Un film à vivre avec le coeur... et avec les yeux.
Un bonheur visuel de tous les instants, ambiance sublime, touchante et encore plus immersive grâce notamment à l'objectif de WKW qui tend vers le "fisheye" 180°. Il en résulte une vision déséquilibrée, flottante, distordue, sans barrière, comme dans un rêve. Ambiance des lieux, lumière, photo, graphisme, cadrage, montage, musique..... merveille !
Ensuite l'histoire est ce que l'on veut en voir et en tirer. Ce genre de scénario ouvert et avare en dialogues est assez rarement efficace et pourtant, Wong kar Wai oblige, le film se transcende ici par des personnages charismatiques campés par des acteurs époustouflants de présence, tous trois différents et même opposés, mais animés d'une étincelle de vie simplement magnifique. Chapeau bas, Master WONG.
Un film magnifique dans le style caractéristique de Wong Kar Wai : déroutant mais envoûtant
Wong Kar-Wai nous livre ici un film assez typique de son style: plusieurs histoires mêlées, personnages qui se croisent le temps d'un plan, aspect visuel ultra stylisé, interprétation tout en liberté et en naturel, musique omniprésente...
Au final, le résultat est magnifique, notamment l'histoire de Takeshi Kaneshiro. Son interprétation est tout bonnement fabuleuse, et ses commentaires en voix off un pur bijou. La relation qu'il a avec son père nous fournit quelques uns des plus beaux moments du film, notamment les scènes filmées au caméscope, qui font tellement plus vraies que toutes les autres scènes filmées plus classiquement. A ses côtés, Charlie Young est elle aussi très attachante, et ce couple si bizarre avec lui ne parlant jamais et elle parlant pour deux captive immédiatemment. Accompagnées par les commentaires de Takeshi en voix off, leurs scènes restent parmi mes préférés dans les films de Wong Kar-Wai.
D'un autre côté, nous avons Michelle Reis, Karen Mok, et le beau Leon Lai dans une histoire de tueur à gages tiraillé entre sa partenaire et la fille du McDo. Leur histoire est moins attendrissante car plus adulte, surtout Michelle et Leon, qui ne sont pas vraiment loquaces. Si au niveau dialogues cette partie est moins intéressante, en contre-partie quelques plans sur le visage de Michelle Reis ou les fusillades avec Leon lui donnent un aspect visuel très original.
Comme d'habitude avec Wong Kar-Wai, la musique joue un rôle primordial dans le film. Elle sert de message entre le tueur et sa commanditaire et rythme toute la partie relative à leur histoire. On peut aussi s'amuser à chercher les références à d'autres films de WKW, notamment les quelques plans dans le restaurant de
Chungking Express, où l'habit de Charlie Yeung nous rappelle étrangement
celui de Faye Wong à la fin du film.
A l'instar de celui-ci, Fallen Angels est plein des joies, des petits tracas
et surtout des tristesses de la vie de tous les jours, même si les personnages présentés ici sont un peu plus originaux que ceux de Chungking. On retrouve les problèmes de communication sentimentale chers à Wong Kar-Wai, attachés à la ville de Hong-Kong et à sa culture occidentalo-chinoise. Pour moi Wong Kar-Wai n'est pas tant le cinéaste du malaise sentimental des habitants des villes que de cette ville, où la culture rend le phénomène encore plus compliqué.
La suite de Chungking Express, encore plus chaotique et tout aussi fascinante
Encore
une fois, Wong Kar-Wai signe un film d'une beauté visuelle époustouflante,
d'un parti-pris esthétique jamais vu autre part (à part dans
le film soviético-cubain Soy Cuba (1965) de Kalatozov) et d'une
narration complexe car non linéaire. Ce qui est amusant ici, c'est
que les 3 personnages principaux (jeunes et beaux, mais pourtant terriblement
désabusés) ne soient pratiquement jamais filmés ensemble
dans un même plan: Leon Lai et Michelle Reis, pourtant partenaires,
ne font que se croiser de très loin (voir le plan extrèmement
court où Michelle, assise dans le métro, essaye d'apercevoir
Leon dans leur appartement commun), et Takeshi Kaneshiro, que l'on pense être
en marge de ce couple improbable, rencontre finalement Michelle à la
toute fin du film.
Les personnages sont donc seuls pendant toute la durée de Fallen
Angels , livrés à eux-mêmes et plongés dans leurs
monologues intérieurs ( les voix-off). La solitude est le thème
récurrent que l'on retrouve presque à chaque plan, magnifié
par les étonnantes scènes de masturbation - softs mais très
troublantes - auxquelles se livre la jolie Michelle: après la première
fois, elle sourit, contente d'avoir pris du plaisir. Mais la seconde fois,
elle s'effrondre en larmes, consciente que cela ne remplacera jamais un véritable
amant...
Et
plus que dans tous ses autres films, la ville de Hong-Kong tient un rôle
primordial dans ce qui arrive aux personnages, c'est elle qui leur impose
son rythme de vie trépidant et épuisant par des hordes de métros
ou bus filant à toute allure, par des hordes d'avions qui passent à
quelques dizaines de mètres au dessus des toits. 2 plans sont particulièrement
significatifs: ce sont 2 vues nocturnes de Hong-Kong qui la rendent sous un
aspect quasi-futuriste; histoire de dire que le futur, on y est déjà,
et qu'on ne s'en est même pas encore rendu compte... Inutile de préciser
qu'aucun cinéaste de Hong-Kong n'avait réussi à parler
de cette ville mieux que WKW.
