| Tanuki | 3.5 | Envie de frissons ? |
Après Tonkam et Végétal Manga, Akata a décidé de se lancer à son tour dans le manga d'horreur en ce début d'année 2004. C'est à La Femme Défigurée d'ouvrir le bal et le choix s'avère rapidement très bon à la lecture. Puisqu'il s'agit d'un recueil de nouvelles, il était essentiel que l'auteur sache créer une ambiance glauque en quelques pages, chose qu'elle réalise avec beaucoup de facilité. Le dessin a une bonne part de responsabilité dans la mise en condition du lecteur et on se fait assez vite au chara-design assez inhabituel des personnages, tout particulièrement aux bouilles très rondes des enfants et à leurs yeux globuleux. C'est moins beau que du Senno Knife mais ça n'en reste pas moins très travaillé avec plein d'effets qui dynamisent l'action et donne une impression d'oppression assez forte par moment. De plus, l'auteur joue avec les lecteurs en leur en montrant plus qu'à ses personnages. Le coup de la femme derrière les rideaux met vraiment très mal à l'aise. Ainsi, avec cette courte longueur d'avance, on redoute encore plus ce qui va se passer. Et tout cela sans avoir à sortir les poches de sang pour en crépir les murs. Purulent, gluant, piquant, défigurant mais jamais ultra-sanguinolent. Ca reste cepedendant définitivement douloureux pour les victimes dont les expressions de terreur ne trompent pas.
Scénaristiquement aussi c'est très efficace. Les idées sont toujours très bonnes, certaines un peu plus faibles mais dans tous les cas ça reste très original dans le traitement même si les thèmes abordés le sont parfois moins. La Femme Défigurée, dont le recueil a pris le nom et on comprend vite pourquoi, joue avec une légende urbaine de manière assez cauchemardesque. Puis c'est l'invasion des mollusques et les ennuis de maquillage qui suivent. A chaque fois, les fins restent suffisamment ouvertes pour mieux laisser le lecteur imaginer la pire des suites. Par contre, là où les histoires peuvent perdre de leur pouvoir de suggestion c'est quand leur longueur n'est pas suffisante pour donner plus de substances au scénario et aux personnages et c'est bien le reproche principal qui pourrait être fait en particulier à Possession Cosmétique même si ça ne l'empêche pas d'être assez efficace dans une certaine mesure au final. En tout cas, à n'en pas douter, ce manga plaira aux amateurs des œuvres de Senno Knife et de Junji Ito.
