Doctor with a knock
Nishikawa Miwa est une drôle de réalisatrice dans le cinéma japonais contemporain. Définitivement pas dû côté du cinéma commercial – malgré sa mise en scène terriblement plate– mais pas non plus une auteure en raison de sa relative impersonnalité…En fait, elle s'avère finalement plutôt bonne conteuse d'histories, que réalisatrice confirmée et ce n'est donc pas une surprise de constater que "Dear Doctor" est en fait l'adaptation de l'un de ses romans.
La version moderne d'un "Docteur Knock", dans lequel un faux médecin va réussir à débarrasser les villageois âgés d'un petit village de campagne de leurs problèmes de cœur, plutôt que de leurs maladies parfois imaginaires. Du coup, ils vont davantage pleurer la soudaine disparition de leur médecin favori à l'arrivée des enquêteurs, plutôt que de lui en vouloir d'avoir été "roulés". Les nombreux flash-back vont d'ailleurs rapidement révéler, que bien de personnes avaient été au courant du double-jeu de ce monsieur ordinaire (dont l'infirmière en chef), mais que tous avaient quelque part besoin de lui.
C'est une petite historie sans grandes fioritures, où même les quelques moments de tension et de drame (l'intervention très précise pour sauver la vie d'un homme; les avancées de l'enquête…) sont dédramatisés par la mise en scène délibérément enjoué de la réalisatrice. Et c'est tant mieux, car on évite les moments de grand pathos et l'on s'attache d'autant plus de cet homme ordinaire, qui n'aura peut-être jamais fait de grandes études pour devenir quelqu'un d'important, mais qui dispose d'un talent bien plus important et rare: celui d'avoir un cœur et d'être à l'écoute de son prochain…Et pour avoir pratiqué bien des médecins et dans des situations souvent difficiles, je peux en témoigner personnellement, que malgré leur savoir et soi-disant "remèdes miracles", il aurait mieux valu s'intéresser au sort de leurs patients, plutôt que de penser à leur partie de golf.
Un "feel-good" movie parfaitement maîtrisé, qui n'avait peut-être pas forcément besoin du grand écran pour être raconté, mais qui a largement le mérite d'exister.