Ici encore, des trouvailles inédites, des petits détails font
aimer le film encore plus fort: des clins d'oeil à Chungking Express
(la fausse blonde Punkie qui fait inévitablement penser à Brigitte
Lin par exemple), l'apparition des cigarettes, métaphore de l'amour
qui se consume, les plans vidéo du papa de Takeshi, franchement émouvants,
ou encore Leon qui a filé 30 $ à une femme noire pour poser
avec lui sur une photo et qui dit depuis que c'est sa femme...Sans oublier
bien sûr la bande-son, toujours aussi merveilleuse, qui vous transporte
bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer.
Lors de la première vision, en ce qui me concerne, j'avais trouvé
que Fallen Angels tournait un petit peu en rond et que le personnage
incarné par Takeshi était vraiment énervant. Maintenant
que je l'ai vu près de 10 fois, je peux vous affirmer que chaque nouvelle
vision m'apporte toujours de nouveaux éléments qui m'avaient
échappé les fois précédentes, et que Takeshi,
je l'aime bien! Voici un film d'une richesse peu comparable à tous
les niveaux, qu'il faut s'empresser de regarder encore et encore. Un film
très pessimiste contrairement aux apparences de la dernière
scène (regardez bien la dernière image), tourné dans
un climat de craintes quelques jours avant la rétrocession de la colonie
à la Chine.
Un film à l’esthétique parfaite
Comment parler de ce film sans aborder en premier lieu son aspect visuel unique ? Inutile d’essayer de résumer toute l’étendue de la palette de Wong Kar Wai. Deux petits coups de cœur cependant : les scènes filmées au caméscope (qui expriment bien mieux que des mots l’attachement père-fils) et les scènes accélérées dans les rues de HK, symbole d’une vie qui nous échappe dans la jungle des villes.
Vient ensuite une narration tout à fait particulière, pouvant d’ailleurs quelque peu déconcerter au départ. Des histoires mêlées, de nombreux commentaires off, des personnages qui ne se rencontrent que peu ou qui ne se rencontrent que pour mieux se perdre, une grande importance donnée à la musique… Mais tout ceci, avec un virtuose derrière la caméra, donne à ce film un aspect unique et captivant ?
Quand au scénario, noir et désabusé, il nous permet de pénétrer quelque peu dans le cœur de personnages complexe et riches. Sentiments, communication, solitude, incompréhension, abandon… Ou comment finir seul au milieu de la foule. Des thèmes qui nous touchent tous même si ici ils sont abordés par le biais de personnages aux destins hors du commun (des tueurs à gages, j’en connais pas des masses :). A méditer.
Superbe, déroutant, attachant...
WKF nous abreuve d'un film a l'esthetisme jusqu'au-boutiste, et ce qui pourrait passer pour une démonstration gratuite devient ici le support naturel de l'histoire au même titre que la musique. Si ce n'est pas le meilleur des WKF, ni le plus accessible, c'est peut-être le plus expérimental, une expérience envoutante et hypnotique. Absolument unique et indispensable.
03 octobre 2003
par
jeffy
un film émotion: à ressentir
c'est un film épuré de tout élément liant que nous offre Wong Kar Waï. Les personnages, à peine dessinés par quelques traits vestimentaires, sont porteurs d'une émotion innouie.
Une analepse de 75mn introduit sobrement par la simple redondance du plan d'ouverture du film permet d'atteindre le fond du problème: Agent et Qiwu arriveront ils à se rencontrer, à appartenir à un même plan dans un même temps. Pour le dire autrement, le film semble être l'exposition de comment ils arrivent à se rencontrer dans le plan final marqué par le début d'un nouveau jour à la sortie du tunnel.
Dis comme ça l'image peut sembler grossière, mais il faut dire qu'elle l'est.L'image est grossière, mais n'en est pas moins belle et finement amené. Chacun des deux personnages est prisonnier de son histoire où de sa façon de la raconter.
Agent est prisonnière à l'intérieur même de l'image de sa relation avec Ming, au point d'en devenir le vecteur. Ming n'existe dans les plans que si ces derniers ont été introduit, ou sont supportés par Agent. Elle apparaît en un sens comme l'image nécessaire à l'existence de Ming. Elle est le cadre qui emprisonne Ming dans le premier plan et le condamne à ne pouvoir exister qu'à travers elle. Elle est le visage anamorphé qui enferme le couloir du premier meurtre, unique lieu d'existence de Ming.
Qiwu est ce muet qui nous raconte son histoire en voix off, prisonnier de sa relation avec la caméra qu'il ne cesse de faire exister à l'intérieur de la fiction par de multiple interférence tel que ses regards caméra. C'est aussi ce personnage continuellement en relation avec des personnages extérieurs à la fiction comme Charlie Young interprétée par Charlie Young.
Chacun des deux personnages (Agent et Qiwu) devront ainsi rompre avec une multitude d'éléments qui les empêchent d'intégrer pleinement la fiction et devenir des personnages à part entière. Ce n'est qu'une fois devenu personnage qu'ils pourront se rencontrer (alors qu'ils habitent tous les deux chez le père de Qiwu)et qui sait, peut être s'aimer.
