milliers de bornes d'un happy-ending américain. Un retour aux sources…et la conquête du propre soi, sans se voiler la face. Génial !!


30 mai 2008
par Bastian Meiresonne


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