Le possible n'apparaît que dans la rupture, l'histoire à venir appartient au fantasme de chacun, comme ils le disent peut être est ce trop tard, comme l'image le montre peut être est ce possible... c'est à mon avis sans réponse, mais fait de Fallen Angels un tourbillon d'émotions qu'il faut ressentir.....
Anges de la Vengeance
Rien que parce qu'il est annonciateur du traitement que la Milkyway fera subir au polar made in HK, Fallen Angels fait date. A cette époque-là, le polar hongkongais était partagé entre deux écoles: d'un côté, l'héroïsation à coup de ralentis wooiens, de l'autre une tendance plus sèche, plus proches des séries B seventies signées Friedkin ou Siegel agrémentées des thèmes d'honneur et de fidélité du Hero Movie et incarnée par Ringo Lam et Kirk Wong. A ce moment-là, la Woo's touch commençait à être intégrée par Hollywood à sa grammaire du cinéma d'action. On me dira que Chung King Express avait déjà commencé cette relecture du monde des tueurs professionnels au travers du personnage de Brigitte Lin mais ce film ne se voulait pas un polar et surtout elle n'était pas une figure centrale de l'intrigue.
De ce point de vue, le film de Wong Kar Wai, même s'il est basé sur des histoires qui auraient pu finir dans
Chung King Express, se rapproche un peu plus des
Cendres du Temps. Dans les deux cas, on a des tueurs solitaires, des mercenaires qui travaillent sous contrat tout en étant obsédés par la magie de la rencontre amoureuse. Mais à la différence de ses chevaliers à la saleté léonienne, ses tueurs, s'ils ne portent pas d'uniformes melvilliens, ne sont pas dénués de glamour: ses héros urbains roulent des mécaniques commes de Dieux à coup de clopes; quand ils préparent l'exécution de leurs contrats, ils sortent leurs "deux précautions valent mieux qu'une" avec autant de cérémonial tapageur que les héros wooiens. Tant qu'on y est, la grande caractéristique de
Fallen Angels, c'est sa surenchère de la Wong Kar Wai's touch: c'est son film où abondent le plus les grands angles, où les accélérations et les ralentis sont les plus soulignés.
Et s'il est un moment où cette surenchère fait merveille, ce sont lors des exécutions de contrats: chez Woo, lorsqu'on brandit deux flingues, on tombe dans la chorégraphie, la surenchère dramatique; ici, c'est plutôt le chaos dont la mise en scène se fait la traductrice, de cette vitesse désordonnée de la vie hongkongaise, ces moments-là ont une dimension de vrai vertige. Un peu comme Fukasaku créait une forme heurtée pour rendre compte des marchés noirs du Japon de l'immédiat après-guerre, Wong Kar Wai, expérimente, pousse à l'extrême son style pour rendre compte de la vitesse, de l'énergie d'une ville et de ses "quartiers chauds" à l'aube de la Rétrocession. Dans ces moments-là, Wong Kar Wai annonce le traitement heurté, série B, fait d'inventivité visuelle permanente qui caractérisera le style des polars Milkyway, notamment l'inaugural the Odd One Dies qui pourrait se voir comme un prolongement au niveau narratif et formel de l'univers de Fallen Angels. Et Wong Kar Wai réussit le tour de force de filmer des scènes de genre avec un montage frénétique mais juste assez pour ne pas sombrer dans l'épilepsie MTV (ce qui ne sera pas le cas des autres suiveurs que sont les Pang Brothers).
La limite du film, c'est que cette approche de mise en scène sans temps morts est aussi utilisée -certes de façon moins rapide- dans les moments creux et que la caméra se met alors toujours à tourner, à faire sa reine dans les moments de répit, de solitude et que Wong Kar Wai tombe alors dans le travers de ses suiveurs peu inspirés: la peur de faire ressentir les moments de calme, de faire une pause dans le rythme pour diffuser le sentiment de durée alors qu'un Chung King Express n'avait pas peur de ralentir par moments la cadence. On me répondra par le cas Tsui Hark et sa frénésie permanente sauf que les derniers Tsui Hark n'ont aucun temps mort dans leurs scénarios. En voulant continuer à jouer les virtuoses plutôt que d'épouser les sentiments de ses personnages, Wong Kar Wai finit par moments par s'autoparodier. Du coup, le film donne paradoxalement encore plus l'impression de tourner en rond dans ces moments-là. Il n'y a pas de mal à faire un film où le style serait moteur de la narration si le style permet de rendre compte la progression du sentiments des personnages, de raconter un vécu de l'émotion qui est au moins aussi fort que beaucoup de vécus dans l'action. De ce point de vue, la partie concernant Takeshi Kaneshiro ralentit la cadence mais reste trop dans la surenchère de stylisation pour emporter le morceau. Comme peut le faire le magnifique face à face apaisé des deux exécuteurs, face à face où le cinéaste se calme enfin et fait ressentir la durée. Et si la fin sombre dans la citation peu inspirée de Chung King Express, le dernier plan véritablement poignant permet de terminer le film sur une note positive.
Fallen Angels sombre parfois dans les effets de manche stylistiques. Sauf qu'on peut dire que c'est grâce aux impasses de Fallen Angels que Wong Kar Wai pourra réaliser avec Happy Together son idée d'un film capable de porter le spectateur par son seul style.
"Aprés Chungking Express : Fallen Angels"
Un an après "Chungking Express", Wong Kar Wai décide de compléter sa magnifique fresque et signe ce non moins excellent "Fallen Angels". Là encore une brochette de stars : Takeshi Kaneshiro, Charlie Young, Michelle Reis, Leon Lai et Karen Mok, qui sous la direction de cet auteur, prennent une dimension unique et offrent des prestations remarquable. Deux histoires d’amour (dont un triangle romantique) permet à Wong Kar Wai de nous offrir une fois de plus, un film plein de nostalgie qui laissera rêveur de nombreux cinéphiles.
Chef d'oeuvre absolu de modernité
Fallen Angels est une grosse métaphore. Métaphore sur la solitude et l'amour impossible, sorte d'immense puzzle qui se construit au fur et à mesure et dont Wong Kar-Wai en est le principal artisan. Il faut bien dire qu'au-delà de ses qualités artistiques évidentes, cette suite de Chungking Express est un formidable forum de rencontres nocturnes toutes plus bizarres les unes que les autres, pas étonnant quand on sait qu'on fait souvent de drôles de rencontres dans Hong Kong, ville qui ne dort jamais. Ici, Wong Kar-Wai s'attarde à dresser le portrait de paumés et tueurs à gage, protagonistes qui à l'instar de Chungking Express (voir même de toutes les réalisations du cinéaste) finiront tous par se croiser par le plus grand des hasards. Des personnages aussi différents que finalement complémentaires.
Dans ce climat de chaos, on fait la rencontre de deux gangsters interprétés par Leon Lai et Michelle Reis. Introduction brute, gunfights pétaradants et artistiquement réussis. Le ton est donné, personne n'ira cueillir des fleurs ce soir au parc, préférant écumer les bars et les virées nocturnes en moto ou en camion glace. Présentation des deux personnages donc, à la fois heureux de leur travail sanguinaire et tristes de leur solitude. Leon Lai passe son temps dans le noir, projecteur sur son visage. Michelle Reis (troublante de beauté) elle, parait faire la pute dans des hôtels crades mais ce n'est que son image de fille paumée qui m'y fait penser. Elle préfère se masturber sur son lit et s'évader vers de belles contrées (elle en jouit) ou alors d'autres plus terribles (elle en pleure), métaphore remarquable sur la solitude et l'explosion de sentiments personnels. Ensuite on fait la rencontre -inoubliable- de deux personnages hilarants que sont Takeshi Kaneshiro (un muet He Zhiwu) et Charlie Young (appelée ici tout bêtement Charlie), opposés à la première approche (l'un ne parle pas, l'autre ne fait que brailler) mais finalement complémentaires dans leur solitude et leur manque d'affection. On découvre d'abord Kaneshiro dans un rôle de dégénéré, n'hésitant pas à racketter les clients de ses nombreux jobs. A propos de racket, quelques scènes s'avèrent purement incroyables comme lorsque Fai-Hung Chan se voit obliger d'être shampooiné et rasé, avant d'être forcé à s'engloutir des cornets de glace jusqu'à plus faim. Les feintes de ce dernier ne suffisent pas, Kaneshiro est plus rapide! Franchement sidérante, une scène très grasse mais qui reste largement plus subtile qu'on ne pense grâce à une mise en scène démentielle et une approche du burlesque loin d'être aussi facile que dans toute comédie grassouillette. La rencontre avec Charlie Young quant à elle, représente le summum du chaos qui règne à Hong Kong. Son monologue (sur près de 15 minutes!) reste le plus impressionnant qu'il m'ait été donné de voir chez elle, loin de la jeune fille aimable et roublarde de The Lovers ou de la très silencieuse de Les Cendres du temps. Sa virée nocturne avec Kaneshiro est le reflet du bordel ambiant de Hong Kong by night. Pour finir, on trouve deux personnages atypiques comme Blondie (interprétée par Karen Mok), sorte de tueuse Punkie et surtout gros clin d'oeil à sa jumelle de Chungking Express, jouée par Brigitte Lin. Les clins d'oeil à Chungking ne s'arrêtent pas qu'ici, mais nous y reviendrons plus tard. Enfin, les quelques moments passés avec le père de He Zhiwu représentent des séquences de bonheur en "famille", de pureté et de joie de vivre, à cent mille lieux du climax d'ensemble du long-métrage mettant l'accent sur la "déchéance" des personnages.
Fallen angels est donc un immense carrefour de rencontres hallucinantes, comme l'était à moindre mesure Chungking Express, peuplée de personnage tout de même moins destroy qu'ici même, ou en fin de compte moins déjantés. Il mettait l'accent sur l'amour possible/impossible entre Tony Leung et Faye Wong, alors que pour Fallen, l'issue est évidente, personne n'y trouvera son compte malgré les efforts de chacun. Si Michelle Reis est l'archétype même de la femme désolée et littéralement larguée, l'espoir émane de He Zhiwu même si sa potentielle relation avec Charlie prendra l'eau, le tueur interprété par Leon Lai finira quoiqu'il arrive avec une balle entre les deux yeux (métier de tueur à gage oblige), Blondie sombrera dans l'anonymat total malgré sa perruque blonde, etc, etc. Il n'a pas d'ange déchus qu'au niveau du titre, Wong Kar-Wai n'est pas un sombre blagueur. Ceci dit cela ne l'empêche pas de faire quelques clins d'oeil amusant à son Chungking Express, en le citant carrément (les innombrables snakes du même type, le père de Kaneshiro qui bossait à Chungking) ou en reprenant ses courbes esthétiques que ce soit au niveau du look des protagonistes (le personnage de Blondie) ou de la réalisation en générale. Une réalisation en tout point extraordinaire (rarement vu un tel résultat caméra sur épaule) filmant sans cesse juste malgré le chaos général ambiant. De plus, si la musique est moins marquante que celle de Chungking ou Nos Années Sauvages, son utilisation reste incroyablement maîtrisée. Un chef d'oeuvre absolu, quoi.
Esthétique : 4.75/5 - Du grand et beau travail. Aussi hallucinatoire que Hong Kong by night.
Musique : 4.25/5 - Des chansons à mon sens moins percutantes, mais toujours parfaitement utilisées pour accompagner les images.
Interprétation : 4.5/5 - Personnages ambigus et dépassés, monologue sidérant de Charlie Young, émotions de tous les instants...
Scénario : 4/5 - Suite de Chungking, ou une autre descente aux enfers sous extas’.
L'absence est matière
1995; 2005. Dix ans bientôt que ce film magistral est sorti.
J'ai encore en tête les sensations à la sortie de la salle, il y a déjà quelques années, "années lycée".
La sensation d'avoir vu quelque chose de fondamentalement nouveau, qui agissait sur le corps et la conscience d'une manière radicalement différente de ce que j'avais alors l'habitude de voir...
Ce film a fait éclater chez moi une certaine conception bien réductrice du cinéma (selon laquelle un film devait obéir à certaines règles, plus ou moins figées, pour divertir le spectateur et emporter finalement son adhésion) .
Ainsi, on pouvait filmer presque sans intrigue, presque sans dialogue (qu'on pouvait remplacer par des discours lus sans émotion en voix off), on pouvait tordre pellicule et couleurs dans tous les sens pour produire des images nouvelles ; on pouvait faire du cinéma d'action sans s'intéresser à l'action, filmer l'amour sans ses corollaires habituels: pas de couple, pas de relation, pas de communication... On pouvait utiliser la musique d'une manière différente, en l'intégrant dans le film plus profondément que jamais (ce sont les personnages eux-mêmes qui la proposent, ou l'ingèrent)...On pouvait filmer d'une manière différente : on pouvait décevoir le spectateur en ne lui montrant pas ce qu'il souhaite (les retrouvailles morte-nées), ou pas de la manière dont il le souhaite (les scènes de combats décapitées...)
En déconstruisant tout, en montrant l'existence d'une absence, une absence positivement présente, il nous faisait pénétrer physiquement dans un nouvel univers dont l'absence même de tout élément auquel se raccrocher était le plus grand gage de crédibilité: on plongeait avec lui dans un monde formé d'atomes absents agglutinés s'explosant les uns les autres dans un étrange kaléidoscope...
Wong Kar Wai pouvait tout faire, puis surtout tout défaire, tout se permettre, tout détruire avec une application entêtante et un esthétisme absolu. Une belle révélation, et à l'occasion de la sortie en dvd et du revisionnage de ces Anges Déchus près de 10 ans, des centaines d'autres films, de livres, d'idées ingérées et de croissance plus ou moins assumée, l'occasion surtout de se rassurer: il le peut toujours...
Sur terre...l'enfer
Mon film de Wong Kar-Wai favori.
Prolongation indirecte des aventures de "Chungking Express", "Fallen Angels" brasse tous les poncifs du genre polar made in HK pour en faire une oeuvre de référence.
Souvent copié depuis ("Bangkok Dangerous" en étant l'un des derniers exemples en date), jamais égalé, cette oeuvre reste parmi l'un des meilleurs polars HK des dernières décennies.
peut etre le meilleur...
"les ages dechus" est sans conteste l'un des meilleurs de wong kar wai.
Tout d'abord par sa musique, absolument magnifique et parfaite.
Ensuite par les acteurs, ils jouent superbement bien (surtout Leon LAI Ming en tueur à gage, transcendé par la camera du maitre)
Par les effets visuels et les ralentis de la camera.
Une realisation nerveuse que je trouve absolument geniale.
Pour finir, je ne trouve pas reelement de defaut à ce film, peut etre trop d'effets ?
je ne sais pas...
En tous cas, ce petit bijou doit figurer dans votre DVDthèque.
les anannas perimes, faut faire gaffe
Takeshi kaneshiro, c LE heros du film! Leon Lai, l'eleve de Seagal! Ce gars a un nombre illimité d'expressions du visage! La musique est terrible!
Cause I'm cool
J'ai bien aimé la bouche pulpeuse de Takeshi Kaneshiro et la chanson
Cause I'm cool qui revient quelquefois pendant le film.
mon film hongkongais préféré
FALLEN ANGELS ou mon film hongkongais préféré!!! esthétiquement superbe, excellement bien joué, réal parfaite ou presque. il y a tout: humour (Takeshi Kaneshiro y est pour beacoup), émotion ( mais pas nian nian), + un zeste d'action. un peu lent mais jamais ennuyeux, j'ai dû le voir 15 fois toujours autant de plaisir! à voir absolument!!!
Un de mes premiers films asiatiques...
Pour l'avoir vu il y a assez longtemps, je ne me souvient que d'une impression générale de fascination et d'envoutement. Dans le fond, ca doit être l'essentiel vu que les autre WKW vu depuis c'était pareil.
Belles mises en scène
Toujours des hommes et des femmes qui èrent... encore et toujours... et toujours sans fin. La magie de WKW est entièrement là dans la mise en scène. Dommage que l'histoire ne décole pas plus.
Passage préféré: la mort du père.
A la fin, je pleure toujours ...
Ce film est un concentré d'optimisme. Ah ! J'en vois qui râlent dans le fond : "Quoi, de l'optimisme ? Dans cette oeuvre si noire que de la suie de cheminée parait pure comme la neige ?" Je sais, on va me demander où j'ai pêché ça. Argu :
A la fin de ce film je pleure toujours (comme l'indique mon titre), mais pas de tristesse mais de joie. Ce film est un hymne à la vie!!! On y voit des personnages que la vie ne gâte pas, tous déchirés dans leur vie sentimentale, tous avec une part de folie en eux, s'autodetruisants presque dans un monde aussi monstrueux qu'anthipatique. On semble ne pas les vouloir; ils sont isolés, pourchasés par la police ou bien rejetés par leurs amoureux(ses). Et pourtant, malgrés toute cette horreur, ils vivent! Dans un film comme celui-ci, on aurait du voir, ne serait-ce, qu'une allusion au suicide. Mais non! Tels des stoiciens ils attendent un jour meilleur qui, même s'il ne viendra jamais, les tiendra en vie. C'est un optimisme fabuleux.
Je n'oublierai jamais cette scène finale, où les deux anges les plus déchus, les deux rejetés (la nettoyeuse et le muet) se rencontrent par hasard et filent en moto. Les paroles que dit la fille à ce moment là sont fabuleuses. Même si un moment, ils vont devoir se separer, elle ressent une sorte de chaleur à l'interieur. Le voilà cet optimisme : peut importe le mal qu'on peut nous faire, il s'efface toujours lors de ces petites joies qui jalonnent notre vie. Comme quoi tout n'est pas si noir à Hong Kong...
Le poète et l'éphémère...
Chez n'importe quel cinéaste, le papillon qui se pose sur l'épaule de l'un des figurants d'une banale scène du début du film serait totalement passé inaperçu, chez WKW, il est le fil conducteur d'une histoire d'union et de séparation...
un film esthetiquement impressionant!
c'est peut etre mon film prefere de wkw!!mais je ne peux choisir parce qu'ils sont tous des chefs d'oeuvre!!
ce film la est riche en couleur, en emotion, en sensation, en image,les personnages sont attachants...allez voir ce film car il fait parti de ceux qui changent la vie!!!
29 septembre 2001
par
jade
Un très bon film
Esthetique originale, musique soignée, un des must de Wong Kar Wai.
Wong Kar Wai à la loupe...
Cinquième film de Wong Kar Wai, Les Anges Déchus est avant tout un regard que porte le cinéaste sur son propre cinéma ; donc, à voir absolument si l'on aime le cinéma d'auteur, ou tout au moins le cinéma de cet auteur hongkongais. Cependant il vaut mieux connaitre les 4 films précédents dudit auteur, si l'on veut pouvoir apprécier celui-ci à sa juste valeur.
Les Anges Déchus est à la limite de l'autoparodie (mais pas forcément comique), voire par moment en plein dans l'autoparodie, notamment dans les scènes où Takeshi Kaneshiro fait directement allusion à Chungking Express (les boîtes d'ananas, le "Midnight Express", et bien évidemment sa rencontre avec Charlie Young en hôtesse de l'air...).
On retrouve par ailleurs Karen Mok coiffée d'une perruque blonde et rappelant étrangement Nos années sauvages ; quant à Michelle Reis, elle se retrouve à la même "place" qu'occupait Faye Wong dans Chungking Express : en train de ranger, déranger et surtout fouiller chez l'homme qu'elle aime en secret, lorsque celui-ci est absent.
Le tout est filmé avec un angle très large, qui donne exprès un effet de loupe, et qui nous rappelle qu'ici le cinéaste a voulu mettre en valeur ce qui fait son style propre.
Les nouvelle manies amusantes de Takeshi Kaneshiro (ouvrir les boutique la nuit et obliger les client à y entrer) nous rappellent là encore celles de Chungking Express ; par contre, toute la partie (entièrement nouvelle) où on le voit avec son père est à la fois moins amusante (là n'est pas son but), mais aussi bien plus poignante, toute impregnée qu'elle est d'humanité et d'authenticité.
Outre ces effets "parodiques", Fallen Angels peut aussi s'apprécier simplement pour ce qu'il nous fait vivre : les instants privilégiés de quelques personnes à Hong-Kong, qui se croisent dans les mêmes cadres ou les mêmes scènes, parfois en se rencontrant, parfois en se séparant, le tout mêlé à une intrigue (peu approfondie) de tueurs, qui nous rappellent finalement le premier -mais déjà excellent- film de Wong Kar Wai, As tears go by.
En dehors de ça, et pour ne pas changer, Christopher Doyle réalise toujours une aussi belle photographie, Frankie Chan d'aussi bonnes compositions (en collaborant ici avec Roel A. Garcia), et Wong Kar Wai place ici encore tous les ingrédients qui hantent ses films : rôles et personnages croisés, nuit éclairée aux néons alternant avec lumières orangées, musique envoutante parsemée de tubes, flous et saccades dans les scènes d'action, et surtout un sens de l'esthétique qui reste "optimiste" à tout moment du film, même dans les instants les plus tragiques...
Pour conclure, on peut dire que Fallen Angels est le meilleur des 5 premiers films de Wong Kar Wai, à condition peut-être d'avoir vu les autres avant. Mais une fois qu'on les connait bien tous les cinq, ce n'est plus qu'une question d'amour pour le style de ce génial cinéaste.
Hypnotique !
Une ambiance unique, mais qui ne vous repousse pas, au contraire, tout dans ce film sonne tellement vrai qu'il n'en est qu'envoutant.
magie du corps, de la ville, de la caméra
c'est le plus beau film urbain de wong. Ville des anges déchus, paradis perdu, labyrinthique, pur mouvement, contenant de ces etres, perdus, déchus, c'est ce lieu qui fascine Wong Kar Wai qui tord cet espace, l'étend, le reproduit a l'infini, pour mettre en évidence son etrangeté, sa beauté, sa nature nouménale
Indépassable
Le meilleur de Wong Kar Wai en un film. Réalisation magique, des acteurs extraordinaires, expérimentations inspirées et une athmosphère inoubliable. Mon film préféré de l'homme à lunettes.
Extra
Plus abouti que "Chungking Express", plus vif que "In the Mood for Love".
Le meilleur Wong Kar Wai que j'ai vu.
Tres beau mais...
Ce WKW la est certainement un des plus beaux esthetiquement parlant mais c'est loin d'etre mon prefere. Pour une raison inconnue, je ne suis jamais rentre vraiment dans cette histoire qui m'a semble artificielle a l'inverse de
Chungking express .
08 septembre 2006
par
LKF
On est toujours partenaires ?
Magie à l'état brutes...les personnages les plus excentriques et attachants jamais vus à ce jour.
Un rythme unique aux images qui fourmillent d'inventivité, de beauté et vont plus loin que l'oeil, on sent, on touche, on vit.
Très décousu et imprévisible (une habitude chez Wong Kar Wai) cela ne gache rien car le film repose sur ce concept.
Takeshi Kaneshiro est grandiose en muet loufoque.
Wong Kar modèle des ambiances et un monde dont son oeuvre est l'unqie détentrice.
On prend un plaisir fou à regarder ce film, cela encore et encore en remarquant des petits détails, en analysant d'une autre manière en s'attardant sur un plan, un personnage, un décor.
une oeuvre beaucoup trop singulière (à l'image de ses personnages).
Un film extrême et original de Wong Kar-wai
Les anges déchus semble être la "suite" du fabuleux Chungking express, mais en plus extrême et radical.
Wong Kar-wai crée un univers proche de l'étouffement, en utilisant continuellement le grand angle. Ses personnages flânent, comme dans Chungking express,et semblent totalement seuls : voir les magnifiques scènes de masturbation de la belle Michelle Reis.
Le personnage de Takeshi Kaneshiro semble être le double négatif du personnage que celui-ci interprètait dans Chungking express : cf les boîtes d'ananas périmées et le numéro de matricule. D'ailleurs, les correspondances ne manquent pas entre les deux films : Charlie Young revient en hôtesse de l'air, Michelle Reis fait le ménage dans l'appartement de Leon Lai comme Faye Wong dans l'appartement de Tony Leung Chiu-wai dans Chungking express.
Il y a aussi une référence au très beau Nos années sauvages du même Wong Kar-wai quand Leon Lai raccompagne Karen Mok (la fofolle) sous la pluie.
Les anges déchus est un film assez désespéré : Michelle Reis, qui aime le tueur et partenaire interprété par Leon Lai, finit par le faire exécuter, Takeshi Kaneshiro (le muet) n'est pas reconnu par Charlie Young (la magnifique interprète de The lovers de Tsui Hark) quand celle-ci revient en hôtesse de l'air, le personnage pathétique et pourtant attachant de Karen Mok... Il n'y a plus de communication possible, comme dit Leon Lai : on n'a pas à choisir car on choisit pour vous.
Film radical, étouffant, désespéré et néanmoins attachant, Les anges déchus est un film à découvrir absolument.
Distorssssssion.
Fallen Angels est peut-être le meilleur film urbain de Wong Kar-waï. C'est aussi le plus sophistiqué, mais le moins évidemment sophistiqué. C'est-à-dire que derrière ses délires de caméra distendue, de miroirs affolés, de prises de vues toujours plus inventives, l'ombre qui traverse tout le film masque jusqu'aux gestes que, par réflexe spéculaire, Wong Kar-waï souligne ordinairement - gestes de lui et par lui. Perdue dans un espace dépourvu de toute énergie et dépourvu de toute visualisation de ses limites (c'est cela aussi, la distorsion), sa caméra ne donne à voir que des corps qui s'enchaînent - entre eux, ou aux autres -, des espaces être occupés, être travaillés de l'intérieur de leur organicité distendue. Film-corps de part en part, Fallen Angels n'est plus film de, mais film tout court.
Bon film avec une mention très spéciale pour Takeshi Kaneshiro.
Les anges déchus est un film qui se laisse assez bien regarder, non seulement grâce à une très bonne réalisation, mais aussi par le procédé des voix-off, qui on peut le dire remplace les dialogues du film, car parmis les 3 personnages principaux, l'un est muet et quand au 2 autres, ils ne parlent pas beaucoup dans le film.
Des 3 personnages principaux, j'aimerais juste venir un moment sur le personnage du muet, joué par Takeshi Kaneshiro, qui est tout bonnement extraordinaire dans ce film. Il est tout à la fois drôle, émouvant, naïf et surtout un peu fou. Même si il peut paraître très agaçant, moi je le trouve extrêmement attachant. Les scènes où il masse un cochon, torture une pauvre personne pour lui faire manger ses glaces ou frappe une poupée gonflable pour se défouler sont vraiment très amusantes. Quand aux scènes où il filme son père ou lorsque son père regarde les vidéos, elles sont très émouvantes. Quand aux 2 autres personnages principales qui sont un tueur un gage et sa pseudo-compagne, leur prestation sont un peu moins intéressantes, même si ça reste tout de même correcte.
Au final, je dirai que les anges déchus vaut vraiment la peine d'être vu, ne serait-ce que parce qu'aucun autre film ne lui ressemble.
deuxième meilleur WKW juste après "Chungking Express"
Point du vue réalisation, c'est du WKW pure jus, je ne vais pas m'y étendre.
Point de vue casting :
- Michelle : dans un rôle qui tranche avec ce qu'on a l'habitude de voir d'elle (c'est à peine si on la reconnaît), sublime.
- Leon : sans réel génie, mais c'est tout de même son meilleur film, bravo.
-Takeshi : encore plus attanchant et barré, trop coool !
- Charlie : dans son registre habituel délurée et naïve, complètement craquante.
Point du vue histoire : elle est simple mais efficace (comme dans tous les WKW ce sont les personnages qui créent l'histoire).
Point du vue musique : gros + , surtout le titre Mon Gei Tai qui est à pleurer (dans le sens positif).
Point du vue global : à voir absolument.
Un WKW, donc à voir, mais pas le meilleur.
Les plus : Kaneshiro et Lai (qui tue… si, si!) sont transcendés par la caméra du Maître ; comme dans tous ses autres films, la bande originale et la photo sont sublimes, à l'unisson.
Les moins : c'est un peu TROP perso comme cinéma pour fédérer totalement. Et même si l'on adhère au style, ça ne donne pas le droit à WKW de faire ce qu'il veut...
Un pur plaisir, des yeux, des oreilles...
Un couple de tueurs à gage, à ma gauche Léon, à ma droite Nikita, cohabitent non pas par l'espace qu'ils occupent en commun mais bien par leur activité professionnelle et l'atmosphère nocturne dans laquelle ne peuvent baignés que des anges déchus.
L'objectif très large qu'utilise WKW ne nous fait pénétrer dans le film, il fait pénétrer le film dans notre chambre, notre salon, notre salle de projection [Hong Kong by night chez soi:c'est cool non?].
Caméra à l'épaule, nous suivons les pérégrinations criminelles et coquines du perso principal qui en pince pour sa copine tueuse mais qui se contente bien de cette relation "je sais ce que tu fais, tu sais qui je suis, restons en là, c'est trés bien comme ça!".
Un troisième personnage viens se coller au récit - vous avez dit récit?
Personnage haut en couleurs d'un vendeur de glaces muet qui vend et fais avaler tant bien que mal (pour ceux qui le rencontrent) ces produits, et jusqu'à la dernière goutte hein!
On suit donc plaisamment l'histoire parfois drôle, érotique, loufoque ou fatale de ces 2 hommes, de ces 3 femmes... tiens, tiens...comme dans "Chung King Express".
Ajoutez à cela une musique qui vous reste dans la tête une semaine, les envolées ballistiques du perso principal, le charme de la fille du Mc Do, sans compter celui de Takeshi Kaneshiro (le glacier muet) et vous êtes certain de vous souvenir longtemps de ce Wong Kar Wai là.
Y a-t-il seulement une morale, une marche à suivre pour bien s'approprier l'histoire, le film, une façon de le prendre, une heure spécifique à laquelle le regarder?
Non, ce film se déguste à toute heure de la journée, quelque soit votre humeur.
A voir absolument.
Magnifique
Je n'avais pas revu "Fallen Angels" depuis la version sortie en vcd (avec une piètre qualité technique) et cette dernière ne m'avais pas permis d'en apprécier toutes les subtilités . C'est vrai que "Les Anges Déchus" ne ressemlent à aucun autres films de Wong Kar-Wai ; l'ambiance qui se dégage de ce film est particulière, indescriptible et unique tout comme la superbe musique . Encore une fois le casting est impeccable et judicieux, car Wong Kar-Wai sait obtenir le meilleur de ses acteurs, chose que beaucoup de réalisateurs ne parviennent pas à faire même avec les plus grand comédiens . A ne surtout pas MANQUER .